Ecoles de la Terre un jour - Ecoles de la Terre toujours !

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JOUR DE DISTRIBUTION DES NOUVEAUX UNIFORMES À L'ÉCOLE DE NABAKISHALAY À SONATIKARI SUR L'ÎLE KULTALI - WEST BENGAL - INDIA - MARS 2024

mercredi 30 mai 2012

ESSAI DE POÉSIE POUR "ÉCOLES DE LA TERRE"

UN HYMNE AUX CRIS DES ENFANTS MISÉREUX DU BLED LA TERRE,



A minuit déjà le jour recommence dans la nuit chaude et humide de l’oubli des rêves. Des graines de vie fermentent et transgressent l’espoir de la misère aveugle de tout un peuple du monde qui imagine ses « Enfants »; un peuple du monde qui chasse la vie vers demain, vers le monde des Enfants !



Cent, mille, million de Matins du Monde ne sont que de Petits Bouts de Vie de la souffrance que le « Bled Terre », ce bordel d'argent, de cul et d’ignorance fermente au bout de son désir, ne finissant pas de perdre ses repère, ses Enfants !



Un torrent d’images invisibles côtoie les Enfants dans le bidonville et charrie son précipice de vie, dessinant ainsi les falaises du temps qui s’échappent entre mille mains infantiles.



Les eaux crépitent sous l’écume d'un canal puant, un matin tiède en périphérie d'une grande cité du monde. Jour et nuit dans un misérable tour de terre, vie et mort dans une escapade fiévreuse à la rencontre de quelques gens de passage, les Enfants cherchent des séjours initiatiques.



Ces enfants se sont emplis de cette obscure espérance; nombreux se sont vidés de leur sang frais ; des milliards de regards se sont livrés sur leur autel de vie. Au bonheur du monde et à l’amertume de mille sensations, la Terre a poursuivi sa route dans sa tranquille indifférence.



Pourquoi donc le monde baisse-t-il ses yeux devant la muraille recouverte de tous ces papiers-peints couleur de sang ? Ces enfants cacheraient-ils les souffrances de nos cœurs dans leurs sourires légendaires ? Seraient-ils l’expression d'un miroir oublié, accroché au mur de la souffrance humaine, un miroir qui trahirait les formes sombres de nos propres visages d’enfant, visages de la misère du cœur, visage de la douleur des corps ?



Nos lampes allumées en plein jour effacent l’imprévisible espoir du silence quotidien des Enfants. Elles reflètent la tristesse d'un vent qui frappe à leurs volets fermés et renvoient les lames cruelles de la mousson qui infectent le plan d’eau chahuté de leur bidonville.



Ces Enfants chantent les bonjours hypocrites de rencontres futiles. Des femmes et des hommes en queue-de-pie humanitaire, habit de circonstance que l’on jette aussi vite qu’on s’en est vêtu, sont venus jeter leurs yeux voyeurs sur leur pauvreté.



Des Visiteurs ont parlé de la confiance en la vie, sans même ravaler leur morale; ils sont partis la mine héroïque, jouissant des grandeurs de leur cœur offert sur leur autel de charité, l’espace d’une visite courtoise, juste le temps de laisser quelques roupies et quelques bonbons.



Dans la profondeur de l’éveil sombre de ces grands voyageurs du bonheur illusoire, la solitude des Enfants aux larges sourires s'est relevée pour nous rappeler les terribles loisirs de rencontres inutiles.



De fragiles espérances se sont enfoncées dans le gris de leur rue; leur tiroir à mémoire s'est refermé dans l’amour des rêves qu’ils cultivent tous les jours. Un piège obscur d'espoirs futiles a reproduit les contours d’un parcours de vie qu'ils vivent déjà au quotidien !



Mais ces enfants-là ne veulent pas mourir; ils souhaitent seulement quitter leur rue lépreuse, ils ne veulent plus travailler dans l’usine à poussière qui leur assure un pain gris quotidien; et puis, leurs parents, leurs frères, leurs sœurs ne sauraient satisfaire un quelconque entrepreneur vorace ! Ouf ! Ces enfants-là veulent vivre, absolument !



Martial pour ECOLES DE LA TERRE

Note : toutes ces photos sont celles d'Ecoles de la Terre

jeudi 17 mai 2012

ECOLES DE LA TERRE - TÉMOIGNAGE

Le Blog ci-dessous raconte l'histoire d'une petite fille indienne, aujourd'hui âgée de 13 ans, que j'ai eu la chance de rencontrer à Kusumbara, petit village de l'Etat indien du Bihar, au mois de mars dernier. Ce Blog reproduit exactement notre dernier fascicule "Ecoles de la Terre". Celles et ceux qui nous suivent connaissent déjà Bharti Kumari puisque je lui ai consacré deux messages au cours de ce printemps 2012, le 21 mars et le 9 avril. Je vous invite donc à découvrir ou parcourir à nouveau l'histoire de Bharti, petite fille "Courage" de la campagne profonde du Bihar.



BHARTI KUMARI DE KUSUMBARA OU L'HISTOIRE BOULEVERSANTE D'UNE PETITE FILLE INDIENNE.



CHÈRES AMIES, CHERS AMIS,

Je souhaite partager avec Vous l’histoire de Bharti Kumari. Elle est une petite fille âgée de 13 ans. Son histoire est poignante, émouvante, saisissante ! Je retrace à travers ces lignes les principales phases de sa vie qui m’ont bouleversé. Je suis allé à sa rencontre à Kusumbara, un petit village du Bihar en Inde, au mois de mars de cette année. J’avais découvert son existence à travers un livre paru à l’automne 2011. Je vous dirai également ce que nous avons entrepris avec Ecoles de la Terre afin de lui venir en aide.



