Mon entrée en matière du côté de l’océan indien
fut programmée à mi-février dernier ! Depuis quelques années déjà, je me
rends plutôt dans le Sud du Bengale en début de séjour, entre fin janvier et
début février. D’un point de vue climatique c’est le meilleur moment, juste
après l’hiver dans cette région de l’Inde qui fait frontière avec le
Bengladesh.
Enfin, parler d’hiver pour cette région c’est beaucoup
dire ; quelques semaines, disons trois tout au plus, durant lesquelles la
température descend aux alentours de 12 à 15 degrés au courant de la nuit pour
remonter ensuite à quelques 20 degrés en cours de journée. Malgré ces
circonstances plutôt favorables, mon séjour dans les Sundarbans a démarré par
la violente attaque d’une meute d’amibes qui m’ont mis « ko » la
première semaine durant. Ce sont les risques du métier. Ah ah ah !
Les visites des écoles, la découverte du nouveau
centre d’apprentissage de Raidighi, les rencontres avec les mères de famille
des villages des Sundarbans, l’octroi de nouveaux crédits, le contrôle des quatre stations de
purification d’eau en fonction et les préparatifs pour la construction de trois
nouvelles au cours de cette année 2017 ont occupé nos journées. Je peux vous
dire qu’avec Nandalal Baidya, le responsable pour le Bengale et avec son
équipe, nous n’avons pas chômé, ni eut le temps de visiter une île « au
tigre ». Nous avons rencontré les familles, de plus en plus intéressées à ce
que nous leur proposons, à savoir la conjugaison des programmes, Education +
Santé & Hygiène + Soutien économique !
C’est en effet pour une approche globale, certains
parlerons d’approche holistique, que nous travaillons d’arrache-pied depuis des
années ! L’effort en faveur de l’éducation, soit la construction et la
mise en service d’écoles dans les îles des Sundarbans, représente certes un
plus immense pour la population; cela nous a toutefois paru bien insuffisant au
vu et au su des conditions de vie rencontrées ici. Sachant que nous souhaitons
également participer à la lutte contre l’exode rural, il nous a semblé
nécessaire de développer notre programme microcrédit afin de redonner vie « économique »
à ces villages. Et puis, une fois leurs études terminées, ne seraient-ce qu’élémentaires,
que pourraient bien faire ces ex étudiants dans ce milieu où rien ne se passe,
mises à part les occupations agricoles, les activités liées à la pêche et les petits
services portuaires et maritimes ?
Redonner vie à toute une série d’activités dans
les villages des Sundarbans ne peuvent se réaliser qu’en monétisant progressivement
des secteurs économiques qui correspondent à la création de biens et de
services qui peuvent s’échanger dans ce territoire rural. Et bien c’est ce que
nous faisons ici depuis l’année 2010.
Les résultats sont plus qu’encourageants. Pas
moins de 24 villages sont à ce jour concernés par notre programme de
microcrédit. 1'200 mères de familles, nous pourrions dire 1'200 familles, sont
au bénéfice des prêts d’Ecoles de la Terre Welfare Society, soit près de 7'000 personnes.
Nous publierons d’ici la fin de notre séjour un blog consacré au fonctionnement
de ce programme, en rappelant ses caractéristiques, ses règles et ses
retombées, pour la population bénéficiaire et pour notre organisation Ecoles de
la Terre.
Nous souhaitons ajouter ici, ce que nombre d’entre
vous savent déjà, que le microcrédit, outre le fait de contribuer à l’accroissement
du niveau de vie des familles, concourt également au financement des écoles, du
service médical et de la maintenance des autres programmes de soutien.
Et oui, la vie économique devient difficile
partout ! Y compris dans notre vieux continent d’Europe. Vous pouvez bien
imaginer qu’il n’est pas facile pour nous d’expliquer cette situation aux
familles des villages de ce coin du Bengale qui vivent encore et toujours dans
des conditions pour le moins frugales, aux commodités plutôt sommaires. Avec le
temps nous y arrivons et observons avec bonheur qu’elles comprennent bien la
nécessité de participer d’une façon ou d’une autre à l’éducation de leurs
enfants.
