Depuis ces derniers dix ans Ecoles de la Terre s’est surtout
concentré dans la scolarisation d’enfants vivant dans les zones rurales, les
Îles Sundarbans au Bengale, le district de Gaya au Bihar et le désert du Thar
au Rajasthan.
Pourtant les actions de nos débuts, 1997 et 1998, se sont
déployées en zone urbaine, à Calcutta. C’était le temps de la découverte, les
rencontres avec les ONG locales, notre apprentissage chez Mère Teresa. Durant nos 10 premières années nous ouvrions
bon nombre d’écoles de bidonville à Calcutta en collaboration avec des
structures humanitaires de la métropole bengalie.
Mais à l’occasion de nos déplacements dans les campagnes nous
observions avec stupéfaction les insuffisances de l’institution scolaire et de
son organisation dans les zones rurales que nous découvrions au fil de nos
visites.
C’est ainsi que nous avons construit nos écoles de villages,
jusqu’à devoir freiner nos actions dans les bidonvilles. Nous l’avons fait pour
une raison essentielle ; les régions rurales que nous avons visitées ne
disposaient d’aucune infrastructure scolaire, la présence d’ONG était inexistante,
au contraire des zones urbaines où les organisations humanitaires ne manquent
pas.
Aujourd’hui, Ecoles de la Terre soutient deux quartiers de
bidonville, l’un à Jaldharmath à Calcutta, l’autre à Dichaon Kalan au sud-ouest
de Delhi.
JALDHARMATH
Nous sommes à Jaldharmath dans un quartier pauvre du style
bidonville ; il se situe dans la zone de Tollygunge au sud de Calcutta. Depuis
bientôt 15 ans nous nous trouvons là-bas à scolariser des enfants démunis et
nos locaux nous permettent d’en accueillir environ 150 par session scolaire.
Nous les accueillons tout petits dans notre école afin de les
familiariser à la vie en communauté. Sortis de leur cadre familial une partie
de la journée ils s’intègrent peu à peu, tout d’abord au rythme du jardin
d’enfants puis à la cadence d’une ou deux années d’école enfantine.
Dès que nous le jugeons possible les enfants sont inscrits par
nos soins auprès d’un établissement scolaire officiel le plus proche. Dès ce
moment-là nous les suivons quotidiennement via notre programme de "follow up" ou
de suivi scolaire. Le manque de place, l’absence de lumière et les conditions
de travail inappropriées font qu’ils ne peuvent étudier chez eux. Ils sont donc demandeurs de
soutien pédagogique et ne peuvent en bénéficier qu’auprès de nos enseignantes.
Après tant d’années et nos souvenirs s’entassant, nous nous
sentons un peu comme chez nous à Jaldharmath. Cependant, chacune de nos visites
représente pour nous une leçon de vie ; pas moins que ça !
Amitiés à Vous Toutes et Tous !
Martial pour ECOLES DE LA TERRE