Cette 22ème semaine est celle du bilan pour les victimes d’Amphan, le dévastateur cyclone qui a ravagé les villages, détruit les maisons, anéanti les récoles, abattu les arbres, dévasté la flore et brutalisé la faune des îles des Sundarbans et du Bengladesh. Cela s’est passé les mercredi et jeudi 20 et 21 mai derniers. Et aujourd’hui, tout en reprenant son souffle, l’heure est à l’estimation des dégâts.
Le Covid19 nous empoisonne la vie depuis la mi-mars ; avec le surgissement du cyclone Amphan nous pouvons dire que les malheurs se sont enchevêtrés sur les terres des Sundarbans, pourtant déjà bien pauvres et démunies.
À l’obligation de maintenir l’éloignement social des uns et des autres est venue s’ajouter celle de devoir s’amasser subitement et brutalement dans les abris et les collèges afin de se protéger du monstre. Comment donc éviter ces deux fléaux qui exigent des comportements et des postures absolument incompatibles ! Nombre de familles n’ont pu retourner chez elles, leurs habitats, trop fragiles, ayant été détruits, parfois pulvérisés, sous l’effet du cyclone.
Les premières estimations des dégâts matériels sont à l’ordre du jour et les perspectives de réparation ou de reconstruction sont envisagées avec plus ou moins d’optimisme ou de pessimisme par les uns ou par les autres. Hormis quelques blessures plus ou moins bénignes, les communautés gravitant autour de nous ont cette chance de ne compter aucune victime ; sur l’ensemble des territoires dévastés, nous en dénombrons plus de 100.
Ecoles de la Terre compte de gros dégâts et nous sommes en train de chiffrer les travaux de réparation de nos bâtiments d’école et de nos installations de purification d’eau. Deux de nos écoles sont en grande partie détruites, deux autres ayant vu leur toit se déchirer. À ce jour nous soutenons 3582 familles nécessiteuses dans le cadre du Covid19, dont 1200 dans la région sinistrée des Îles Sundarbans du Golfe du Gange. Nous sommes comme tant d’autres à l’affût des nouvelles nous annonçant un hypothétique déconfinement.
Aux aides venant de l’extérieur s’ajouteront celles de la solidarité locale. Dans la région sinistrée par Amphan dans l’Ouest Bengale, près de 2000 mères de famille tentent de s’organiser avec les équipes d’Ecoles de la Terre afin de préparer la reprise de leurs petites entreprises dès que le gouvernement aura donné le « feu vert ». Au Bihar et au Rajasthan 2500 familles en font de même, avec ce privilège de ne pas avoir connu de cyclone destructeur.
Avant même de pouvoir chiffrer exactement les dégâts causés par Anpham et de finir de ramasser les débris du cyclone, la reconstruction s’organise. C’est juste le bon moment pour souligner le courage, la dignité et la détermination de cette population sinistrée qu’Ecoles de la Terre a la chance et le bonheur de pouvoir soutenir, à sa mesure.
Avec nos chaleureuses pensées ; et merci de nous avoir lu !
Martial Salamolard pour Ecoles de la Terre
La dernière photo, la course aux abris : Stringer/Reuters