Ecoles de la Terre un jour - Ecoles de la Terre toujours !

Ecoles de la Terre un jour - Ecoles de la Terre toujours !
JOUR DE DISTRIBUTION DES NOUVEAUX UNIFORMES À L'ÉCOLE DE NABAKISHALAY À SONATIKARI SUR L'ÎLE KULTALI - WEST BENGAL - INDIA - MARS 2024

mardi 28 février 2012

BIENVENUE AU BIHAR EN CETTE FIN DE FÉVRIER !



CHÈRES AMIES, CHERS AMIS,



Le Bihar est riche par son histoire mais pauvre dans bien des domaines en ce début de troisième millénaire, et notamment en matière d’éducation. Etat densément peuplé du nord-est de l’Inde, il a cédé une bonne partie de son territoire au cours de l’année 2000 – près de la moitié dans sa zone sud – suite à la scission avec ce qu’est devenu le Jharkhand, nouvel Etat de la fédération indienne.



Un proverbe indien dit « la jeunesse menace de fuir, les vieux menacent de mourir » ; je dirai qu’en ce qui concerne le Bihar, ce proverbe lui va comme un gant ! Les jeunes pensent à quitter cette terre, où richesse et corruption font bien trop souvent bon ménage. Ils rêvent d’un job qu’ils trouveraient à Delhi, à Mumbai ou ailleurs. Les personnes âgées sont parmi les plus fragiles du subcontinent et baissent bien vite les bras face au destin qui les accable. Ce tableau gris-noir ne concerne bien entendu pas que le Bihar, mais toutes les régions du monde où la misère est avant tout le résultat de la dure loi des corrompus qui polluent toute une population.



L’Inde ne manque pas de grands hommes qui se sont battus pour renverser les conditions de vie des « dalits » ou Intouchables, ou comme le disait le Mahatma Gandhi en réaction à cette situation honteuse pour l'hindouisme, les « harijans » ou enfants de Dieu. Je citerai aussi Bimrao Ramji Ambedkar, beaucoup moins connu en Europe, mais très célèbre en Inde ; né dans une communauté d’intouchables, il fit des études en parcourant le monde, en France, en Grande- Bretagne et aux Etats-Unis et devint le leader incontesté des dalits en œuvrant pour eux. Bien sûr, ils sont plus nombreux.



Ils ne sont pas les seuls à avoir lutté contre la corruption et les abus de pouvoirs d’hommes politiques et gens d’affaires sans scrupule. Plus proche de nous je citerai deux noms, Anna Hazare et Raj Gopal. Ils sont encore vivants et toujours très actifs. Le premier, Anna Hazare, est un activiste infatigable qui lutte, au péril de sa vie, dans le mouvement anti-corruption indien depuis de nombreuses années. Le deuxième, Raj Gopal, que je connais personnellement, est un militant gandhien qui a fondé le mouvement « Ektaparishad » dans le but de venir en aide aux paysans indiens, dits les « sans terre », humiliés et exploités de façon inhumaine par de grands propriétaires fonciers.



Et « Ecoles de la Terre » là-dedans ? Et bien nous tentons de suivre certains mouvements, aussi bien dans l’état d’esprit que dans le comportement.



Comme nombre d’entre vous le savent déjà, nous avons commencé, il y a de cela 15 ans, à nous préoccuper de la question de l’éducation des enfants indiens les plus négligés ; durant toutes ces années nous nous sommes tenus en priorité à ce soutien fondamental. En effet, Education et apprentissage sont nos deux principaux piliers en ce qui concerne nos engagements sur le terrain.



Cependant, des besoins très proches nous ont amené à développer d’autres programmes que nous qualifierons de périphériques au domaine de l’enfance. Ains, les questions relatives à la santé des enfants et de leurs parents ainsi que le soutien économique aux familles pauvres nous ont vite interpellés. Toutes nos écoles sont au bénéfice d’un programme de suivi médical ; depuis quelques années, nous avons organisé un programme de microcrédit en faveur des mères les plus pauvres afin qu’elles puissent élever le niveau de vie de leur famille.



Pour illustrer ce blog, sorte de petit parcours dans une manière de voir l’Inde de la misère et de l’espoir, j’ai choisi quelques photos que j’ai prises lors de notre meeting de microcrédit du 14 février dernier à Bodhgaya. À cette occasion, nous rencontrions 100 mères de familles afin de finaliser une opération de prêts qui a finalement eu lieu une semaine plus tard, le 21 février, à Bodhgaya, à Gaya et dans ses environs.



