Avec plus de 3'000
élèves et apprentis et 1'200 familles associées à notre programme de
microcrédit et bénéficiaires de notre soutien social, le Bihar, dans les
districts de Gaya, d’Aurangabad et de Rothas, représente notre plus grande
branche d’activités en Inde. Cette région concentre les plus grands retards, et
par conséquent les besoins les plus
conséquents en matière d’éducation et de formation professionnelle ;
parallèlement le droit des femmes et le niveau de vie des familles ont pâti du
même développement au ralenti.
Les actions d’Ecoles
de la Terre ont débuté à l’aube des années 2000 par l’ouverture de notre toute
première école de villages, du nom de Camijuli, qui accueillait 250 enfants
pour sa première rentrée scolaire. Aujourd’hui pour notre branche du Bihar, le
nombre d’élèves et d’apprentis a plus que décuplé ; comme d’ailleurs le
nombre d’écoles et de centres de formation qui
sont aujourd’hui au nombre de 12. Les effectifs exacts pour la nouvelle
année scolaire qui commence en ce mois d’avril sera connu d’ici peu, les
inscriptions étant encore ouvertes pour quelques jours.
À travers ce message,
je souhaite souligner les éléments forts que j’ai pu discerner lors de mon
séjour au Bihar, ce grand Etat au cœur du nord-est indien. Après les
premières visites des écoles et des centres, le premier événement marquant fut
la « journée de la femme » organisée à notre école de Camijuli, dans
le district de Gaya. Je vous parlais de cette manifestation dans mon message du
7 avril dernier. C’était surtout pour nous tous une manière de souligner notre
volonté de promouvoir une réelle application des droits des filles, des jeunes
filles et des mères de famille.
Au Bihar, l’éducation, l'enfant pauvre de la
politique économique de l’Etat, est le premier programme que nous avons mis en
œuvre dès le début des années 2000. En ordre chronologique, Camijuli, Sujata,
Jolibigha, Willy Vidalaya, Saraswati, Manjibigha, Bandha pour les
écoles et Rudraksha, Dehri-On-Sone, Gaya, Aurangabad et Bake Bazar pour
les centres de formation professionnelle, représentent les 12 établissements où
nous travaillons. J’ai bien entendu visité toutes ces écoles et ces centres
durant le mois de mars dernier. Partagé entre émotion et satisfaction, je
confirme ici que l’éducation dans les milieux ruraux est une priorité à faire
valoir et à développer. Nous ne sommes bien entendu qu’une goutte d’eau dans le
concert des besoins en la matière ; mais nous nous plaisons à faire
déborder le vase dès que l’occasion et les moyens matériel se présentent et nous
le permettent.
En effet, ce sont bien
les moyens matériels et financiers qui nous manquent. Notre statut d’ONG
reconnue officiellement par les autorités indiennes nous ouvre certes de
nouvelles portes auprès du gouvernement. Dans deux secteurs bien précis,
l’ouverture de notre premier collège [pour les niveaux de classe 11, 12 et 13]
et la mise en route du tout nouveau programme d’insertion professionnelle
[skill development ou l’apprentissage est associé au placement en entreprise],
nous venons d’obtenir l’aval des autorités pour gérer ces 2 nouveaux programmes.
Dès que ceux-ci fonctionneront, et nous l’espérons au cours de cette année 2017
déjà, nous pourrons compter sur une contribution gouvernementale qui nous
permettra de financer une part de nos charges de fonctionnement, jusqu’à
présent assurées par nos seuls moyens financiers.
J’ai pu mesurer, au
cours de ce séjour au Bihar, la nécessité d’analyser les besoins des
populations déshéritées dans leur ensemble. Nos actions en faveur de
l’éducation n’ont réellement de sens que si elles corroborent celles de nos
programmes visant la santé et la monétisation des activités économiques
déployées dans les villages et les zones semi-urbaines. C’est bien pour cette
raison-là que nous développons depuis 2010 notre nouveau programme de
microcrédit que je vous présenterai dans un tout prochain message.
À l’heure où je
termine ce compte rendu de séjour, sorte de bulletin dans lequel j’ai souhaité
faire part de quelques éléments les plus marquants que j’ai pu relever, je
viens de recevoir les derniers chiffres indiquant le nombre d’élèves et
d’apprenties qui nous rejoignent pour la nouvelle année scolaire qui commence
en ce moment même. 707 nouveaux étudiants viennent d’être inscrits dans les
différentes écoles et centres d’Ecoles de la Terre au Bihar ; ils se
répartissent en 411 filles et garçons pour les différentes écoles mentionnées
ci-dessus et 296 jeunes filles pour les centres d’apprentissage également
cités.
Mon étape suivante
se déroule au Rajasthan, dans le district de Jaisalmer, où je me trouve
d’ailleurs en ce moment. J’aurai le plaisir de vous en parler bientôt. Ce
séjour 2017, comme tous ceux que j’ai vécus depuis les premiers jours, à
l’automne 1997, me permet de mieux comprendre les besoins de ces populations
pauvres dont Ecoles de la Terre souhaite, à travers ses programmes, améliorer
le quotidien et changer ainsi le cours des choses.
Je vous remercie de
l’intérêt que vous portez à nos actions et je vous souhaite un beau printemps.
Rajesh Kumar, le responsable d’Ecoles de la Terre pour le Bihar, se joint à moi
pour vous adresser nos pensées les plus chaleureuses.
Martial Salamolard
pour ECOLES DE LA TERRE
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