Après deux séjours
effectués au Bihar au cours de mon périple 2015, le premier en mars
dernier, le deuxième durant la première quinzaine de ce mois de mai, je
souhaite vous présenter notre plus grande section "Ecoles de la
Terre" en Inde. Le 6 mai dernier je vous parlais de notre centre
d’apprentissage de Dehri On Sone, cette petite ville du Bihar ; le 11 mai
je vous entretenais sur nos rencontres avec les parents des écoles de Camijuli
et de Saraswati. Je continue donc à vous en parler dans le présent message.
Aujourd’hui je vous
propose une sorte de photographie d’Ecoles de la Terre au Bihar, photographie
susceptible d’illustrer l’ensemble des activités recouvrant la vie de nos
écoles, celle de nos centres, de même que l’éventail de nos programmes. Pour ce
faire, c’est par le biais de la géographie, à travers les divers lieux, les
districts, les villes et les villages où nous travaillons que je vais essayer
de vous décrire au mieux les actions que nous menons dans cet État fédéré
indien qu’est le Bihar, un Etat très peuplé avec ses plus de 100 millions
d’habitants.
Dans
la région de Bodhgaya – district de Gaya
Nous sommes présents dans
le village de Baiju Bigha, proche de la petite ville de Bodhgaya ; c’est là
que se trouve notre bureau "Ecoles de la Terre Welfare Society" pour
le Bihar. C’est là également que nous gérons notre centre d’apprentissage de Rudraksha pour 2 groupes de plus de 200
jeunes filles et jeunes femmes. Ce centre rencontre un réel succès depuis bien
des années. Nous avons déjà formés des milliers de jeunes filles dans les
domaines de l’informatique, la couture, la broderie, le tissage, le batik, les
travaux artisanaux et les soins esthétiques. Une formation intensive de 6 mois
[à raison de 6 jours par semaine] est dispensée aux élèves ; celle-ci
obtiendront à la suite d’un examen final un diplôme qui leur facilitera l’accès
à l’emploi ou leur permettra de lancer leur propre entreprise grâce notamment à
notre programme de micro-crédit. Ainsi au cours d’une année, plus de 400 jeunes
femmes et jeunes filles bénéficient de cette formation.
Dans ce même village de
Baiju Bigha se trouve notre école de
Sujata créée en avril 2001. Près de 300 enfants bénéficient de nos
programmes d’études pour atteindre le niveau de classe 8, soit le pendant de la
fin de la scolarité obligatoire chez nous. Nos élèves viennent de plusieurs
villages alentours et les effectifs ne cessent de croître depuis quelques
années. Sa renommée auprès des
populations rurales est de plus en plus grande et les familles se pressent à
nous demander de recevoir leurs enfants.
Dans le village de Pacchaati
se trouve notre école de Saraswati
dont je vous ai parlé dans notre précédent message [blog du 11 mai 2015]. Vous
connaissez donc l’histoire de cette école de 600 élèves. Les demandes
d’inscription de la part des familles des villages voisins sont toujours plus
nombreuses et le manque de place représente pour nous un réel souci ;
cette question se pose d’ailleurs dans la plupart de nos autres écoles.
Le manque de place et le
manque d’argent nous freinent bien entendu dans nos actions. Pour la rentrée
prochaine nous apprenons via le journal "Coopération – N° 20 du 11 mai
2015" que pas moins de 600 enfants de la petite ville de Kasrawad [Ouest
de l’Inde – État du Madhya Pradesh] entreront dans leur nouvelle école ;
cette école est financée par la Société COOP Suisse, dans le cadre du programme
de son programme BioRe en Inde, pour un montant de 400'000 francs suisses. À
titre de comparaison, pour financer la construction d’un établissement
équivalent, c’est-à-dire pouvant accueillir le même nombre d’enfants, nous ne
pourrions prévoir qu’un budget de 40'000 francs suisses, soit dix fois
inférieur à celui-là !
En
ville de Gaya – capitale du district de Gaya
Gaya est la capitale du
district du même nom. Dans cette ville de près de 500'000 habitants
[recensement de 2011], distante de 15 kilomètres de notre bureau de Baiju
Bigha, Ecoles de la Terre s’est depuis plusieurs années engagé pour
l’apprentissage de jeunes femmes et jeunes filles de la région ainsi que pour
la réinsertion dans la société civile des prisonniers du pénitencier de Gaya.
Notre centre d’apprentissage de Gaya offre
annuellement la possibilité à plus de 400 jeunes filles et jeunes femmes de
suivre une formation dans les mêmes domaines et selon une organisation
équivalente à celle de notre centre professionnel de Rudraksha. Dans cette
ville indienne à forte densité de population, nous voulons contribuer à offrir
à ces jeunes la possibilité, soit d’entrer plus sereinement dans le difficile
et complexe marché de l’emploi, soit de développer leur propre micro entreprise
artisanale. Et là aussi notre programme de micro-crédit peut financer le
développement de ces projets. Dans cette même ville nous sommes présents depuis
une dizaine d’années à la prison de Gaya.