À Ecoles de la Terre, nous pensons fermement que la femme indienne est le socle de toute construction d’avenir possible. Si ce témoignage peut se vérifier partout dans le monde, il en est pas moins frappant pour ce qui concerne le subcontinent indien. Dès notre prochain blog nous entamerons la présentation de nos établissements scolaires du Bihar. Camijuli, Sujata, Jolibigha, Saraswati, Baheradi, Bandha et Manjibigha, ce sont les noms de nos sept écoles du Bihar.



Chères Amies, Chers Amis, je vous souhaite une agréable sortie d’hiver. Je vous remercie du fond du coeur pour l’intérêt que vous portez à notre action et vous présente mon plus cordial message.



Martial Salamolard pour ECOLES DE LA TERRE

mardi 21 février 2012

UN « CROCHET » À CALCUTTA POUR ÉVOQUER LE PARADOXE « VILLE – CAMPAGNE » !

BONJOUR À TOUTES, BONJOUR À TOUS, CHÈRES AMIES, CHERS AMIS,



Mes derniers longs déplacements, des Sunderbans à Calcutta, de la mégapole bengalie au Bihar, m’ont tenu loin de la Toile pour un moment. Une partie du trajet en jeep, l’autre en train, auront permis à Saviana, une jeune femme bénévole de Genève qui visite nos écoles durant 6 semaines entre ces mois de février et mars, de découvrir une autre facette de l’Inde traditionnelle.



Aujourd’hui je vous parle, je devrais dire vous « reparle » de Calcutta, la célèbre, celle qui exhorte la misère, où Ecoles de la Terre a fait ses premiers pas en fin 1997. Bien connue pour être la cité des extrêmes, richesse et pauvreté se côtoyant allègrement sur cette partie de terre aux portes de l’océan indien, j’observe que ses infrastructures se sont quelque peu modernisées et se diversifient gentiment ; ponts urbains, bretelles routières, extension du métro. Elles facilitent aujourd’hui nos déplacements dans cette immense cité, autrefois capitale des Indes britanniques ; mais n’allez pas croire que le chaos du trafic urbain, à certaines heures de la journée, ait disparu de la carte journalière de Calcutta !



Pour y avoir séjourné durant de longs mois, pour ne pas dire des années, c’est toujours avec une impression de « chez moi » que je retourne à Calcutta. C’est un peu le berceau d’Ecoles de la Terre qui, en fin d’année 1997, faisait ses premières armes dans de petites écoles informelles de ses bidonvilles aux couleurs de grise misère.



Et puis à Calcutta précisément, nous avons deux unités scolaires dans le bidonville de Jhaldarmath ; l’une, appelée « day school » - « école de jour » - accueille 70 enfants dans les classes enfantines ; l’autre, surnommée « follow up programme » - « suivi scolaire » – prend en charge 80 enfants qui poursuivent leur scolarité dans les établissements officiels de la ville ; Ecoles de la Terre se charge de l’inscription des enfants, de leur suivi scolaire, de leur travail quotidien ainsi que des relations avec le corps enseignant ; tout un programme, important pour l’éducation de ces enfants.



Nombre d’écoles de bidonvilles qu’Ecoles de la Terre a ouvertes et gérées à Calcutta, 8 au total, entre les années 1998 et 2006, sont aujourd’hui devenues autonomes et gérées par des organismes indiens, eux-mêmes supportés par d’autres ONG étrangères, précisément irlandaise et espagnole.



Ecoles de la Terre s’est depuis davantage investie pour l’éducation en zone rurale. Parmi les 25 unités d’écoles que nous soutenons aujourd’hui en 2012, 4 se trouvent en ville – de Calcutta et de Delhi – et 21 se situent dans des villages – en Ouest Bengale, au Bihar et au Rajasthan.



Ce n’est pas pour autant que nous ignorons l’importance de l’aide à apporter aux enfants des quartiers défavorisés des grandes agglomérations indiennes, loin s’en faut ! Les besoins de soutenir les enfants des bidonvilles sont énormes ; cependant, les ONG sont beaucoup plus présentes en zone urbaine ; ce qui nous a incité à déployer nos efforts dans les campagnes.



