C’est un jour particulier que nous choisissons pour publier ce
blog ! Un hasard ? Peut-être ! Peut-être pas, sachant qu’aujourd’hui
c’est la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des
femmes. Comme "Amnesty International", comme vous toutes et tous,
comme beaucoup d’autres, nous considérons que le droit des femmes sont des
droits humains !
Beaucoup d’autres droits, à commencer par ceux des enfants, sont
rappelés à travers toutes ces journées dites mondiales ! Oh combien nous
espérons qu’elles aient droit de cité à l’échelle planétaire et qu’elles
produisent vraiment des effets allant dans le sens des demandes et de leurs
revendications !
Amnesty International considère que "la violence contre les
femmes et les fillettes est la violation des droits humains la plus répandue
dans le monde". Ainsi, cette organisation internationale veut mettre un
terme à ce scandale des droits humains, en s’associant aux mouvements des
femmes qui luttent contre cette violence depuis des années, dans le monde
entier.
Ecoles de la Terre s’associe aussi, bien entendu, à ce vaste
mouvement. Comme Amnesty, nous espérons que les lois discriminatoires disparaissent,
que les Etats respectent les obligations fixées par le droit international, que
les autorités locales et les organisations non gouvernementales suivent à leur
tour les dispositions de leurs propres Etats, dans le seul but de s’engager au
quotidien contre la violence faites aux femmes et aux petites filles.
Violences sexuelles, violences domestiques, traite des femmes, déviations
irrespectueuses et malheureuses des traditions et pauvreté sont les principaux
faits et sujets expliquant le non-respect des droits fondamentaux à l’égard des
femmes et des fillettes.
C’est contre l’impunité affichée des Etats, leurs arrogantes et
atroces libertés exercées à l’encontre de ces droits, que maintes organisations
à travers le monde luttent pour ne pas réduire les femmes à des "machines
à bébés", des "cuisinières", "des frotteuses de parquets",
des "femmes de chambre" ou des "poupées gonflables" ...
C’est à la fois un devoir et un bonheur pour Ecoles de la Terre
de traiter d’un tel sujet, autant brûlant qu’important ; et c’est le
moment de vous dire quelques mots sur la « Journée de la Femme » ou « Women’s
Day » que nous avons organisée à Bodhgaya, le 21 mars dernier.
Pour la quinzième année consécutive, notre branche du Bihar
organisait une grande fête en l’honneur des femmes d’Ecoles de la Terre. Élèves,
apprenties, mères, enseignantes, monitrices, mères bénéficiaires de notre
programme de micro-crédit et d’autres femmes invitées étaient cordialement
conviées à participer à cette journée de reconnaissance et de récréation.
En plus des allocutions prononcées par des femmes responsables
au niveau politique et économique de la région et de nos enseignantes, nos
élèves des écoles ont eu l’occasion de faire valoir leurs talents de
chanteuses, de danseuses et d’actrices. La responsable de la chaire de
psychologie de Magadh University de Gaya n’a pas manqué de relever les
insuffisances et les transgressions en matière de droits des femmes au Bihar.
Oui au Bihar, l’un des Etats le plus pauvre du subcontinent
indien, les inégalités sociales entre hommes et femmes y sont très marquées. Sa
population est treize fois supérieure à celle de la Suisse [104 millions d’habitants] ;
la revue "The Economist" écrivait tout récemment ceci ;
"cet Etat du nord de l’Inde est synonyme du pire, de pauvreté généralisée
et incontournable, de politiciens corrompus indiscernables des mafieux qu’ils
parrainent, de système de caste dans sa forme la plus féodale et la plus
cruelle".
Il est bien qu’au Bihar et spécifiquement dans les districts où
nous travaillons, nous pouvons observer au quotidien la prédominance de l’homme
sur la femme. D’où l’importance pour nous Ecoles de la Terre, de mettre l’accent
sur certains fondements et critères de base que nous souhaitons marquer "au
féminin" et d’une "pierre blanche", fixant ainsi nos actions
dans un sens positif pour l’exercice des droits des femmes.
Nous appliquons l’égalité en matière de droit à l’éducation
entre filles et garçons lors des inscriptions annuelles des nouveaux élèves.
Nous recherchons l’équité en matière de recrutement des enseignantes et des enseignants.
Nous favorisons la présence des mères de famille lors des réunions de parents. Nous
accordons les prêts de micro-crédits exclusivement aux mères de famille,
garantes de l’équilibre des communautés familiales. Nous avons privilégié l’apprentissage
des jeunes filles au sortir de leur cursus scolaire et offrons cette
opportunité à celles qui en ont été écartées.
Beaucoup de travail reste à engager, certes. D’un côté, nous
nous encourageons en observant ce qui a été fait, sans pour autant s’en
satisfaire. De l’autre, nous nous rappelons à l’esprit les exigences en matière
d’égalité dont nous avons parlé plus haut. Dire et parler est une bonne chose ;
organiser des conférences, des débats et des rencontres à toute échelle en est
une autre ; œuvrer concrètement sur le terrain demeure encore et toujours
la quintessence de ces "choses".
Chères Amies, Chers Amis, exactement à la veille de notre
nouveau déplacement pour le Bihar, nous sommes aujourd’hui à Delhi en transit peu
après avoir quitté Jaisalmer et le désert du Thar, nous avons eu à cœur de vous
faire part de ces questions relatives aux droits humains.
Nous vous prions de croire à nos pensées les plus chaleureuses. Nous
vous souhaitons un merveilleux printemps dans vos pays et vous remercions de
votre précieux intérêt aux causes d’Ecoles de la Terre.
Martial Salamolard pour ECOLES DE LA TERRE
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire