Ecoles de la Terre un jour - Ecoles de la Terre toujours !

Ecoles de la Terre un jour - Ecoles de la Terre toujours !
JOUR DE DISTRIBUTION DES NOUVEAUX UNIFORMES À L'ÉCOLE DE NABAKISHALAY À SONATIKARI SUR L'ÎLE KULTALI - WEST BENGAL - INDIA - MARS 2024

dimanche 5 février 2012

L’INDE ET SES VILLAGES, HISTOIRE RÉCENTE ET RÉALITÉ D'AUJOURD'HUI !

CHÈRES AMIES, CHERS AMIS,



Comment ne pas penser au Mahatma Gandhi - je l'appelle ci-après Gandhiji en marque de respect - lorsque l’on évoque le sujet : l’Inde et ses villages. À ce jour, près des trois quarts de la population indienne vit encore en zone rurale. Gandhiji rêvait d’une économique alternative propre aux populations rurales. Nous avons beaucoup parlé en son temps de son initiative « un foyer, un rouet », une image pour prétendre, voire affirmer qu’il était possible d’organiser une activité de production artisanale dans chaque village indien. Mais sa proposition qu’il voulut ériger en modèle socio-économique n’a guère été suivie. Elle est tombée peu à peu dans l’oubli après son assassinat le 30 janvier 1948, ses camarades de libération, tous citadins, ainsi que la grande industrie dans son élan d’après-guerre mondiale qui s'en suivit, s’étant chargés de balayer ce rêve de l’Inde rurale. Et pour faire un bond vers chez nous, de plus de 6 décennies, je dirais qu’aujourd’hui, entre les partisans de l’urbanisation et ceux qui prônent une adaptation de l’offre de travail aux habitants de la campagne, le conflit d’idées est impitoyable, aiguisé, tranchant. D’un côté l’économie au pouvoir associée à la volonté de participer à la course des grandes puissances – faire partie des plus grands de ce monde en terme de PIB, pouvoir intérieur brut "mondial" – et de l’autre, l’approche plus nuancée d’une sorte de contre-pouvoir à l’économie mondiale qui souhaite privilégier la décentralisation de l’économie en incluant dans le processus de production les régions rurales, y compris les zones très éloignées.



Cette guéguerre me paraît sans fin, peut-être d’ailleurs a-t-elle eu un réel commencement, tant les conditions de vie des citadins et des villageois, si opposées les unes des autres, ont changé et changent encore et toujours dans le concert des politiques économiques nationales et internationales. Le sujet de ce blog n’est pas d’apporter une réponse à une telle controverse, mais plutôt de voir comment les villages peuvent vivre dans la société du 21ième siècle ! Plutôt, pour être plus modeste encore, comment les villages que j’ai traversés ces dernières années, et ceux que je viens de visiter dans les Sunderbans, peuvent m’inspirer pour me préparer, un jour peut-être, à répondre à une telle question !



Tout d’abord avant cela, rappelons que l’Inde compte plus de 600'000 villages, dont plus de 45'000 dans l’Etat du Bihar – avec le Jharkhand - et plus de 40'000 dans les Etats du Bengale occidental comme dans celui du Rajasthan ! Je vous cite ces 3 régions car nous y travaillons. Certes, ce pays compte plus d’un milliard et 200 millions d’habitants chiffrés lors de son dernier recensement; mais il demeure inconcevable sans ses villages, car ceux-ci sont un échantillon représentatif de la vie indienne, une empreinte indélébile de son histoire, une matrice qui imprime toute une civilisation que les partisans de l’urbanisation ne sauraient nier.



