CHÈRES AMIES, CHERS AMIS QUI LISEZ CE
MESSAGE
Les nombreux déplacements – Calcutta –Golfe du Gange-retour
à Calcutta-Bihar-retour au Golfe du Gange – ne m’ont guère laissé le temps de
publier quoi que ce soit sur la toile au cours de ces deux dernières semaines.
Peu d’internet, si ce n’est quelques e-mails, pas de blog, pas de
facebook ! J’ai parcouru les campagnes ventre-à-terre et traversé les
grandes villes comme un éclair.
Les premiers jours furent tous consacrés à accompagner un
journaliste et un photographe venus avec nous préparer un grand reportage pour
un magazine célèbre dont je tairai le nom aujourd’hui, afin de garder intact la
surprise, ne pas dévoiler l’affaire sur la toile, ne pas défraîchir la nouvelle
et son sujet. Grâce à la présence de Rachel Philippoz de Sion, nous avons pu
accompagner ces deux reporters et refaire, en quelque sorte, toute l’histoire
d’Ecoles de la Terre sur le terrain. Mais qu’à cela ne tienne, dès que le
reportage paraîtra, je vous dirai tout sur les quelques jours magnifiques que
nous avons vécus pour l’occasion.
Aujourd’hui, je souhaite surtout vous parler d’un tourbillon
d’enfants que j’appellerai les « Matins du monde » par milliers, des
va-et-vient qui virevoltent, des êtres qui s’agitent, de la vie, rien que de la
vie !
Toutes ces visites rendues dans les écoles du Bengale et du
Bihar me rappellent que les enfants grandissent, partout sur la terre ;
pas seulement les nôtres, ceux de nos amis, ceux des voisins. Tous les enfants
de la terre pour lesquels de grands textes, ayant pour but et pour objet de
faire valoir leurs droits fondamentaux, ont été écrits et réécrits.
Après cette première quinzaine de séjour ici en Inde, j’ai donc
rencontré quelques milliers de nos élèves, un peu plus grands et toujours avec
ce même appétit d’apprendre. Les revoir, une fois de plus pour les plus grands,
une première fois pour les tout-petits, c’est toujours et encore la même
surprise renouvelée, le même bonheur partagé. Nous tous, je veux dire les
enfants, les enseignants et les membres d’Ecoles de la Terre, savons bien
pourquoi nous sommes ici. Notre mission est commune, c’est le droit à
l’éducation, ce droit fondamental trop souvent bafoué.
Je ne vous parle pas ce jour d’une école en particulier, ce
sera pour des prochaines parutions, mais je me contenterai de vous présenter,
de manière plus générale, nos programmes de soutien et leur interdépendance dans
le sens de notre action. Par ailleurs, notre site internet –
www.ecolesdelaterre.ch – peut vous apporter maints détails sur leur
organisation et sur leur développement.
L’ÉDUCATION. Elle est le
centre de nos activités, l’origine de notre action, le moteur de l’ensemble, la
motivation première. Nos écoles des îles Sunderbans au Bengale, de Calcutta, du
Bihar, de Delhi et du Rajasthan dépassent en nombre la vingtaine. Au Bihar,
nous avons développé depuis plusieurs années des centres d’apprentissage à
l’intention des jeunes filles. Nous voulons les introduire également au Bengale
et au Rajasthan. Nous approchons aujourd’hui les 6000 élèves et apprentis.
Compte tenu des conditions de vie difficiles, dont vous connaîtrez l’ampleur
dans les programmes présentés ci-dessous, nous devons maintenant nous
concentrer à la solidification de l’ensemble de cette structure de soutien à
l’école.
LA SANTÉ. Dès les premiers
jours de notre action, je vous parle de la fin des années quatre-vingt-dix,
l’adage bien connu « un esprit sain dans un corps sain » s’est
immédiatement imposé à nous. Forcément, dans les milieux où nous œuvrons,
campagnes éloignées et délaissées, bidonvilles inadaptés à la vie communautaire
et insalubres, la question ne pouvait pas nous échapper. Nous avons donc
organisé un programme afin d’ausculter puis de soigner les enfants
régulièrement. Les effets positifs sont sensibles mais la tâche est bien plus
grande du fait que nos élèves vivent pauvrement dans leur propre famille. C’est
une raison pour laquelle le programme suivant prend toute son importance et sa
valeur.
