Ecoles de la Terre un jour - Ecoles de la Terre toujours !

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JOUR DE DISTRIBUTION DES NOUVEAUX UNIFORMES À L'ÉCOLE DE NABAKISHALAY À SONATIKARI SUR L'ÎLE KULTALI - WEST BENGAL - INDIA - MARS 2024

dimanche 11 mars 2012

SUJATA SCHOOL ! LA PETITE ÉCOLE MILLÉSIMÉE 11 ANS D’ÂGE !



CHÈRES AMIES ET CHERS AMIS,



POUR VOUS, UN AGRÉABLE BONJOUR DU BIHAR !



"Sujata School" a été inaugurée en avril 2001 au clos de Baiju Bigha, petit et pauvre village du Bihar. Elle dessert d’autres petites zones rurales aux alentours, les plus éloignés sont à quelques 5 kilomètres. Depuis sa naissance l’école n’a guère changé quant aux conditions matérielles. Par contre elle a évolué positivement dans son organisation et sa gestion.



Elle compte environ 250 élèves à ce jour ; c’est sa capacité d’accueil et le bâtiment nous est mis à disposition par la municipalité de Baiju Bigha. Et ce sont plus d’un millier d’enfants qui l’ont fréquentée depuis sa naissance ; aujourd’hui certains d’entre eux sont au collège de Magadh University à Bodhgaya, le plus grande organisation scolaire du Bihar. Je suis invité à les rencontrer avant mon départ du Bihar prévu le 20 mars prochain.



Chaque fois que je reviens dans le village de Baiju Bigha je vois les mêmes images, les bovins et les poulets, la poussière, les bouses de vaches collées au mur pour en faire du charbon-maison ; mais je sens que bien des choses changent ; les jeunes de la région s’organisent pour donner une âme à leur cité. Ils organisent des événements à l’occasion des festivités annuelles, ils s’intéressent au développement de leur milieu de vie.



"Sujata School" est un exemple de développement durable dans notre lutte pour l’éducation dans les refuges les plus pauvres. Ce millier d’enfants qui ont passé par là augure les milliers d’autres qui feront de cette région un théâtre d’allant et de célérité digne du troisième millénaire.



Il est beau l’optimisme lorsque les enfants vous l’offrent ! Et à voir les jeunes qui s’émancipent dans leur milieu qui est le leur, je peux vous dire que tout espoir de meilleure vie est permis ! "Sujata School" doit continuer à fonctionner, avec l’appui de tous, à commencer par les habitants des villages qui prennent de plus en plus conscience de l’enjeu du futur.



Ainsi est faite la vie des hommes ; tous vivent dans un milieu qui leur est plus ou moins propice. Et ces milieux ne crient pas leur histoire sur les toits ; ils mettent du temps, parfois beaucoup de temps, à être compris par les leurs. Les plus riches, comme les plus pauvres, finissent toujours par le comprendre, au prix de le vie !



Chères Amies, Chers Amis, merci de lire le vécu d’Ecoles de la Terre. Merci de lire cette vie comme la vôtre, ne serait-ce que pour un instant. Je vous souhaite le meilleur en cette veille de printemps, la saison du renouveau.



Avec mes plus cordiales pensées,



Martial Salamolard pour ECOLES DE LA TERRE



Toutes ces photos sont de "Sujata School" – Ecoles de la Terre – Mars 2012

lundi 5 mars 2012

L’HOMME QUI AVAIT ENVIE DE PARLER AUX PHOTOS !



INTERMÈDE EN ATTENDANT LES PROCHAINS BLOGS DONT CELUI DE SAVIANA



Un blog n’est-il pas fait pour raconter la vie à tous vents, mélanger étonnement, surprise, allégresse, ravissement, cette vie emplie aussi d’ébahissement, de stupeur et d’effarement parfois ! Peut-être ne le fais-je pas assez souvent ! Qu’à cela ne tienne, j’y vais !



Nous sommes ce matin du 2 mars 2012, à Gaya City ; elles sont cinquante Mamans à bénéficier de nouveaux petits crédits destinés à maintenir et développer leurs petites "activités business" ou en d'autres termes, le moyen de vivre un peu mieux, soit dignement ; oh bien sûr ce ne sont que quelques gouttes d’eau, mais destinées à devenir un jour de petites rivières !



Faut-il que je sois béni des « dieux » pour avoir ce privilège d’être là parmi Elles ce jour-là ! Oui il le faut et je n’ai guère de mots pour séparer les quelques photos parmi tellement d’autres que j’ai prises d’Elles, aussi délicieuses et gracieuses les unes que les autres, à ne plus savoir lesquelles choisir !



À cette heure-ci où en Suisse des partis politiques de gauche et de droite se réunissent pour secouer le cocotier de l’égalité « Femmes-Hommes », constatant que rien n’a changé depuis des années – toujours 18% de salaire en moins pour une même qualification et compétence -, ici en Inde, dans les milieux les plus pauvres, les femmes se battent pour émerger de la misère et de l’oubli !