Ma dernière visite à Calcutta, précisément à Jhaldarmath, ce quartier bidonville que nous soutenons depuis l’année 2005, m’a bien rappelé toutes les difficultés vécues par les enfants de ces lieux misérables. Les conditions de vie sont pour le moins austères, l’espace y est étroit et la lumière est rare. Les enfants s’adaptent à des situations inextricables qui les obligent à organiser leur vie familiale, leurs moments récréatifs, bref, leurs allées et venues, dans des espaces plus proches du mouchoir de poche que de la cour de récréation.



Après avoir vécu une nouvelle rencontre avec les enfants de notre école de Calcutta, j’ai à cœur de dire qu’Ecoles de la Terre poursuivra son action dans ces quartiers. Si la capacité financière d’aider nous était favorable, c’est certain que nous entreprendrions de nouveaux projets dans les bidonvilles. Peut-être un jour, « qui sait, demain déjà », nous le ferons.



Les enfants de Jhaldarmath sont des « lumières de la vie » ! Ils m’amènent à la relativiser et à prendre en compte bien des choses qui me paraîtraient impensables dans ma « Genève du Jet d’eau », et pourtant si possibles dans leur quartier que je ressens comme si familier, si près de ce que je peux comprendre, grâce à Eux ! À ce que j’ai compris, Saviana qui m’accompagne en ce début de séjour, m’a confié aujourd’hui même et en d’autres mots, un semblable sentiment !



Toutes les photos de ce Blog leur sont consacrées ; et nous nous sommes permis – Saviana et moi-même – d’être sur l’une ou l’autre avec Eux.



Chères Amies, Chers Amis, je vous adresse mon plus chaleureux message ! Que la Vie veille paisiblement et le plus longtemps possible sur Vous, sur vos Proches et sur Ecoles de la Terre dont vous prenez le temps de suivre son parcours ; ce dont je vous en remercie infiniment ; avec une bise affectueuse, comme pour annoncer le dernier cliché !



Martial Salamolard – pour ECOLES DE LA TERRE

mercredi 15 février 2012

NOS ÉCOLES AUX ÎLES SUNDERBANS



BONJOUR À TOUTES, BONJOUR À TOUS,



Mes récents déplacements, des Ìles Sunderbans à Calcutta, puis de la mégapole bengalie au Bihar, m'ont éloigné de la toile du "web" tous ces derniers jours.



Une partie du trajet en jeep, l'autre en train auront permis à Saviana, une jeune femme volontaire qui visite nos écoles, de découvrir d'autres facettes de l'Inde.



Il faut, à chaque transhumance, faire, défaire et refaire "tout le barda", en prenant soin de ne rien oublier, fringues, passeport, bibelots, bureau et tout le "patatras". Les kilomètres se chiffrent en plusieurs centaines, parfois en milliers.



Et puis, il y a comme un étonnant paradoxe lors de chaque mouvement; un pincement au coeur de devoir quitter les écoles des îles et au même moment, tout de même, la grisante envie de s'en aller retrouver celles de Calcutta et celles du Bihar !



Depuis bientôt 15 ans que cela dure, et bien ce sont toujours les mêmes sentiments qui se bousculent, tout gentiment, tout tendrement !



Partir, c'est la certitude de vouloir revenir, encore et encore; voir et revoir les anciens et les nouveaux enfants dans leur milieu de vie qui nous est cher. C'est comme une ronde éternelle, un partage renouvelé; bref, une douce ritournelle de la vie qui va, qui vient au gré des saisons des enfants du monde !



Le Blog de ce 15 février est un rappel en images de ce que j'ai vécu durant près de 3 semaines dans les îles Sunderbans; avec Nando, notre formidable responsable pour le Bengale, avec les enseignants qui ne le sont pas moins; et les parents, et les habitants avec lesquels je communique, années après années avec toujours plus de convivialité.



J'ai choisi 5 clichés pour chacune de nos 4 écoles des Sunderbans; j'espère bien pouvoir toutes les insérer dans ce texte que je vous livre, plein d'émotion au bout des doigts.



Vous verrez donc l'école de Purba Jatta, du nom de l'île qui la reçoit; celle de Sonatikari, petit village de l'île Kultali, celle de Srifaltala, petit village près de Raidighi aux portes des bras du Gange; et enfin celle de Ganga Sagar, du nom de l'île qui l'accueille. Pour plus de clarté j'ai légendé toutes les photos.