Ce n’est sans doute pas le millier de villages que j’ai traversés au cours de ces 15 dernières années qui me permettront d’émettre un avis objectif sur ce que le rapport « ville – campagne » aura comme incidence sur la vie de la société indienne ! Toutefois, j’ose me laisser dire que l’histoire et la géographie de ce pays ne peuvent ignorer que l’exode rural de ces dernières décennies n’est de loin pas un exemple d’intégration dans ce grand mouvement intérieur des populations. Faut-il aussi rappeler que la sur-croissance des bidonvilles vient de là ; et que les « démontages » de ceux-ci dans nombres de grandes villes se sont traduits par des déportations vers les campagnes, une sorte d’exode à l’envers, cette fois-ci forcé par la volonté politique !



Dans les villages des Sunderbans que je visite actuellement, je vois les inégalités qui existent par rapport aux zones urbaines ; taux de mortalité infantile supérieur, manque chronique d’infrastructures en matière de santé, planning familial presque inexistant, contrôle aléatoire de l’autosuffisance alimentaire, système éducatif et suivi scolaire désuets, etc… C’est bien la raison pour laquelle « Ecoles de la Terre », comme d’autres organisations, œuvrent dans ces domaines. Contre la mauvaise fortune de l’évolution économique et sociale contemporaine, la population de ces villages s’organise et prend en compte toute opportunité qui peut s’offrir à elle. Preuve en est par notre expérience vécue, sa volonté de participer à l’éducation de ses enfants et son engagement déterminé dans un processus de développement micro-économique à travers notre programme de micro-crédit.



Considérant l’importance du milieu rural en Inde, j’ai à cœur de dire ici, que le développement socio-économique de ce pays passe aussi par ses campagnes; dans ses villages qui n’attendent qu’à combler le grand retard qui les tient loin du développement raisonnable du 21ème siècle que ses habitants connaissent par les médias qui les ont bien sûr touchés. Les inégalités demeurent profondes ; elles ont trait à la pauvreté, à l’analphabétisme, à la condition des femmes, à l’injuste répartition des terres, etc… Ces inégalités s’estomperont, pour ces millions de familles rurales, par une semence d’unité sociale partant d’une volonté politique déterminée et juste, balayée de sa corruption qui subsiste à bien des échelons du pouvoir en place.



Chères Amies, Chers Amis, ce message est un coup de cœur en faveur des villages de l’Inde éternelle que j’apprécie au plus haut point. Je vous souhaite le meilleur dans le froid qui vous habite dans cet Occident, aujourd'hui emporté par l'hiver, et que j’aime aussi. Avec mes plus chaleureuses pensées.



Martial Salamolard pour ECOLES DE LA TERRE

Notes sur les photos : les 3 premiers clichés de Gandhiji sont tirés du website www.ilovindia.com et les 5 suivants sont d'Ecoles de la Terre, février 2012

mercredi 1 février 2012

LE MICRO CRÉDIT : LES OBJECTIFS D’ECOLES DE LA TERRE ET LA SITUATION DANS LES SUNDERBANS



CHÈRES AMIES, CHERS AMIS,



Après mes nombreuses visites dans les villages d’où viennent les élèves de nos écoles ainsi que mes rencontres avec leurs parents et leurs voisins, j’ai le plaisir de vous parler de notre programme de « Micro Crédit » que nous avons mis sur pied ici aux Sunderbans, de même que dans deux autres Etats fédérés où nous travaillons, au Bihar et au Rajasthan.



NOTRE CONCEPTION DU MICRO CRÉDIT



C'est en fin d’année 2009, que nous avons démarré notre programme de « Micro Crédit » afin de soutenir financièrement les parents de nos élèves en priorité, mais aussi nombre d'autres familles vivant dans la pauvreté.



Le premier objectif de ce programme est d'améliorer les conditions socio-économiques des familles par le soutien financier à la création de micro-entreprises. Cette population déshéritée peut développer de petites activités créatrices de revenus dans des domaines divers, dans l'agriculture, l'élevage, l'artisanat, la petite manufacture, les transports, les marchés locaux, etc... Tel est le premier objectif. Le deuxième est d'assurer aussi vite que possible l'autofinancement des programmes de nos écoles, nos centres d’apprentissage, nos dispensaires et nos unités de santé mobiles. En effet, le « Micro Crédit » est générateur de profits et ceux-ci sont entièrement attribués au budget de fonctionnement de nos programmes d'éducation et de santé. Tel est le deuxième objectif.



