Avant
de poursuivre notre tournée des écoles dans les îles des Sundarbans, nous vous
présentions celle de Sreefaltala le 17 février dernier, nous tenons à vous dire
quelques mots concernant deux grandes réalisations, ou plutôt les deux grandes
séries de travaux effectués ici au sud du Bengale au cours de ces vingt-quatre
derniers mois.
L’assainissement
de l’eau
Tout
d’abord, il y a eu les constructions de nos 4 stations de purification d’eau, à
Sreefaltala, à Purba Jata, à Sonatikari et enfin à Kumrapara [voir les photos
du présent blog pour la dernière construction de Kumrapara]. Il est bien connu
que la qualité de l’eau provenant des nappes phréatiques est plus que douteuse
dans cette région. Le district de 24 South Parganas est semble-t-il l’un des
plus touchés parmi les districts jouxtant l’embouchure du Gange, aux abords de
l’océan indien.
Le
soutien de la Fondation Cédric Martin de Puplinge à Genève nous est d’un
immense secours à plus d’un titre. Comme elle le fait depuis la première heure,
ses précieux conseils et ses constants encouragements viennent se greffer à l’élaboration
des travaux dont elle assure le financement. Si bien qu’aujourd’hui nous
fournissons l’eau potable, non seulement à l’ensemble de nos élèves et
enseignants, mais à toutes les agglomérations avoisinant nos écoles. Chacune de
nos stations a une capacité de production d’eau potable de l’ordre de 30'000 litres
par jour.
Dans
notre blog du 1er mai 2014, que vous pouvez retrouver et consulter
via la rubrique « LES ARCHIVES DU BLOG – mai 2014 », nous présentons de
manière assez détaillée les aspects de l’eau caractérisant le district « 24
South Parganas », les questions liées au mélange de l’eau douce et de l’eau
sâlée, la pollution des nappes phréatiques [arsenic, métaux, bactéries] et les
risques encourus pour la santé des habitants de cette région.
Nous
exposions dans cet article de mai 2014 le processus proprement dit du
traitement de l’eau adopté par notre système de purification. Nous nous
proposons d’ailleurs de vous le rapporter ici même. L’eau brute provenant d’un
puits foré passe à travers une chambre d’oxydation pour l’adsorption [un
phénomène physico-chimique] des résidus de métaux présents dans l’eau. L’eau
est ensuite envoyée au travers d’un filtre de sable à pression afin d’arrêter
les éléments solides [niveau de turbidité], rendant ainsi l’eau libre des
composants de métaux et des matières en suspension qui la troublent [bactéries,
micro-algues, fluorure, etc …]. L’eau débarrassée de ces matières [métaux,
bactéries, etc …] passe ensuite dans une nouvelle chambre [colonne bayoxide]
qui a une haute capacité d’adsorption d’arsenic afin d’éliminer complètement
les composants d’arsenic solubles présents dans l’eau. L’eau ainsi débarrassée
de ses composants d’arsenic passera ensuite dans une chambre UV [chambre d’exposition
au rayonnement ultraviolet] afin de libérer l’eau des micro-organismes
pathogènes. La dernière étape consistera à nettoyer toutes les unités [chambres
et colonnes] d’oxydation, de filtration de métaux et de bactéries, de
filtration d’arsenic, ceci afin d’éliminer tous les résidus, en rendant ainsi
les filtres les plus performants possibles.
Le
nouveau Centre Ecoles de la Terre
La
deuxième grande réalisation de ces deux dernières années concerne le nouveau
Centre multifonctionnel de Raidighi. Nous louions jusqu’à présent notre bureau
pour le Bengale [une minuscule pièce dans un petit immeuble de Raidighi]. Mis à
part les places de jeu de nos écoles, c’était notre seul lieu de rencontre que
nous pouvions mettre à disposition des élèves, des enseignants, des parents ou toutes
autres personnes en relation avec Ecoles de la Terre. Depuis le 14 février dernier, date de l’inauguration
du Centre, nos bureaux se trouvent dans nos propres locaux, au lieu-dit
Kumrapara, à Raidighi.
De
manière générale, notre nouveau bâtiment est destiné à accueillir, à former et
à favoriser les activités des personnes suivantes :
[1]
les jeunes femmes et jeunes filles de la région que nous allons inscrire à
notre futur institut de formation [informatique, couture, broderie et artisanat] ;
[2]
les mères de familles affiliées à notre programme de microcrédit qui
bénéficieront de nos locaux pour l’organisation de nos différents meetings [séances
d’information, tests d’octroi de prêts, rencontres entre groupes de femmes,
journées de remboursement des prêts, etc …] ;
[3]
les femmes de la région qui participeront aux divers ateliers de formation et de
fabrication d’objets artisanaux et d’articles de consommation locale ;
[4]
les « child labour », les enfants qui travaillent et qui ne sont pas
encore scolarisés. Notre objectif est de leur offrir un lieu d’accueil. Après
avoir contacté leurs parents, leur entourage, leurs employeurs et les autorités
locales, nous leur proposerons un programme de sensibilisation à l’école, puis
un programme scolaire de formation de base ;
[5]
les collaborateurs d’Ecoles de la Terre, le personnel enseignant, le personnel
médical, les employés du microcrédit ; nous leur mettons à disposition les
locaux pour leurs meetings organisés à intervalles réguliers ;
[6]
les parents de nos élèves et de nos futures apprenties qui sont régulièrement
invités à participer à diverses séances d’information. Ils pourront se
retrouver par groupes dans l’un de nos deux grands halls construits à cet
effet.
La
réalisation de notre nouveau Centre a été rendue possible grâce au financement
du Rotary Club Sion Rhône auquel a également participé Monsieur David Zeender,
membre d’Ecoles de la Terre à Genève. L’installation de notre quatrième station
de purification d’eau représente le point d’orgue de cet ouvrage pour le plus
grand bonheur de tous les membres d’Ecoles de la Terre et des habitants du
quartier de Kumrapara.
Bien
conscients d’avoir été un peu long, nous vous remercions sincèrement et
infiniment pour le précieux intérêt que vous portez à nos activités. Nous vous
souhaitons le meilleur et vous adressons nos plus chaleureuses pensées.
Martial
Salamolard
Pour
ECOLES DE LA TERRE
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