Purba Jatta est une île des Sunderbans que nous pouvons atteindre à pieds secs grâce à un pont construit tout récemment. L'école est administrée dans un bâtiment de fortune que les habitants nous ont mis à disposition. Propriétaire d'un terrain récemment acquis, nous sommes à la recherche de fonds - 12'000 francs suisses - afin d'ériger notre nouvel établissement qui accueillera 300 élèves.



Kultali est une île que nous atteignons par bateau. Il s'agit de notre petite dernière dont le terrain nous a été offert par un généreux habitant. Une partie de la terre est travaillée à des fins agricoles - céréales et jardins.



Srifaltala est notre école centrale, car elle se situe tout près de Raidighi, bourg de pêcheurs et centre commercial célèbre dans la région. Notre bâtiment d'école se trouve près de nos bureaux "Ecoles de la Terre" pour les Sunderbans; il représente le point de rencontre pour nos activités liées au "Micro Crédit", un programme que nous avons mis sur pied afin d'aider les mères des villages alentours à développer leurs propres micro-entreprises.



Enfin, Ganga Sagar, une île mythique pour l'Inde, mais une île pauvre que la "mela" de janvier, une fête religieuse qui accueille chaque année les habitants de tout un pays, n'a pu, ou plutôt n'a su, résoudre ses problèmes sociaux et économiques. Deux débarcadères ont bien été construits aux fins d'assurer les va-et-vient de millions de pèlerins qui vont chercher "fortune spirituelle" dans les eaux du Gange et s'en vont aussitôt, sans crier "gare", rejoindre leur quotidien.



Il m'a semblé intéressant de vous livrer ces quelques informations sur ces lieux que nous parcourrons depuis des années. Près de 150 kilomètres séparent l'île de Kultali de celle de Ganga Sagar, les deux les plus éloignées.



Aujourd'hui je me trouve dans l'Etat du Bihar, à 500 kilomètres au nord de Calcutta. Mon prochain blog s'arrêtera justement à Calcutta, "Kolkata" pour les indiens; là où tout a commencé pour "Ecoles de la Terre", il y a de cela 15 ans !



Chères Amies, Chers Amis, je vous remercie pour votre attention et votre intérêt à la cause des enfants. Je vous souhaite le meilleur, pour Vous et vos Proches.



Avec mes sentiments les plus chaleureux !



Martial Salamolard



pour ECOLES DE LA TERRE

dimanche 5 février 2012

L’INDE ET SES VILLAGES, HISTOIRE RÉCENTE ET RÉALITÉ D'AUJOURD'HUI !

CHÈRES AMIES, CHERS AMIS,



Comment ne pas penser au Mahatma Gandhi - je l'appelle ci-après Gandhiji en marque de respect - lorsque l’on évoque le sujet : l’Inde et ses villages. À ce jour, près des trois quarts de la population indienne vit encore en zone rurale. Gandhiji rêvait d’une économique alternative propre aux populations rurales. Nous avons beaucoup parlé en son temps de son initiative « un foyer, un rouet », une image pour prétendre, voire affirmer qu’il était possible d’organiser une activité de production artisanale dans chaque village indien. Mais sa proposition qu’il voulut ériger en modèle socio-économique n’a guère été suivie. Elle est tombée peu à peu dans l’oubli après son assassinat le 30 janvier 1948, ses camarades de libération, tous citadins, ainsi que la grande industrie dans son élan d’après-guerre mondiale qui s'en suivit, s’étant chargés de balayer ce rêve de l’Inde rurale. Et pour faire un bond vers chez nous, de plus de 6 décennies, je dirais qu’aujourd’hui, entre les partisans de l’urbanisation et ceux qui prônent une adaptation de l’offre de travail aux habitants de la campagne, le conflit d’idées est impitoyable, aiguisé, tranchant. D’un côté l’économie au pouvoir associée à la volonté de participer à la course des grandes puissances – faire partie des plus grands de ce monde en terme de PIB, pouvoir intérieur brut "mondial" – et de l’autre, l’approche plus nuancée d’une sorte de contre-pouvoir à l’économie mondiale qui souhaite privilégier la décentralisation de l’économie en incluant dans le processus de production les régions rurales, y compris les zones très éloignées.



