Non ! Nous ne sommes pas dans l’Ouest américain, comme
cette affiche pourrait le laisser croire ! Mr Marshall ce n’est pas le
remplaçant du sheriff égaré dans une ville du Bihar, c’est Martial, notre
Martial orthographié à la sauce indienne.
Nous étions quatre ce 9 mars, Martial, Rajesh, Saviana et
Françoise à rendre visite au "Vocational Training" de Dehri-on-Sone,
une ville du Bihar à 130 km de Bodh-Gaya, dans le district de Rothas. L’accueil,
un vrai triomphe. Tandis qu’une flamme sacrée brille de tous ses feux en
l’honneur de cette fête, en quelques secondes le front des invitées s’orne d’un
point de poudre rouge, un vrai porte-bonheur. L’instant d’après elles ploient
sous de multiples colliers de fleurs. Puis le cortège, encadré d’une haie
solennelle, pénètre dans la cour où clou du spectacle, il reçoit une pluie de
pétales de fleurs. C’est Bollywood-on-Sone.
Mais venons-en aux choses sérieuses !
Le "Vocational Training" reçoit 50 étudiantes pour
une formation qui dure six mois à raison de 4 heures de cours par jour. Les
participantes ayant accompli le cycle complet reçoivent un certificat dûment authentifié
Ecoles de la Terre.
Seules les matières « textiles » sont enseignées à
Dehri-on-Sone car c’est un cours récemment ouvert qui n’est pas doté de tous les équipements et
de tous les enseignants nécessaires. On y apprend donc la
couture, pour confectionner des vêtements de toute sorte, sur la base de
modèles miniatures. La peinture sur textiles se réalise à partir de chablons qui
sont fidèlement reproduits. Le résultat est impeccable car il ne s’agit pas de
travail au pochoir, mais bien de peinture sur tissu. On confectionne des
nappes, des couvre-lits, des taies d’oreiller, un véritable trousseau dans la
tradition artisanale indienne. Le plus difficile, mais le plus beau c’est la
broderie qui se décline en multiples modèles et permet d’embellir le cadre de
vie.
Pas encore d’ordinateurs, donc pas de cours d’informatique,
les étudiantes les réclament avec obstination. Déjà elles les ont exigés de Martial
en février, elles en reparlent aujourd’hui. Lot de consolation, Rajesh apporte
une bonne nouvelle : les cours d’esthétique vont commencer dans deux mois.
Cela ne déclenche pas l’enthousiasme !
Mais qui sont ces étudiantes au caractère bien trempé ?
Elles se sont exprimées lors de la discussion qui a suivi la présentation des
travaux. Elles ont de 16 à 25 ans, un quart d’entre elles sont déjà mariées et quelques-unes
ont des enfants. Souvent elles ont accompli une scolarité complète mais ne
peuvent continuer leurs études pour des raisons financières; et comme il y a
peu de possibilités de travail à Dehri-on-Sone, surtout pour les filles, cette
formation leur permet de développer une activité professionnelle. Leur projet,
une fois mariée, travailler dans la maison de leur belle-mère, et si possible
enseigner ce qu’elles ont appris à d’autres femmes. On comprend leur intérêt
pour l’informatique.
Bravo aux étudiantes de Dehri-on-Sone pour leur courage et
leur détermination.
Françoise Frossard pour ECOLES DE LA TERRE
AVEC QUELQUES PHOTOS ILLUSTRANT LES TRAVAUX DES ÉTUDIANTES DE
DERHI-ON-SONE
ET DE UN …
ET DE DEUX …
ET DE TROIS …
ET DE QUATRE …
ET DE CINQ …
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