Ces deux objectifs sont intimement liés puisqu'ils visent conjointement à promouvoir l'éducation des enfants les plus démunis, tout en contribuant à l'accroissement des revenus des familles, afin que celles-ci puissent améliorer leur niveau de vie et participer ainsi plus activement à l'éducation de leurs enfants.



Et comment ce programme s’articule-t-il ? Le montant des prêts que nous accordons est fixe pour toutes les mères emprunteuses ; aujourd’hui, il se chiffre à 5'000,00 roupies indiennes, l'équivalent de 100,00 à 120,00 francs suisses. À l’échéance de leur premier emprunt qui dure quarante semaines, un nouveau prêt est renouvelable, et ainsi de suite. Les emprunteuses sont rassemblées en groupes de cinq femmes ; dans chaque groupe, les bénéficiaires se connaissent bien et habitent dans le même environnement, village ou quartier ; elles sont solidaires, aussi bien en ce qui concerne leur devoir d’entraide mutuelle dans leur entreprise, que leur responsabilité financière face au bailleur de fonds, Ecoles de la Terre.



PLUS PRÉCISÉMENT DANS LES SUNDERBANS



Le résultat est exceptionnel. Toutes les mères - elles sont 1290 à avoir bénéficié d’un prêt d’Ecoles de la Terre depuis le démarrage du programme aux Sunderbans en mai 2010 - ont respecté à la lettre les périodes de remboursement stipulées dans leur contrat d’emprunt. À l’heure où ce genre de programme est décrié un peu partout dans le monde, les organismes de « Micro Finance » octroyant les prêts sans scrupule et à tout-va, avec le seul but de générer des profits à des fins mercantiles, ce qui se passe ici aux Sunderbans, comme ailleurs pour nos autres programmes d’Ecoles de la Terre, est vraiment réjouissant et nous encourage à persévérer.



Je n’ai pas seulement participé aux divers meetings d’octroi de prêts et de remboursement, je suis aussi allé rendre visite à de nombreuses mères, dans leurs maisons et dans leurs ateliers. Je les ai vues à l’œuvre dans l’exercice de leur métier, dans leur micro-entreprise ; outre l’accueil toujours chaleureux qu’elles m’ont réservé, j’ai pu mesurer l’importance, pour elles et leurs familles, de cette opportunité qu’elles ont maintenant d’exercer une activité socio-économique qui leur offre déjà des conditions de vie meilleure.



Ces mères vivent dans 16 villages de la région de Raidighi, qui ont pour nom : Baidyapara, Chouddarasi, College Coloni, Gayenpara, Goyalpara, Kankandighi, Kumrapara, Mahigot, Moyar Mahal, Musalmanpara, Nalgora, Purkaitgheri, Raidighi Purbapara, Raidighi Uttarpara, Sreefaltala, Sreefaltala Purba. J’ai beaucoup de plaisir à vous les citer tous ici.



Lors de mes visites, je vous le disais ci-dessus, je les ai vues travailler dans les secteurs d’activité suivants que je cite dans le désordre : confection de sari, confection d'autres vêtements communs, fabrication de « bidies » (cigarettes locales), processus de traitement du riz, fabrication de filets de pêche, transport entre les îles, épicerie, shop de thé, fabrication de petit matériel agricole, fabrication d’outils ménagers, commerce de poissons, commerce de légumes, organisation de vente aux marchés de Calcutta, petits marchés itinérants inter-villages, fabrication d’emballages, fabrication de soda water (eau minérale locale), fabrication et vente de glaces, etc…



En résumé, nous observons que les activités sont en effet fort nombreuses et les mères, associées à leurs familles, ne manquent pas d’idées pour saisir toute opportunité susceptible de les sortir de leur situation actuelle. Je suis très optimiste à l’issue de ces premiers 21 mois d’engagement dans notre programme de « Micro Crédit » dans les Sunderbans. Au surplus, je dois ajouter que la manière dont notre staff travaille, qui respecte toutes les règles que nous avons mises en place, nous laisse augurer un développement grandissant au profit de ces familles et, par voie de conséquence, comme je le disais plus haut, en faveur de l'éducation de leurs enfants.