DES ANNÉES DE GALÈRE

Abandonnée quelques minutes après sa naissance près d’un rail de chemin de fer de la gare de Dehri-On-Sone, une petite ville du Bihar, l’un des Etats les plus pauvres de l’Inde, Bharti a été sauvée par un couple de paysans qui la recueille chez eux dans le village voisin de Kusumbara. Sa mère adoptive refuse les traditions tribales des intouchables et l’encourage à l’étude. De son côté, Bharti se bagarre contre la fatalité et parcourt des kilomètres pour se rendre à l’école. Elle n’est qu’une enfant mais elle a décidé de changer ce que d’aucuns considèrent comme son destin, celui d’une intouchable, une exclue de la société. Une terrible épreuve va bouleverser sa jeune vie. Sa mère adoptive meurt brûlée dans l’incendie de son village en voulant sauver leur peu d’économie. Mais Bharti va se battre contre cette malédiction qui l’accable, contre cette fatalité qui l’écrase. Elle prend son destin en main contre vents et marées. Plus tard, elle deviendra maîtresse, institutrice !



LEÇON DE VIE ET DE COURAGE

Il en faut du courage pour être petite fille en Inde. Et pourtant ce pays souffre d’un déficit de naissances en ce qui concerne les filles. Malnutrition, avortement sélectif, infanticide et abandon dans les communautés les plus pauvres sont encore des pratiques courantes dans nombre de régions. Dans certaines familles, en particulier les plus démunies, la fille est souvent considérée comme une charge accablante. Même si la dot est interdite aujourd’hui, son usage perdure et sa charge financière écrase les familles les plus déshéritées. Bharti est non seulement une petite fille, elle est encore une "intouchable", une "dalit", une jeune opprimée du bas de l’échelle sociale.



Bharti refuse ce système millénaire des castes, ce système discriminant qui cantonne ses membres dans la représentation de l’impureté, dans les travaux les plus sales, les plus pénibles. Elle poursuit tant bien que mal son école et le soir, au pied d’un banian, elle réunit les enfants qui ne peuvent se rendre à l’école et leur enseigne le peu de ce qu’elle a appris. Sa persévérance est une leçon de vie et de courage !

TÉMOIGNAGE D'UNE RENCONTRE

J’ai rencontré Bharti pour la première fois le 21 mars dernier. Quel beau premier jour de printemps. J’ai perçu une jeune fille secouée et fragilisée par une vie tourmentée et humiliante. Mais Bharti se bat contre les affligeantes conditions qui l’enferment, contre le fatalisme et la résignation qui guettent le cercle des plus pauvres. Nous lui avons promis une école dans son village. Le 8 avril 2012, le jour de Pâques, nous l’inaugurions sous le nom de "Bharti Primary School". Plus de 60 enfants ont entamé leur scolarisation à Kusumbara le lendemain. Bharti est en classe 4. Son histoire avait pourtant fait le tour de la terre à travers internet mais sa condition de vie n’avait pas changé. "On se demande parfois si la vie a un sens … et puis on rencontre des êtres qui donnent un sens à la vie". Gyula Halász.



IL N'Y A PAS DE HASARD

EN RENCONTRANT BHARTI JE ME SUIS DIT QUE CETTE BELLE CIRCONSTANCE DE LA VIE N'ÉTAIT PAS UN HASARD ! ET OUI, COMME L'AFFIRME JÉRÔME TOUZALIN, IL N'Y N'A PAS DE HASARD, IL N'Y A QUE DES RENDEZ-VOUS QU'ON NE SAIT PAS LIRE !

Ecoles de la Terre s’est donné comme mission d’offrir l’école à des enfants que des circonstances malheureuses de la vie ont exclu du droit fondamental à l’éducation. Depuis 1997, des dizaines de milliers d’entre eux ont gratté nos ardoises et nos cahiers. À ce jour 6000 enfants, jeunes filles et jeunes gens bénéficient d’un programme scolaire régulier. Le grand nombre nous occupe, mais le symbole, l’événement particulier nous rappelle parfois notre mission. Aujourd’hui c’est Bharti qui nous interpelle en surgissant de la misère, nous offrant son emblème. Elle habite un petit village où de nombreux autres enfants ne sont pas scolarisés. C’est l’occasion d’élargir nos actions.



ECOLES DE LA TERRE EN INDE

Ecoles de la Terre est une ONG genevoise qui soutient des enfants défavorisés en Inde depuis 14 ans. Elle le fait en déployant ses programmes d’éducation, de formation professionnelle et de santé, en stimulant l’accroissement des revenus des familles les plus pauvres, en développant l’autonomie financière et la capacité d’initiatives des communautés. Pour en savoir davantage nous vous savons gré de parcourir notre site internet à l’adresse www.ecolesdelaterre.ch.
Nous cherchons à atteindre l’autonomie pour l’ensemble de nos programmes mais nous avons encore besoin d’aide extérieure pour une part de notre budget de fonctionnement. Notre devise s’attache à honorer une maxime bien connue : « tout d’abord apprenons à pêcher plutôt qu’à donner du poisson ».



Banque UBS - IBAN : CH42 0024 0240 6306 4427X
Téléphone : +4179 735 0633 & +4122 342 7663
Messagerie : martial@ecolesdelaterre.ch
Site Internet : www.ecolesdelaterre.ch

Le Livre : MON ÉCOLE SOUS UN MANGUIER - Chez les Editions Michel Lafon, 2011



Martial Salamolard pour ECOLES DE LA TERRE - Mai 2012


Les photos sont celles de l'inauguration de l'école "Bharti Primary School" qui a eu lieu le dimanche 8 avril 2012 à Kusumbara