L’EAU. Depuis toujours ce thème nous a réellement interrogés. L’eau
est nourriture et, à l’instar de la terre elle-même, elle est source de
nourriture. Elle représente un sujet d’ampleur mondiale, je ne vous apprends
rien. Or, sur le terrain nous avons la possibilité de prendre toute la mesure
sur cette question. Et la question est d’autant plus épineuse que nous avons la
certitude que nombre de communautés vivant dans le giron d’Ecoles de la Terre
boivent de l’eau impropre. L’effet sur la santé est bien entendu
catastrophique. Dès cette année 2014, et grâce au soutien de la fondation Cédric Martin de Genève,
investie dans ce domaine depuis de nombreuses années à travers le monde, nous sommes
à même de nous engager à doter nos sources d’eau, certaines étant des puits
forés par nos soins, d’un système de purification. Nous aurons l’occasion de
vous présenter d’ici peu la première réalisation pour le puits de notre école
de Purba Jata, une île des Sunderbans. Nous n’assurerons pas la consommation
d’eau potable pour les seuls élèves de l’école, mais pour leurs familles et
tous les autres habitants alentours. Le système que nous sommes en train d’adopter
peut assurer un débit d’eau potable de 15'000 litres par jour.
LE SOUTIEN ÉCONOMIQUE.
Depuis des années, la Fondation CUF par l’intermédiaire de Monsieur William
Mellgren nous informe, nous guide et nous soutient dans la mise en place d’un
système de Micro Crédit adapté aux populations que nous soutenons. L’objectif
de ce programme est de permettre aux familles les plus pauvres d’élever leur
niveau de vie grâce à de petites activités économiques financées, pour leur
capital technique, par Ecoles de la Terre. Notre actuel programme fonctionne,
avec le concours de la Société Creditwatch de Calcutta, spécialiste en ce
domaine, depuis la fin de l’année 2009 et rencontre un succès absolu. Près de
8000 prêts [un prêt représente un montant de 5000 roupies indiennes et est
renouvelable autant de fois que nécessaire] ont été octroyés à ce jour et tous
ont été honorés de leurs remboursements et de leurs paiements d’intérêt.
L’objectif de ce programme est double. Il contribue pour les familles les plus
démunies à sortir de la misère. Mais il permet encore de financer une part du
fonctionnement de nos écoles par l’attribution du 100% des bénéfices [les
intérêts payés] à l’exploitation de nos programmes « Education » et
« Santé ». Une particularité de ce programme consiste en le fait que
nous n’accordons les crédits qu’aux seules mères de famille dans les
populations concernées.
Tous les programmes mentionnés ci-dessus – ÉDUCATION – SANTÉ
– EAU – SOUTIEN ÉCONOMIQUE – s’additionnent les uns les autres tout en étant
complémentaires. C’est une approche générale de système qu’Ecoles de la Terre
entend mettre en application à travers son investissement pour la cause des
pauvres. Enfant & éducation – population & santé – collectivité &
eau – communauté & économie sont autant de couples tous liés les uns les
autres dans un esprit de croissance et de réalisation sociale. Un élève privé
d’eau potable souffrira à l’école, un enfant privé de soins médicaux endurera à
l’école, un élève malnutri dans une famille incapable à survenir aux besoins
alimentaires de la famille en pâtira à l’école, et, cerise sur le gâteau de la
pauvreté, un enfant nourri correctement mais privé d’école en souffrira toute sa
vie.
Telle est, chères Amies, chers Amis, la démarche que nous
avons entreprise pour les enfants des écoles, leurs parents et leurs voisins
que nous soutenons. Ce blog est un peu long. Vous m’en excuserez, j’en suis
sûr. J’ai démarré cette publication un peu tard, compte tenu des circonstances.
Avec mes plus cordiales pensées et mes sincères
remerciements pour tout l’intérêt que vous nous portez.
Martial Salamolard pour ECOLES DE LA TERRE
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