Nous y assurons un check up médical hebdomadaire et organisons régulièrement
des rencontres, meetings et séminaires ayant pour but de mieux préparer les
prisonniers [250 prisonniers], en particulier les plus jeunes [24 – 45 ans], à
leur future réinsertion sociale. Nous offrons également aux plus nécessiteux [150
élèves] une formation scolaire de base [langue maternelle, arithmétique et
connaissances générales].
Dans
la campagne profonde – district de Gaya
Offrir l’accès à
l’éducation aux enfants des régions rurales, c’est bien la mission première
d’Ecoles de la Terre. En effet, la grande majorité de nos élèves vivent dans
des villages, le plus souvent reculés, fort éloignés des villes et des grands
centres urbains.
Dans notre blog du 11
mai dernier je vous parlais de notre école
de Camijuli. Il s’agit plutôt d’un grand complexe scolaire pour plus de 10
villages de la région. Il comprend l’école principale construite il y a de cela
plus de 15 ans dans le village d’Itra qui accueille 700 élèves ; 2
"écoles satellites" ont été ouvertes il y a quelques années pour les
élèves les plus jeunes [classes de maternelle et de 1ère primaire]
afin de leur éviter les trop grands trajets à travers la campagne ; celle
de Bandha accueille plus de 200
élèves ; celle de Manjibigha
près de 300 élèves. Une troisième "école satellite" s’ouvrira
prochainement dans un autre village voisin afin de répondre à la demande
toujours croissante des familles. Ces 3 écoles rurales sont situées à une
quinzaine de kilomètres de notre bureau de Rudraksha.
Camijuli représente pour
nous "l’expérience référence" en matière d’accès à l’éducation et à
la formation offert aux enfants d’une région rurale. Petit à petit, au cours de
toutes ces années, nous avons pu ouvrir et assurer le programme d’enseignement
jusqu’au niveau de classe 10, le stade précédent l’entrée au collège. Tout
prochainement nous comptons introduire nos premières classes de collège
[niveaux de classes 11 et 12].
La rénovation et
l’extension de l’école de Camijuli ont démarré en ce début de mois de mai.
Outre l’école, le complexe abrite un dispensaire et une pharmacie qui assurent
le suivi médical des élèves, le planning familial et les consultations et traitements
pour les familles des villages. L’ouverture d’un centre d’apprentissage pour
jeunes femmes et jeunes filles de la région est également prévue pour la fin de
cette année 2015.
Une autre école, celle
de Willy Vidalaya se trouve dans le
village de Kusha [à une quinzaine de kilomètres de Bodhgaya]. Plus de 250
élèves provenant de 6 petits villages de la région y sont scolarisés depuis
près de 10 ans. Nous organisons un programme de suivi scolaire pour les élèves
les plus âgés qui peuvent se rendre et ainsi poursuivre leurs études à l’école
gouvernementale. Cette école connaît également un grand succès, le nombre d’admissions
augmentant chaque année.
À une quarantaine de
kilomètres de notre bureau de Rudraksha se trouve notre école de Matijoli, la plus lointaine, la
plus campagnarde, la plus bucolique. Inaugurée en avril 2004, son lancement fut
difficile ; vu son éloignement, il ne fut vraiment pas facile de trouver
les enseignants. Dans un premier temps, nous avons eu recours à ceux de
Camijuli afin d’organiser les programmes et former les professeurs. Après quelques
années, nous avons pu constater l’immense succès de cette entreprise. Aujourd’hui,
nous tenons toutes les classes de l’enseignement obligatoire [de la maternelle
au niveau de classe 8] pour plus de 600 élèves provenant de 8 villages
environnant celui de Nain Biha, là où se situe l’école de Matijoli.
Dans
le district de Rohtas
Il y a de cela 6 ans
nous nous sommes déplacés dans le district de Rothas, exactement à Dehri On
Sone, une ville d’environ 100'000 habitants ; celle-ci se situe à environ
120 kilomètres de Bodhgaya et Baiju Bigha où se trouve notre bureau pour le
Bihar. Nos rencontres avec Sashi Kumar ont ainsi fait que nous décidions d’ouvrir
en 2009 le nouveau centre d’apprentissage
de Dehri pour les jeunes filles et les jeunes femmes de la région.
Deux groupes de 100
jeunes femmes sont au bénéfice d’une formation organisée au cours de 2 sessions
planifiées sur la période d’une année. Comme pour les autres centres d’apprentissage
de Baiju Bigha et de Gaya, la formation concerne les domaines de l’informatique, de la couture, de la
broderie, du tissage, du batik, des travaux artisanaux et des soins esthétiques.
Les demandes d’inscription sont telles que nous devons rapidement envisager une
extension du centre.
J’en termine avec ce
rapide [ ! ] tour d’horizon de nos écoles et de nos centres du Bihar.
Comment aurais-je pu faire plus court ? Je me le demande ! À coup sûr,
je peux vraiment vous remercier pour votre patience et votre intérêt ; c’est
bien la moindre des choses ! Je vous transmets mes pensées les plus
chaleureuses.
Martial Salamolard pour
ECOLES DE LA TERRE
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