Pour
Isabelle Gautier de "Geopolis France TV Info", l’un des premiers
graves problèmes auxquels le gouvernement indien doit faire face est celui de
l’accès à l’eau. Plus de 150 millions de personnes vivent toujours sans eau
potable dans le sous-continent. Pour illustrer ce triste phénomène, elle nous
rappelle que la surpopulation, les méfaits de l’agriculture intensive et les
rejets toxiques provenant de structures industrielles mal adaptées polluent
encore et toujours les nappes phréatiques.
À
notre connaissance et à notre humble avis, nous pouvons confirmer que l’or bleu
est effectivement loin d’être à la portée de tout le monde ici en Inde, dans
les zones urbaines comme dans les campagnes. Oui, l’eau est un objectif
constitutionnel pour les plus hautes autorités indiennes ; mais alors que
les pesticides, les déchets industriels et la mauvaise infrastructure sanitaire
se répandent dans les nappes souterraines, nous devons bien admettre que cet objectif
est logiquement irréalisable.
Cette
situation fait le bonheur et la fortune des marchands d’eau.
L’approvisionnement d’un quartier de ville moyenne peut rapporter jusqu’à 10
millions d’euros chaque jour. Il n’y a pas de réglementation en ce qui concerne
la mise à disposition et la livraison d’eau. Au surplus, à New Delhi par exemple, un grand
nombre d’immeubles sont reliés au réseau d’eau courante mis en place par la
municipalité. Ainsi, nombre de familles font installer des pompes
électriques ; mais l’eau reste impure, il faut la filtrer, augmentant
forcément les factures d’électricité.
Choléra,
diarrhée, malaria sont dans bien des régions en recrudescence malgré les
campagnes de prévention et de vaccination. Les indiens les plus pauvres savent bien que
dans bien d’endroits l’eau est gaspillé, alors que chez eux la distribution se
fait attendre.
L’Inde
s’était donnée jusqu’à 2012 pour offrir l’eau potable à tous ses citoyens.
Aujourd’hui en 2017, nous observons que nous sommes loin du compte. Par
conséquent le gouvernement indien a revu la question, changeant son fusil
d’épaule. Il a décidé de confié la gestion de l’eau à des entreprises privées. Cependant,
cette nouvelle orientation risque fort de creuser encore davantage le fossé
entre les catégories les plus riches et les franges les plus pauvres de la
population.
QUE
FAIT ECOLES DE LA TERRE DANS CE CONTEXTE LÀ !
Nous
pouvons confirmer que là où Ecoles de la Terre déploie ses programmes, le
constat présenté ci-dessus se vérifie pleinement ; que ce soit dans les
grandes villes, nous nous trouvons à Calcutta et à Delhi, ou dans les zones
rurales, nous sommes au Bengale [îles esseulées et agricoles des Sundarbans],
au Bihar [campagne classique, aride et pauvres] et dans le désert du Thar [région
coupée du monde, aux conditions de vie dantesques].
Dans
ces trois Etats fédérés indiens, de même que dans les 2 mégapoles de 15 à 20
millions d’habitants, Calcutta et Delhi, la question de l’eau se pose bien
évidemment ; elle est encore plus aigüe dans les zones rurales, pauvres et
négligées. Entre le printemps 2014 et l’automne 2016, nous avons mis en service
des stations de purification d’eau dans les îles des Sundarbans et dans le
district de Gaya au Bihar. Notre
décision d’intervenir dans ces endroits est dû au fait que les besoins en eau
potable, en termes d’hygiène et de salubrité, nous ont paru prioritaires. La
question de la potabilité de l’eau était sur toutes les lèvres. Combien de fois
m’a-t-on invité à boire de l’eau d’un puits ; mais vu sa couleur et les
résidus qui flottaient en surface je doutais de sa qualité et renonçais ainsi à
la boire.
C’est
dans ce contexte que nous avons préparé un plan destiné au traitement de l’eau. Jusqu’alors nous nous
étions concentrés sur la question, très importante elle aussi, de
l’approvisionnement. Une bonne vingtaine de puits ont été forés dans les
principales branches d’Ecoles de la Terre, au Bengale et au Bihar. Au Rajasthan
par contre, nous avons dû installer des réservoirs compte tenu de
l’impossibilité d’atteindre des nappes à profondeur respectable.
Tout
cela a été possible grâce à la bienveillance et au financement de la Fondation
« Cédric Martin » de Puplinge à Genève qui nous aide à bras le corps depuis
nos premiers jours. Elle est notre soutien pour tout ce qui a trait à
l’eau ; un apport énorme pour Ecoles de la Terre. Ainsi, nous avons
construit 4 stations de purification dans les îles Sundarbans entre 2013 et
2015, puis 3 autres dans le district de Gaya au Bihar en 2016.
En
ce début d’année 2017 nous nous occupons à concrétiser notre nouveau projet de
construction de trois stations de
purification d’eau dans les Îles
des Sundarbans au Bengale. À ce jour, deux d’entre elles sont en voie de
réalisation dans deux grands villages, Nalgora et de Purkait Gheri ; les
puits sont déjà forés et l’installation va suivre incessamment. Une troisième à
Raidighi est prévue pour la fin de ce printemps. En trois années, pas moins de
10 petites usines de traitement d’eau auront été installées près de nos écoles,
mettant ainsi l’eau potable à la disposition de nos élèves, leurs familles et
la population des villages environnant les écoles.
En réalité notre programme « Eau »
s’inscrit au chapitre « Hygiène & Santé » d’Ecoles de la Terre.
L’éducation est certes au centre de nos préoccupations et fut d’ailleurs la
cause première de notre fondation, il y a de cela 20 ans. Mais bien vite nous
nous rendus à l’évidence que nous ne pourrions pas aller très loin dans nos
actions sans tenir compte de la santé et du niveau de vie, jusque-là si fragile
et si misérable, des élèves, leurs frères et sœurs, leurs parents, leurs
voisins.
Avec
nos pensées chaleureuses et notre reconnaissance pour votre attention, votre intérêt,
votre soutien. Amitiés.
Martial
Salamolard pour ECOLES DELA TERRE
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