Bien Chères, bien Chers,
Les écoles de Satya Dey I et II en périphérie de Jaisalmer, celle
de Sunbeam au bidonville de Garfoorbattha, celle de Nanjufuji à Rataria village,
celle de Vidya Sagar à Gala village et enfin celle d’Uttam Aadarsh à Meharajot
village, représentent nos 6 écoles du Rajasthan se situant dans 5 lieux
différents pour accueillir environ 800 enfants du désert et des quartiers
pauvres de Jaisalmer. Les programmes officiels y sont assurés afin d’offrir à
nos élèves un enseignement le plus complet possible et une formation leur
permettant de poursuivre leurs études au niveau supérieur.
Hormis notre mission
première visant à instituer une structure
d’éducation pour le plus grande nombre d’enfants des villages, ce sont aussi les conditions de la vie
domestique, alimentaire, sanitaire, économique, sociale qui nous occupent, nous
absorbent et nous inquiètent parfois, tant la misère est présente et affecte
les familles les plus nécessiteuses et malheureusement nombreuses.
Soyons clair et honnête ! Dans le désert du Thar, en Inde et
au Pakistan principalement, la sécheresse, la malnutrition et la pauvreté tuent,
définitivement ou à petit feu, c’est selon les cas. Cela se passe en silence,
pour une fois, deux fois, cent fois, malheureusement loin des
« flonflons » médiatiques, des oreilles sanitaires du gouvernement ou
des institutions médicales privées qui devraient relayer cette information et
participer à l’organisation d’un soutien rapide et efficace. Le 11 mars
dernier, des journaux suisses titraient « des enfants meurent dans le
désert du Thar ; au moins 62 enfants sont morts durant ces dernières
semaines dans une région désertique du sud du Pakistan, où des milliers de
personnes sont affaiblies par la malnutrition ». [http://www.20min.ch/ro/news/monde].
Nous noterons que la situation est bien plus catastrophique sur territoire
pakistanais. « Solidarité Dalits Belgique annonçait sur son site internet le 19 mars dernier : les humains sont égaux
comme les dents du peigne ; une centaine d’enfants
dalits morts dans le désert du Thar. Le
réseau de solidarité dalit au Pakistan (PDSN) a exprimé tout récemment ses
sérieuses inquiétudes en apprenant la mort de plus d’une centaine d’enfants
dans une région désertique de la province de Sind au cours des trois derniers
mois. Ces décès seraient dus à une sévère malnutrition des femmes et des
enfants vivant dans le désert du Thar, atteint par une sécheresse dévastatrice
depuis plusieurs mois ».
Nous revenons tout juste du
désert du Thar, côté indien ; la frontière et la politique ne pouvaient
pas nous imposer le silence sur une telle catastrophe impliquant une population
d’humains vivant sur un même territoire ! Nous vous promettons ici un tout
prochain blog, pour ce mois d’avril, sur la frontière « indo-pakistanaise » !
Il y a parfois quelques tentatives de la presse locale qui appelle le
gouvernement à intervenir pour les cas les plus extrêmes de sécheresse suivie
de malnutrition. Par ci par là quelques organisations humanitaires s’efforcent
d’apporter leur soutien ; mais rien de systématique n’a été entrepris à
grande échelle jusqu’ici. La pauvreté, la misère silencieuse semblent régner en
maître en ces lieux que les touristes amateurs de randonnée en chameaux
pourraient apercevoir au loin ! Et encore, les villages se fondent dans
les mers de sable et seule une volonté bien déterminée à les découvrir pourrait
aboutir à quelque chose ; pour bien sûr autant que les éventuels passants
veuillent s’y arrêter un peu, braver le vent et la chaleur, et chercher le
regard des gens ! Pour comprendre les villages, il faut y aller car l’Inde
véritable, disait le Mahatma Gandhi, ce sont « les villages » !
Merci « Gandhi Ji », grâce à Vous et à la suite de nos nombreux
séjours en zone rurale, nous en sommes devenus réellement conscients !
Et l’éducation, comment la mettre en place dans ce contexte ! Difficile ?
Non ! Très difficile, laborieux, parfois pénible ! Le Rajasthan est
connu comme être le pays des « Maharadjahs », riche d’une histoire et
culture millénaires ; vu sous cet angle, il enchantera le voyageur
« ethnologue », voire même le touriste de passage. Mais le poids des
traditions fait que l’éducation n’est pas, pour plusieurs raisons, la
principale préoccupation des familles. Certes, la culture, la musique, la
peinture, l’architecture et bien d’autres expressions artistiques, telles que
le chant, la danse, etc…, représentent un fleuron que l’histoire retrace à
grands traits ; les commerçants du tourisme local ne se gênent pas de les
faire valoir dans leurs activités mercantiles. Il n’en demeure pas moins que la
pauvreté et la misère ont effacé les effets d’un glorieux passé que les
« moins de 20 ans » ne peuvent pas connaître dans un désert séparé en
deux ; d’un côté, les vendeurs d’un tourisme lucratif, parfois
juteux ; de l’autre côté, une population écartée de ce marché et laissée
pour compte !
C’est dans ce contexte
pour le moins difficile qu’Ecoles de la Terre a planté ses
« sardines », non pas pour monter quelques tentes du désert, mais
pour construire et mettre sur pied quelques solides écoles en pierres jaunes
afin d’accueillir les enfants des villages. Sans perdre haleine, nous
travaillons depuis 2005 dans plusieurs villages du district de Jaisalmer afin
d’organiser nos plan de scolarisation. Année après année, nous remettons
l’ouvrage sur le métier et nous observons que c’est à ce prix que nous pouvons
offrir à la jeunesse de ces lieux un programme scolaire de plus en plus
cohérent et adapté. Tout en tenant compte des traditions culturelles rajpoutes,
nous constituons lesdits programmes afin d’assurer une éducation la plus
complète possible.
Sur le système éducatif
d’Ecoles de la Terre au Rajasthan, voir prochainement notre site internet [fin juillet
2014] dans chapitre « EDLT
Education - Ecoles ».
Chères Amies, Chers Amis,
merci de nous suivre. Nous vous souhaitons un merveilleux printemps ! Amitiés.
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