Trois mois à parcourir l’Inde éternelle, sillonner les pistes de
campagne, au nord le Rajasthan et son désert le Thar, et puis Delhi l’immense
capitale et le Bihar qui longe le Népal, plus au sud enfin l’Ouest Bengale et
les îles au bord de l’océan, les Sundarbans ! L’Inde est un sous-continent, je
pense que c’est bien vrai !
Un long voyage aux allures de séjour, chaque année renouvelé mais à
chaque fois différent ! Des milliers de kilomètres parcourus par tous les
moyens afin de retrouver les élèves, les enfants d’Écoles de la Terre, presque
3000 kilomètres pour un seul aller simple ! Un long séjour composé de longs
arrêts, entrecoupé d’escales et de passages !
Je vais à la rencontre de nos écoliers ; ils sont presque nos pupilles.
Ils habitent loin dans un désert décharné, ils résident dans des villages
perdus et profonds des campagnes, ils vivent dans des îles et presqu’îles tout
près d’un océan. Mais je les trouverai aussi en métropole, dans les bidonvilles
de Calcutta et de Delhi.
La vie est belle et généreuse lorsqu’elle m’offre cette chance
incomparable de passer de mon temps avec ce petit monde qui me garde en éveil
et me rappelle que je fus aussi en son temps un écolier, privilégié.
Aujourd’hui que je sens venir l’heure du départ de mon « trip » 2016, je
m’incline à vous proposer quelques portraits d’enfants que j’ai rencontrés tout
au long de ces 3 mois. C’est juste un simple témoignage de vie à l’odeur
d’amour partagé ! Je m’incline aussi à vous rapporter un texte d’amour que j’ai
écrit pour les Enfants du monde ; et je vous le livre derechef !
Qui que tu sois, ferme tes yeux et pense très fort avec ton cœur !
Élève-toi jusqu'au-dessus de ta planète verte et bleue ! Perçois la terre et
ses larges espaces d'utopie qui pourraient se fondre dans ta respiration ! Ton
souffle sera le compagnon de ta réalité de tous les instants.
Emmène avec Toi, dans la conscience de ton entre-monde, des Enfants !
Invite les plus pauvres, les plus démunis, les plus déshérités. Pense aux
sourires qu'ils peuvent te donner ! Et davantage encore, pense aux regards
qu'ils pourraient t'offrir si tu pouvais les rencontrer. Fais donc comme si tel
était le cas ! Demeure le plus longtemps possible avec Eux, suspendu dans ton
havre de perception du monde ! Vis ce moment comme une prière !
Ta prière sera forte et belle quand tu chanteras aux alentours de ta
compassion pour les Enfants de la terre ! Cette terre qui est à la fois au fond
de toi et au bout de toi-même; cette terre qui est au-delà de ta conscience
sans limite. Cette terre déjà aimée, que tu ne pourras qu'aimer encore et
encore ! Cette terre que tu vis, que tu vivras, puisqu'elle accueille ton
corps; cette terre qui recevra tes cendres !
Juste après ta prière, et quelques profondes respirations, tu redescendras
sur terre et tu signeras au fond de toi-même cette expérience ! Tu la feras
tienne ! Tu seras le témoignage de l'énigme d'un bout de temps du monde ! Tu
pourras refaire cet aller-retour autant de fois que tu le voudras. Entre chacun
de ces allers retours, tu te diras tout haut au fond de toi-même, que tu aimes
les enfants du monde !
Alors peut-être tu pourras articuler ta Thora, ton Évangile. Tu pourras
communiquer tes Sutras, ta Bagawa Githa ! Tu pourras débiter ta Bible, ton
Coran ! Tu pourras déclamer tous les beaux élans de l'humanité ! Alors
seulement, tu pourras ébruiter la vie !
Et avant même de déclamer ce beau texte au monde, tu nommeras les
Enfants de la Terre ! Avec Eux, tu diras toi-même, tu diras ton présent, tu
diras qui tu es ! Tu seras là parmi Eux ! Tu diras ton amour pour les enfants
du monde ! Tu chanteras le matin de la vie !
A ce moment-là tu verras le miroir de ta vie ! Et il n'y aura besoin
dans ta nuit, ni d'éclairage, ni d'images. Ce moment-là représentera
paisiblement le trait d'union silencieux entre ton âme d'enfant et la
conscience de tes gestes !
Au surplus, tu pourras aussi te dire que tu n'es qu'un fœtus manifesté
dans le temps ; te dire que le tourbillon du monde s'agite ici-bas sur une
terre porteuse d'humanité ! Te dire que cette humanité peut chaque jour te
rappeler que des millions et des millions d'enfants chantent et meurent sur la
Terre !
Alors pense que tu es simplement là dans le monde ! Tu comprendras que
tu es important pour les enfants qui pleurent ! Alors songe que tu es tout près
du verbe qui dit « je t'aime au monde »; tu es plus près du verbe qui dit « je
t'aime aux enfants du monde » à commencer par les plus déshérités !
Avec ma profonde affection. Martial Salamolard pour ÉCOLES DE LA TERRE
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