Cette guéguerre me paraît sans fin, peut-être d’ailleurs a-t-elle eu un réel commencement, tant les conditions de vie des citadins et des villageois, si opposées les unes des autres, ont changé et changent encore et toujours dans le concert des politiques économiques nationales et internationales. Le sujet de ce blog n’est pas d’apporter une réponse à une telle controverse, mais plutôt de voir comment les villages peuvent vivre dans la société du 21ième siècle ! Plutôt, pour être plus modeste encore, comment les villages que j’ai traversés ces dernières années, et ceux que je viens de visiter dans les Sunderbans, peuvent m’inspirer pour me préparer, un jour peut-être, à répondre à une telle question !



Tout d’abord avant cela, rappelons que l’Inde compte plus de 600'000 villages, dont plus de 45'000 dans l’Etat du Bihar – avec le Jharkhand - et plus de 40'000 dans les Etats du Bengale occidental comme dans celui du Rajasthan ! Je vous cite ces 3 régions car nous y travaillons. Certes, ce pays compte plus d’un milliard et 200 millions d’habitants chiffrés lors de son dernier recensement; mais il demeure inconcevable sans ses villages, car ceux-ci sont un échantillon représentatif de la vie indienne, une empreinte indélébile de son histoire, une matrice qui imprime toute une civilisation que les partisans de l’urbanisation ne sauraient nier.



Ce n’est sans doute pas le millier de villages que j’ai traversés au cours de ces 15 dernières années qui me permettront d’émettre un avis objectif sur ce que le rapport « ville – campagne » aura comme incidence sur la vie de la société indienne ! Toutefois, j’ose me laisser dire que l’histoire et la géographie de ce pays ne peuvent ignorer que l’exode rural de ces dernières décennies n’est de loin pas un exemple d’intégration dans ce grand mouvement intérieur des populations. Faut-il aussi rappeler que la sur-croissance des bidonvilles vient de là ; et que les « démontages » de ceux-ci dans nombres de grandes villes se sont traduits par des déportations vers les campagnes, une sorte d’exode à l’envers, cette fois-ci forcé par la volonté politique !



Dans les villages des Sunderbans que je visite actuellement, je vois les inégalités qui existent par rapport aux zones urbaines ; taux de mortalité infantile supérieur, manque chronique d’infrastructures en matière de santé, planning familial presque inexistant, contrôle aléatoire de l’autosuffisance alimentaire, système éducatif et suivi scolaire désuets, etc… C’est bien la raison pour laquelle « Ecoles de la Terre », comme d’autres organisations, œuvrent dans ces domaines. Contre la mauvaise fortune de l’évolution économique et sociale contemporaine, la population de ces villages s’organise et prend en compte toute opportunité qui peut s’offrir à elle. Preuve en est par notre expérience vécue, sa volonté de participer à l’éducation de ses enfants et son engagement déterminé dans un processus de développement micro-économique à travers notre programme de micro-crédit.



Considérant l’importance du milieu rural en Inde, j’ai à cœur de dire ici, que le développement socio-économique de ce pays passe aussi par ses campagnes; dans ses villages qui n’attendent qu’à combler le grand retard qui les tient loin du développement raisonnable du 21ème siècle que ses habitants connaissent par les médias qui les ont bien sûr touchés. Les inégalités demeurent profondes ; elles ont trait à la pauvreté, à l’analphabétisme, à la condition des femmes, à l’injuste répartition des terres, etc… Ces inégalités s’estomperont, pour ces millions de familles rurales, par une semence d’unité sociale partant d’une volonté politique déterminée et juste, balayée de sa corruption qui subsiste à bien des échelons du pouvoir en place.



Chères Amies, Chers Amis, ce message est un coup de cœur en faveur des villages de l’Inde éternelle que j’apprécie au plus haut point. Je vous souhaite le meilleur dans le froid qui vous habite dans cet Occident, aujourd'hui emporté par l'hiver, et que j’aime aussi. Avec mes plus chaleureuses pensées.



Martial Salamolard pour ECOLES DE LA TERRE

Notes sur les photos : les 3 premiers clichés de Gandhiji sont tirés du website www.ilovindia.com et les 5 suivants sont d'Ecoles de la Terre, février 2012