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jeudi 30 avril 2015

LA FAMILLE INDIENNE – UNE SOCIÉTÉ EN MINIATURE – QUELQUES ASPECTS DE LA SOCIÉTÉ INDIENNE VUE SOUS CET ANGLE !





La famille indienne – la hindu family – représente la cellule de base de la société indienne, une unité fondamentale de société bien plus marquée qu’en Occident. En périphérie du cœur de votre communauté vous avez des sœurs et des frères partout – my sister, my brother – à croire que votre famille comprend une grande partie du village, du quartier, et même de la région.


La famille fait partie des thèmes clés du cinéma indien, à côté de la comédie, du drame et de la romance. Les rire et les pleurs font bon ménage dans toutes les représentations de la vie familiale. Elle se trouvera toujours en premier rôle ou, au pire, en toile de fond d’une quelconque approche sociologique de la société.


En Inde, nous pouvons parler de "famille élargie" qui "verticalement" comprendra plusieurs générations en son sein ; elle peut abriter facilement quatre générations. En plus des parents, vous retrouverez les grands-parents. "Horizontalement", vous rencontrerez les belles-filles et des oncles & tantes et/ou arrières-grands oncles & tantes demeurés célibataires ou devenus veufs et veuves.


Les familles de 10 à 15 membres ne sont pas rares. De type résolument patriarcal, cette communauté est le lieu où s’intériorisent  tous les composants de la société indienne, hiérarchie et autorité, rôle du père et de l’enfant mâle, place des femmes et des filles, codes vestimentaires et culinaires, pratiques de l’hygiène et de la santé, matière à penser en fait du sexe, droit familial & traditionnel en opposition au droit civil et pénal.


Nous ne pouvons parler ici que de quelques aspects les plus marquants, voire paradoxaux, des composants évoqués ci-dessus. La famille est une sorte d’école des codes sociaux. L’enfant devra comprendre la place et le rôle de chacun, en particulier celui du père, figure incontournable de l’autorité.


La famille est construite autour d’un aspect fondamental, la place des femmes et des filles. Pour simplifier, nous pouvons dire que les femmes, voire les petites filles dès qu’elles peuvent marcher, accomplissent toutes les taches, y-compris les plus pénibles, de la vie domestique. Dans cette société patriarcale, l’infanticide des filles a longtemps été pratiqué, ouvertement, jusqu’à son interdiction par les Britanniques en 1870.


Malheureusement, cette pratique a subsisté et perdure encore illégalement et de manière insidieuse, principalement en Inde du Nord. Le résultat de cette triste méprise est un déficit de filles alarmant pour l’équilibre démographique du pays. Mais en même temps le paradoxe indien s’illustre en ce domaine, comme dans bien d’autres.  La femme est divinisée et occupe une place immense dans le panthéon des dieux hindous. Son image, dans la famille, et associée à de l’énergie positive.


De statut de fille, à celui d’épouse, puis de veuve, nombre de femmes indiennes auront vécu un véritable parcours de combattantes. L’espérance de vie des femmes indiennes est quasiment la même que celle des hommes, alors qu’elle est d’environ de 10 ans supérieure dans la plupart des pays développés.


Nous avons pu lire que "naître ou ne pas naître, là est la question pour les filles". L’enfance est leur période de vie de tous les dangers et leur futur mariage représente souvent la seule issue possible. Le mariage est une véritable institution où la dote, un vrai racket des parents de la mariée, fait des ravages "financiers". Même si ce système a été légalement interdit dès l’année 1961, il a toutefois subsisté sous la forme d’une sorte de "don pour marier sa fille" ; celui-ci voulant se justifier par une sorte de symbole d’inégalité entre la famille de la fiancée qui verse la dot et la famille du fiancé qui la reçoit.


Vous savez que ce système a aussi été favorisé par les mariages arrangés que l’Occident a connus naguère. Mais les sociétés changent. Dans les villes les traditions ont tendances à disparaître depuis quelques décennies ; en revanche elles restent encore bien présentes en zones rurales. Cependant le mariage traditionnel mène encore la vie dure aux jeunes couples urbains et il demeure encore systématiquement un arrangement entre deux familles ; et les enfants n’ont guère d’autre choix que de s’y soumettre.


Les valeurs telles que la famille, la religion et le respect des anciens ont encore de beaux jours devant elles.  Aujourd’hui les jeunes revendiquent avec forces d’autres changements tels que l’abolition de la servilité, des injustices et de la corruption ; elle exige également un investissement majeur dans l’éducation. Les paradoxes en maintes matières demeurent encore des objets de fascination dans le pays de Gandhi.

Martial Salamolard pour ECOLES DE LA TERRE

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