Pour obtenir davantage de détails sur la méthode de notre programme de « Micro Crédit », de même que sur le suivi de toutes ses opérations, vous pouvez à tout moment visiter notre site internet www.ecolesdelaterre.ch, aux chapitres « Micro Crédit » et « Plate-forme Micro Crédit ». Chères Amies, Chers Amis, ce fut un plaisir que de vous présenter cette action d’avenir qui nous donne des ailes dans notre mission première qui demeure le « soutien à l’éducation des enfants les plus défavorisés ». Depuis les Sunderbans, je vous adresse mon plus chaleureux message.



Martial Salamolard pour ECOLES DE LA TERRE

dimanche 29 janvier 2012

SARASWATI OU L’INDE DE LA CONNAISSANCE ET DE L’ÉDUCATION



BIEN CHÈRES, BIEN CHERS,



Le Mahatma Ghandi disait : « vis comme si tu devais mourir demain. Apprends comme si tu devais vivre toujours ». Je le cite à l’occasion de la fête de la déesse « Saraswati » qui a eu lieu samedi 28 janvier. Dans l'esprit philosophique hindou, « Saraswati » est la déesse de la connaissance, des arts et de l’éducation. Il s’agit à proprement parler d’une fête religieuse majeure vécue avec beaucoup d’attention et de dévotion partout en Inde.



Le système éducatif indien est très caractéristique de sa culture et de sa structure sociale influencée à travers son histoire par l’existence des castes. Jusqu’à aujourd’hui, on peut considérer que ce système offre un haut niveau de qualité à une minorité de personnes privilégiée et laisse de côté, pour ne pas dire dénigre, une large part de sa population en droit de bénéficier d’une éducation digne de ce nom.



Pour vivre cette fête - « Puja » - depuis de nombreuses années dans diverses régions de l’Inde, je peux m’étonner, comme quiconque, que dans le pays de la déesse « Saraswati », celui-ci ait pu garder depuis si longtemps un système élitiste alors même que sa Constitution reconnaît le droit à l’éducation pour tous.



Ce n’est que le 1er avril 2010 que le Parlement indien a enfin statué l’école obligatoire pour tous les enfants âgés de 6 à 14 ans. Cependant, cette mise en application d’une loi constitutionnelle pourtant existante ne se fera pas sur un coup de baguette magique. Car, loi d’application ou pas, il faudra bien se confronter à la hiérarchie compliquée qui a engendré tant d’inégalités et de discriminations pour tant de gens, à commencer par les enfants.



Ecoles de la Terre est bien entendu très concernée par toute cette question. En rapport à tout ça, je profite pour lancer un clin d’œil à Françoise Frossard, Membre de notre organisation, qui rédige actuellement un ouvrage sur l’éducation en Inde à travers notre présence et notre action dans plusieurs de ses Etats fédérés, ouvrage qui sera publié au courant de l’année 2013, année de nos 15 ans d’activités en faveurs des enfants indiens jusqu’ici oubliés par un système dépassé.



Si ce qui précède peut être à classer côté cour, c’est pour quelques instants côté jardin dont je souhaiterais dire quelques mots ; ou autrement, comment les élèves de nos écoles vivent-ils « Saraswati Puja » ? J’étais le 28 janvier dans deux de nos établissements ; à Purba Jatta et à Sonatikari, soit sur deux îles des Sunderbans.



Cet événement prend une dimension considérable dans la vie d’un enfant pauvre. Il y a bien sûr le côté cérémonial et rituel de la fête. Avec toute l’attention et le dévouement de leurs parents, les enfants se rendent à l’école vêtus de leurs plus beaux habits et s’inclinent devant la statue de « Saraswati », qu’un prêtre hindou a pris soin de bénir et de rappeler l'importance. Petits saris mignons ou belles robes du dimanche pour les filles, shorts & chemises ou pantalons pimpants pour les garçons sont de mise pour une telle journée. L’école y met du sien en organisant un petit repas de circonstance apprêté de quelques sucreries auquel j’ai eu le bonheur de participer avec les enfants de Purba Jatta.



Je lis dans leurs yeux ces instants de bonheur qui font d’eux des citoyens à part entière de la grande Inde de la culture, de la sapience et de la connaissance. Je crois que je n’en suis pas moins heureux de vivre avec eux ces moments discrets et ineffables. La félicité est enchanteresse et, en effet, s’accorde dans ces mots du Mahatma Gandhi : « Apprends comme si tu devais vivre toujours » !



Chères Amies, Chers Amis, merci d'avoir lu ces lignes qui pourraient donner, j'ose l'espèrer, un peu d'espoir pour une autre approche de la mondialisation. Je vous souhaite le meilleur, avec beaucoup d’affection.



Martial Salamolard pour ECOLES DE LA TERRE



Les six premières photos ci-dessus sont de l'école de Sonatikari; les six suivantes, de l'école de Purba Jatta

vendredi 27 janvier 2012

"ECOLES DE LA TERRE" SUR L’ILE DE PURBA JATTA – AVEC TOUTES LES PHOTOS A ELLE CONSACREES, DANS UN JOYEUX DESORDRE !



CHÈRES AMIES, CHERS AMIS,



Aujourd’hui 27 janvier, j’entame à proprement parler ma tournée des écoles dans les Sunderbans, avec comme principal but : accorder le plus de temps possible aux enfants ; communiquer avec eux, participer à leur classe, leur poser des questions, mais encore, rire et jouer avec eux !



Nous gérons quatre centres scolaires dans les îles Sunderbans. Tout d'abord,il y a celle de Srifaltala, un village où je me trouvais hier pour fêter le jour de la République indienne ; de ma chambre, qui se trouve au marché de Raidighi, je peux m’y rendre à pied en un petit quart d’heure. Je pourrai vous en parler tout prochainement, si facile m’est-il de m’y rendre.



Ensuite, il y a notre école de Purba Jatta, île où je me suis rendu aujourd’hui ; je lui consacre l’essentiel de ce blog. À Purba Jatta, nous pouvons y accéder à pieds secs depuis la construction d’un pont au cours de l’année 2009.



Puis il y a l’île de Ganga Sagar, la plus grande et la plus connue des Sunderbans, principalement pour sa grande « Mela », la fête religieuse du mois de janvier qui reçoit ses pélerins, en majorité des indiens, par millions. Nous pouvons accéder à Ganga Sagar par bateau uniquement ; un ferry boat, avec des horaires plus ou moins réguliers, peut accueillir plus de 200 personnes, des marchandises et des petits véhicules. Le trajet dure 30 à 45 minutes par haute mer ; bien davantage s’il s’agit de slalomer entre les bancs de sable par basse mer. Parfois nous nous trouvons a quai pour un bout de temps.



Enfin, il y a l'ecole de Sonatikari sur l’île de Kultali, la petite dernière, construite en 2010. Nous y accédons par bateau grâce à un service de petits « raffiots » qui emmènent 30 a 40 personnes en une vingtaine de minutes. Le débarcadère n’est pas trop éloigné de Raidighi, environ 10 kilometres, ce qui n’est pas le cas de Ganga Sagar où nous devons parcourir 105 kilomètres, par route plus ou moins carrossable, avant d’y parvenir. Je me rendrai en début de semaine prochaine à Sonatikari, de même qu’à Ganga Sagar.