En ce début du mois de mars, les responsables d’Ecoles
de la Terre Welfare Society se rencontraient à Calcutta, à mon initiative. En
effet, depuis quelques années déjà nous
nous rencontrons en début de mon séjour annuel pour ce que nous appelons un « workshop » de 3 à 4 jours. Par workshop, nous comprenons
des séances de travail à l’issue desquelles nous aurons analysé l’année écoulée
et établi le budget pour le nouvel exercice. Ce sont des décisions concrètes
qui en ressortent, sachant bien que nous les contrôlerons tout au long de l’année
et en débattrons lors du workshop prochain de 2018.
Pour ne parler que de ces 2 dernières années, je
soulignerai ici toute la satisfaction que j’ai de travailler avec notre équipe
que je présente rapidement ci-après. Il y a Rajesh Kumar, l’homme de liaison ;
il est le responsable de la branche Bihar et le CEO d’Ecoles de la Terre pour l’Inde.
Il y a Abhishek Vyas, le responsable de la branche Rajasthan et le président d’Ecoles
de la Terre pour l’Inde. Il y a Nandalal Baidya, le responsable de la Branche
Ouest Bengale et le trésorier d’Ecoles de la Terre pour l’Inde. Je ne manquerai
pas d’ajouter les 2 responsables des branches de villes, soit Anindita Rajeev
pour Calcutta et Mishra Ashvini pour New Delhi.
Enfin, je présente Pradip Har, docteur en économie,
de Calcutta. Il est ce que je pourrais appeler mon « ange gardien »
pour Ecoles de la Terre Welfare Society India. C’est avec lui que j’ai
construit notre programme « microcrédit ». Il est à la fois un grand connaisseur
de l’économie indienne et un homme de terrain avisé et expérimenté. Avec toute
l’équipe présentée ci-dessus, je dirai que nous lui devons beaucoup; nous en
sommes tous conscients et nous le rappelons souvent. Le succès réalisé par
notre programme économique, 100% de prêts intégralement remboursés pour la
quinzaine de milliers de prêts accordés à ce jour, nous laisse augurer de bons
lendemains.
Une fois notre workshop de Calcutta terminé, je me
suis rendu dans l’Etat du Bihar afin d’y vivre une nouvelle étape en ce début
de mois de mars. Abhishek et Nandalal ont fait le voyage avec Rajesh et
moi-même afin d’y passer quelques jours et échanger en dehors de nos
traditionnels meetings. Aujourd’hui et pour la quinzaine qui s’annonce, je m’apprête
à poursuivre mes visites des écoles et des centres du Bihar qui représentent la
branche la plus importante d’Ecoles de la Terre en Inde.
J’aurais souhaité publier davantage de messages
depuis mon arrivée en Inde. Les nombreux déplacements m’en ont empêché, les
problèmes d’électricité et les coupures informatiques aussi. Je ne me trouve
pas à Mumbai, Bengalore ou Hyderabad, je travaille en pleine campagne. D’ici avril prochain je devrais pouvoir
assurer une présence un peu plus constante. Je vous entretiendrai en
particulier de 2 programmes sur lesquels je ne me suis guère étendu lors de ce
message ; je vous parlerai des écoles & des centres d’apprentissage
d’une part et du programme Eau d’autres part [nos centrales de
purification d’eau au Bengale et au Bihar].
Bref de trèfle ! Ce qui est dit est dit, et
le reste est à faire ! Je salue et je remercie de tout cœur, toutes celles
et tous ceux qui auront lu ces lignes. Je vous envoie de ce bout de terre mes
pensées les plus chaleureuses et vous souhaite une belle arrivée du printemps !
Martial Salamolard pour ECOLES DE LA TERRE
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