Le ministère indien de la santé à New Delhi
annonçait ce matin 8 avril 2020 que le nombre de cas d’infection au COVID-19
dans le pays était passé à 5'194 dont 149 décès. Evidemment, ces chiffres bruts
comparés à ceux des principaux pays européens demeurent étonnamment faibles au
vu de la population de ce pays, 1,3 milliard d’habitants. Il restera à savoir
exactement à quel degré d’évolution se situe la pandémie dans le subcontinent
indien ; sachant par ailleurs que le premier cas de covid-19 en Inde a été
signalé le 30 janvier 2020.
Ce mercredi 8 avril 2020 constitue le 15ème
jour de confinement national de 21 jours annoncé par le gouvernement pour
contenir la propagation de la pandémie. Les autorités ont imposé des
restrictions strictes, similaire à un couvre-feu, afin d’empêcher les habitants
de se déplacer dans le pays. Toutes les liaisons routières, ferroviaires et
aériennes ont été suspendues dans ce cadre, à l’exception des services
essentiels. Ces chiffres annoncés sur différents sites d’informations sont bien
évidemment soumis à vérification.
J’ai moi-même quitté l’Inde le 21 mars
dernier, à la veille du confinement qui devait d’une certaine manière paralyser
le pays. Après un séjour de plus de 2 semaines dans les Îles des Sundarbans, je
me rendais à Calcutta à mi-mars dernier ; dès notre arrivée là-bas, nous
sentions comme une sorte d’anxiété contagieuse qui se répandait dans les rues
de la grande cité bengalie. Tout est allé très vite avant que le Premier
Ministre indien Narendra Modi ne décrète un blocus (block-down) quasi total.
Notre crainte fut, dès le début, que l’Inde ne
soit ni plus ni moins qu’une bombe à retardement au vu de ses capacités en
matière sanitaire. En effet, l’Inde ne dispose pas d’une infrastructure
sanitaire capable de faire face à une crise de grande ampleur ; pour
donner un exemple, ne dispose-t-elle pas que de 0,7 lit par 1'000 habitants,
contre 7 lits en France. Sachant que le covid-19 attaque et se fixe sur les
poumons, l’Inde recense 32% des malades pulmonaires de la planète et plus d’un
million de morts par an lié à la pollution. Nous pourrions multiplier les
exemples qui n’auraient comme conséquence qu’attiser le feu de crainte d’une
pandémie encore plus catastrophique.
Nous nous sommes bien sûr attachés à nous
inquiéter des milliers de familles faisant partie des différents programmes
d’Ecoles de la Terre. Avec l’aide de toutes nos équipes en place, à Calcutta,
en campagne du Bengale, aux Îles des Sundarbans, au Bihar, à Delhi et au
Rajasthan, nous nous sommes arrangés pour toutes les contacter, dans le but de
savoir lesquelles d’entre elles ne pourraient au vu des circonstances et en
premier lieu, subvenir à leurs besoins alimentaires et sanitaires.
Nombreuses sont celles qui ont eu ainsi
recours à notre aide, principalement pour des raisons alimentaires. Nous savons
fort bien que de nombreuses familles vivent au jour le jour et ne peuvent se
nourrir qu’avec un revenu journalier obtenu par l’un ou l’autre membre de la
famille. À la protection contre le virus, à la promiscuité qui caractérise
l’habitat de nombreuses familles est venu s’ajouter la hantise de la faim pour
nombre d’entre elles. Grâce à la promptitude et l’esprit de solidarité de nos
équipes en place, nous pouvons aujourd’hui faire face à cette peur. À Bodhgaya,
à Raidighi, à Calcutta, à Delhi, à Jaisalmer, nos responsables, Baidya
Nandalal, Kumar Rajesh et Vyas Abhishek, peuvent compte sur des équipes toutes
dévouées à l’objectif premier que nous nous sommes fixés, celui de visiter les
familles, de parler avec elles et de les soutenir, afin de passer le cap de
cette funeste et dommageable pandémie. Pour l’instant l’aide va bon train et
tout se passe bien.
VOILÀ QUELQUES NOUVELLES DU TERRAIN ! JE
TERMINERAI CE POINT DE SITUATION, NON SANS REMERCIER DU FOND DU CŒUR TOUTES
CELLES ET CEUX QUI NOUS AIDENT À PASSER CE MAUVAIS CAP DONT PERSONNE NE PEUT À
CE JOUR EN DÉTERMINER EXACTEMENT LA FIN.
AMITÉS À TOUTES ET `TOUS. Martial pour
« Ecoles de la Terre »
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