J’ai davantage envie de vous laisser découvrir notre école de Purba Jatta à travers toutes les photos de ce blog. Je pense d’ailleurs qu’elles peuvent vous parler bien mieux que je ne peux le faire avec des mots.



Toutefois je vous donne quelques chiffres. À Purba Jatta, pour l’année scolaire 2011/2012, 170 enfants suivent leur éducation dans les classes « Enfantines à Niveaux 4 » et 95 autres élèves sont dans les classes de « Niveaux 5 à 9 ». Ces derniers, assez grands pour pouvoir se déplacer, sont inscrits à l’école gouvernementale la plus proche mais suivent nos cours de « suivi scolaire – travail à domicile & rattrapage » que nous organisons quotidiennement à leur intention. L’école compte donc 265 élèves qui habitent les petits villages et les hameaux alentours.



L’électricité n’a pas encore atteint l’endroit où se situe notre école. Je peux vous dire qu’ici les conditions de vie sont plutôt spartiates si nous prenons l’échelle que nous connaissons en Europe de l’Ouest par exemple. Les habitants de l’île vivent essentiellement de l’agriculture et de l’élevage.



Le bâtiment de l’école de Purba Jatta est des plus rudimentaires. J'avais deja eu l'occasion de vous le dire lors d'un precedent blog. Il est composé de 3 maisonnettes en bois, attenantes les unes aux autres, dans lesquelles nous avons aménagé tant bien que mal nos diverses classes. Vous pouvez le constatez sur la toute derniere photo insérée dans ce blog.



Nous avons eu l’opportunité d’acquérir pour Ecoles de la Terre, il y a un an de cela, un terrain qui se trouve à une centaine de mètres de l’école actuelle. Il s’agit d’une très grande parcelle, qui nous a coûté 3'000 francs suisses, où nous construirons l’école, aménagerons une grande place de jeux et creuserons une marre à poissons afin d’élever des alevins.



Les plans de la nouvelle école sont déjà prêts, de même que son budget de construction qui se monte à 600'000 roupies indiennes, soit l’équivalent de 12'000 francs suisses. Dans un esprit d'avenir, elle pourra accueillir davantage d’élèves que l’actuel bâtiment insalubre.



Il nous reste à trouver les fonds nécessaires à la construction de cette école. Je ne sais pas si c’est le bon endroit ici, pour lancer un appel au soutien ; mais enfin, "bref de trèfle", je le fais quand même ! Au cas où l’une ou l’un d’entre vous, qui lisez ces lignes, avait une solution heureuse en ce qui concerne les fonds à collecter auprès d’une fondation, d’une collectivité publique, d’une organisation ou d'une quelconque autre personne, et bien elle serait vraiment la bienvenue.



Bien evidemment, le grand moment passé aujourd'hui 27 janvier avec les enfants de Purba Jatta me donne des ailes ! La population de ces îles rencontre tant d’obstacles pour l’éducation de leurs enfants, la santé, le travail sous toutes ses formes, que j’en viens à vous dire tout ça ! Je me dois d’entamer de telles démarches, partout, y compris ici en Inde, où les milieux aisés ne fréquentent guère ces endroits délaissés et rechignent à nous écouter. Je tenais également à vous dire que mes appels en Inde se feront toujours plus fréquents et insistants.



Chères Amies, Chers Amis, j’espère seulement que vous ne m’en voulez pas d’avoir été un brin insistant dans mon appel au soutien pour la construction de la nouvelle école de Purba Jatta. Purba Jatta n’est certes pas la seule école au monde qui mérite d’être construite. Je veux seulement vous dire qu’elle en vaut la peine. Les enfants sont là, assoiffés d’apprendre, affamés de connaissances.



Je vous souhaite le meilleur et je me réjouis de vous parler de ma prochaine visite. Je vous remercie de tout cœur pour l’attention et l’intérêt que vous portez à Ecoles de la Terre. Avec mes plus chaleureuses pensées et toute mon affection.



Martial Salamolard pour ECOLES DE LA TERRE