J’ai
vécu pas mal de temps dans ce désert du Thar au Rajasthan, une bonne durée d’un mois, de fin mars à aujourd’hui.
Si depuis la période de Pâques je n’ai quasiment rien publié sur le web, c’est
peut-être que le Christ du désert n’a cessé de m’interpeler, sur ma présence ici
depuis près de 10 ans, sur ma volonté d’œuvrer dans un pays aride, sur la
qualité de mon travail, sur la concrétude de nos résultats ; je vous remercie infiniment de
lire cette dernière phrase au deuxième degré.
Je
m’empresse d’ajouter que les conditions de connexion « internet » ne
m’ont pas aidé dans mon travail, loin s’en faut. C’est un réel problème que
d’être à même de pouvoir depuis ici assurer un suivi régulier de l’information.
Les papiers et les photos sont prêts à la distribution, mais fort souvent ils
ne peuvent être envoyés, faute d’interface.
Comme
je l’écrivais tout récemment dabs une autre tribune, le désert du Thar est le
plus grand d’Asie. Ecoles de la Terre soutient là-bas, depuis 2006, des enfants
de plusieurs villages disséminés dans les sable d’une région toute vouée au
tourisme. Les visiteurs du monde viennent satisfaire leurs besoins du grand
large et les indigènes en profitent pour assouvir leur soif mercantile ;
tout cela est bien humain et de bonne guerre, mais les conditions de vie des
personnes exclues de ce circuit socio-économique ne s’améliorent pas pour
autant ; en matière d’éducation la situation est bien sûr alarmante.
Et
je dois bien entendu vous confirmer que nous travaillons dans des conditions
plutôt difficiles. La chaleur, la sécheresse, le vent, le sable et le manque
d’eau ne facilitent ni notre tâche, ni la vie en général. Depuis mi-avril, le
baromètre prend l’ascenseur, les horaires des écoles sont avancés plus tôt vers
le matin ; mais le cap est tenu et l’heure des examens de fin d’année scolaire a
sonné.
Au
Rajasthan, nous comptons cinq écoles et une section de suivi scolaire. Nanufuji school fut notre première école
construite dans le désert. Elle se trouve dans le village de Rataria Ki
Dhani à plus de cinquante kilomètres de
notre bureau de Jaisalmer ; elle compte, jusqu’en classe de niveau 5, une
soixantaine d’élèves.
Vidyasagar
School,
dans le village de Beldar, se situe à 15 kilomètres de Jaisalmer et accueille
également 60 enfants répartis jusqu’en classe 5. Compte tenu de sa distance pas
trop éloignée de la ville, elle peut envoyer ses enfants poursuivre leurs
études dans des niveaux supérieurs.
Satyadev
School,
située un peu en périphérie de Jaisalmer dans le quartier de Kallu Ki Hatton
assure l’enseignement jusqu’au niveau de
classe 8 à 180 élèves vivant dans des colonies proches et des quartiers pauvres
de la ville. C’est également dans le bâtiment de cette école que se trouve notre
bureau principal pour notre branche du Rajasthan.
Sunbeam School a été construite en 2008 dans la colonie de
Garfoorbattha proche de Jaisalmer. Cette région accueille nombre de réfugiés
politiques venus du Pakistan voisin. Pauvres et riches se côtoient et se
battent pour la possession des terres, celles-ci étant stratégiquement bien
situées près de la ville de Jaisalmer, de plus en plus densifiée. Sunbeam
accueille jusqu’au niveau de classe 5 près de 150 enfants. L'enseignement pour la 6ème est prévu pour juillet prochain.
Uttam Aadarsh
School
est notre dernière école construite au cours de l'année 2010 dans le désert du Thar.
L’enseignement, jusqu’en classe de niveau 8, est assuré à près de 150 enfants. Elle
est située dans le village de Meharajot, à plus de 70 kilomètres de Jaisalmer.
Nous
assurons également un programme de suivi
scolaire, le "Follow up programme" comme nous l’appelons ici en
Inde. Il est géré dans les bâtiments de notre école de Satyadev. 80 enfants de
familles très pauvres le suivent quotidiennement. Parmi eux, certains
viennent du village de Beldar - Vidyasagar School - situé à une quinzaine de
kilomètres de l'école.
Ce
sont au total 600 enfants que nous soutenons dans cette région de l’Inde. Le
fait que les villages ainsi que les maisons sont vraiment très
disséminés sur ces terres arides du désert, nous complique particulièrement la
tâche tant du point de vue de la gestion que de celui de l’administration des
écoles. Les distances à parcourir sont pénibles pour les enfants ; les
enseignants sont difficiles à trouver dans ces régions ; les contrôles et les visites aux
familles sont aussi problématiques.
Ceci
dit, depuis près de 10 années maintenant, nous poursuivons notre itinéraire du
désert et comptons bien le poursuivre avec le concours de tous, à commencer par les parents. J’adresse à Toutes et Tous mon plus
cordial message et je vous souhaite un beau printemps, pas trop chaud tout de même !
Martial
pour ECOLES DE LA TERRE
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