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mercredi 30 mai 2012

ESSAI DE POÉSIE POUR "ÉCOLES DE LA TERRE"

UN HYMNE AUX CRIS DES ENFANTS MISÉREUX DU BLED LA TERRE,



A minuit déjà le jour recommence dans la nuit chaude et humide de l’oubli des rêves. Des graines de vie fermentent et transgressent l’espoir de la misère aveugle de tout un peuple du monde qui imagine ses « Enfants »; un peuple du monde qui chasse la vie vers demain, vers le monde des Enfants !



Cent, mille, million de Matins du Monde ne sont que de Petits Bouts de Vie de la souffrance que le « Bled Terre », ce bordel d'argent, de cul et d’ignorance fermente au bout de son désir, ne finissant pas de perdre ses repère, ses Enfants !



Un torrent d’images invisibles côtoie les Enfants dans le bidonville et charrie son précipice de vie, dessinant ainsi les falaises du temps qui s’échappent entre mille mains infantiles.



Les eaux crépitent sous l’écume d'un canal puant, un matin tiède en périphérie d'une grande cité du monde. Jour et nuit dans un misérable tour de terre, vie et mort dans une escapade fiévreuse à la rencontre de quelques gens de passage, les Enfants cherchent des séjours initiatiques.



Ces enfants se sont emplis de cette obscure espérance; nombreux se sont vidés de leur sang frais ; des milliards de regards se sont livrés sur leur autel de vie. Au bonheur du monde et à l’amertume de mille sensations, la Terre a poursuivi sa route dans sa tranquille indifférence.



Pourquoi donc le monde baisse-t-il ses yeux devant la muraille recouverte de tous ces papiers-peints couleur de sang ? Ces enfants cacheraient-ils les souffrances de nos cœurs dans leurs sourires légendaires ? Seraient-ils l’expression d'un miroir oublié, accroché au mur de la souffrance humaine, un miroir qui trahirait les formes sombres de nos propres visages d’enfant, visages de la misère du cœur, visage de la douleur des corps ?



Nos lampes allumées en plein jour effacent l’imprévisible espoir du silence quotidien des Enfants. Elles reflètent la tristesse d'un vent qui frappe à leurs volets fermés et renvoient les lames cruelles de la mousson qui infectent le plan d’eau chahuté de leur bidonville.



Ces Enfants chantent les bonjours hypocrites de rencontres futiles. Des femmes et des hommes en queue-de-pie humanitaire, habit de circonstance que l’on jette aussi vite qu’on s’en est vêtu, sont venus jeter leurs yeux voyeurs sur leur pauvreté.



Des Visiteurs ont parlé de la confiance en la vie, sans même ravaler leur morale; ils sont partis la mine héroïque, jouissant des grandeurs de leur cœur offert sur leur autel de charité, l’espace d’une visite courtoise, juste le temps de laisser quelques roupies et quelques bonbons.



Dans la profondeur de l’éveil sombre de ces grands voyageurs du bonheur illusoire, la solitude des Enfants aux larges sourires s'est relevée pour nous rappeler les terribles loisirs de rencontres inutiles.



De fragiles espérances se sont enfoncées dans le gris de leur rue; leur tiroir à mémoire s'est refermé dans l’amour des rêves qu’ils cultivent tous les jours. Un piège obscur d'espoirs futiles a reproduit les contours d’un parcours de vie qu'ils vivent déjà au quotidien !



Mais ces enfants-là ne veulent pas mourir; ils souhaitent seulement quitter leur rue lépreuse, ils ne veulent plus travailler dans l’usine à poussière qui leur assure un pain gris quotidien; et puis, leurs parents, leurs frères, leurs sœurs ne sauraient satisfaire un quelconque entrepreneur vorace ! Ouf ! Ces enfants-là veulent vivre, absolument !



Martial pour ECOLES DE LA TERRE

Note : toutes ces photos sont celles d'Ecoles de la Terre

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