CHÈRES AMIES, CHERS AMIS,
En guise de constat, je
lis sur le site internet www.fides.org la citation suivante : « un
programme, une école, une vie, au profit de milliers et de milliers d’enfants
sans instruction et condamnés à la pauvreté et la misère ». En Afrique, en
Amérique, en Asie et en Europe aussi, ce constat est hélas toujours
d’actualité. Depuis près de 20 années nous côtoyons les enfants des bidonvilles
dans différentes régions de l’Inde et nous avons le sentiment qu’un malheur
sans fin frappe en premier lieu les plus petits êtres humains de cette auguste
planète !
Lorsque les chiffres les plus pessimistes fouettent ma raison, j’en deviens presque
désespéré ; en d’autres circonstances, et principalement lorsque je
rencontre les enfants chez eux, dans leurs quartiers de misère, je reprends des
forces et je recommence à croire qu’une amélioration demeure possible. Tout
d’abord par la capacité qu’ont ces enfants de rendre la vie joyeuse malgré leur
pénible condition de vie ; ensuite, parce que je me dis que nos efforts ne
peuvent rester sans lendemain, que nos actions en provoqueront d’autres et se
multiplieront comme une traînée de soutien à travers le monde, comme une sorte
de contagion essaimant éducation et bonheur en héritage !
Lors de ma dernière visite au bidonville de Jaldharmath à Calcutta, pas plus tôt
qu’hier jeudi 26 février, je me suis dit qu’après 10 années passée là-bas, nous
pouvions constater avec bonheur que près d’un millier d’enfants avaient usé les
tapis de nos salles de classe en maternelle, puis poursuivi leur école dans des
établissements gouvernementaux voisins, et cela grâce à notre soutien matériel
et notre programme d’accompagnement [suivi scolaire]. En réalité, c’est déjà
ça, même si nous voulions faire beaucoup plus.
L’allure du bidonville n’a certes guère changé depuis mon arrivée ici il y a dix ans ;
mais je ne m’arrêterai pas à cette considération ; pourquoi ? Parce
que nous souhaitons avant tout que nos élèves s’octroient le plus de chance
possible à quitter le moment venu leur insalubre Jaldharmath afin de
travailler, puis s’établir dans d’autres quartiers plus accueillants de
Calcutta.
Les quelques photos de ce blog suffiront, je l’espère, à illustrer la camaraderie,
la vivacité et l’envie de vivre de nos élèves ainsi qu’à vous assurer de la
joie immense que j’ai et aurai encore à les retrouver.
J’envoie à vous Toutes et Tous plein de bonnes ondes que les enfants de Jaldharmath m’ont
offertes sans compter en partage. Puissent-elles vous trouver en bonne santé et
heureux d’être ce que vous êtes en cette fin d’hiver ! Avec mes pensées
les plus chaleureuses.
Martial Salamolard pour ECOLES DE LA TERRE
Note : Jaldharmath c’est 65 enfants de maternelle en école
de jour et 60 élèves en école gouvernementale, répartis dans des classes de
niveau 1 à 11 et qui suivent quotidiennement notre programme de suivi scolaire,
appelé ici « follow up programme ».