Les femmes émergent de la grisaille du monde ! Oui, car ce sont elles, dans les milieux les plus déshérités qui assurent le minimum vital des familles ; contre vents et marées, contre l’histoire qui les accable, la dot qui les précarise, le statut social qui les laisse au bas de l’échelle, elles font contre mauvaise fortune bon cœur ! Et elles ont du cœur !



Je suis trop heureux d’écrire ces mots qui tiennent davantage de la prosodie que de l’article de presse ! Mais, que diable, la source de vie d’où je suis venu, la femme, ma mère dont je suis issu, vaut bien le détour vers cette vérité qui ne demande qu’à s’exprimer pour faire valoir une certaine justice sur la terre !



Ce message n’est ni un rapport, ni une narration, ni un discours, ni un exposé ! Il n’est qu’un alibi, une excuse pour louer le comportement et les agissements de toutes ces merveilleuses mères qui offrent leur vie au bonheur de leurs enfants, de leur famille. Il est aussi un prétexte pour publier les photos dont je vous ai déjà parlé. Et toc, j’ai donc placé les dix photos que j’ai choisies à grand peine !



Affectueusement,



Martial Salamolard – pour ECOLES DE LA TERRE



OH MÈRES ! JE VOUS AIME !

dimanche 4 mars 2012

TOUR D’HORIZON DE NOS ECOLES AU BIHAR – L’ECOLE DE SARASWATI SHISHU NIKETAN



CHÈRES AMIES ET CHERS AMIS,



J’ai cru comprendre que le « Gai Printemps » frappait à vos portes. Après cet hiver rigoureux qui a battu des records de froid, vous l’avez bien mérité. Encore faudra-t-il vous attendre à quelques petits soubresauts, l’hiver s’avouant rarement vaincu par ko.



Pas plus tard qu’hier, Françoise Frossard, membre d’Ecoles de la Terre, dont je vous recommande vivement la lecture de son dernier article – publié sur notre site internet dans la rubrique "Articles" – « Etat des lieux de l’école indienne », m’a fait part de la remarque suivante : « Je lis avidement ton blog, un peu décalé par rapport à tes déplacements, mais qui fourmille d'informations et de réflexions précieuses ». Merci Françoise !



S’agissant du décalage entre ma présence sur le terrain et la publication de mes blogs, elle a entièrement raison. Si j’ai pu un tant soit peu synchroniser mes visites à mes publications « blogines » au Bengale – dans les Îles Sunderbans et à Calcutta –, j’ai par contre raté quelques marches sur mon échelle du temps depuis mon arrivée ici au Bihar, vers cette mi-février.



Les déplacements en saccades – Raidighi – Calcutta – Gaya – Bodhgaya – obligent à faire et défaire ses valises, conduisent à briser le rythme du temps et contribuent ainsi à vivre avec un agenda sous le bras, un autre dans le sac à dos.



Les photos insérées dans ce texte - tirées en fin de février dernier - sont celles de notre école de Saraswati Shishu Niketan que j’ai eu le plaisir de visiter en premier. Nous l’appelons communément Saraswati School, du nom de la déesse hindoue des arts et de l’éducation. J’ai entendu Ram Sewak, le principal de cette école, parler de Saraswati comme l’école adoptée par Ecoles de la Terre.



Mais « c’est mignon tout ça » ! Ram voulait simplement dire par là qu’avant avril 2008 cette école s’appelait « Teryo Shuto Public School » du nom de l’ONG japonaise qui l’avait ouverte quelques années auparavant mais qui décida malheureusement, et brutalement, de cesser son soutien à la fin de la période scolaire 2007 – 2008 !



Voilà pour la petite histoire de la venue au monde de Saraswati School - au sein d'Ecoles de la Terre - qui compte aujourd’hui 530 élèves, soit presque le quadruple de l’effectif au moment de sa reprise par notre ONG en 2008 ! Elle se niche dans le village de Pachhati qui se trouve juste après la ville de Bodhgaya. Mais l’école accueille des enfants de nombreux autres petits villages dont j’ai à cœur de vous citer les noms ci-dessous, tellement ils sont chantants !



Outre les enfants de Pachhati, nous accueillons à Saraswati School ceux de Bagalpur, de Bagha, de Bodhgaya Bazar, de Charnumber, de Dhariyabigha, de Miabigha, de Mastipur, de Rampur, de Rajapur, de Sonubigha et de Tikabigha, autant de petits villages étant en périphérie, plus ou moins proche, de Bodhgaya, cette ville connue mondialement pour son site bouddhiste, ses fêtes grandioses et ses pèlerinages réguliers qui attirent religieux et curieux du monde entier.



Le bâtiment de Saraswati School nous est mis à disposition par les autorités communales de Bodhgaya ; il comprend six salles de classe, deux vérandas, deux salles d’eau/toilettes et un puits avec pompe à bras. Afin de faire face aux admissions de nouveaux élèves, nous avons aménagé dans la grande cour intérieure de l’école 4 petites salles de classe de construction légère – bois, bambou et toit de tôle.




L’enseignement assuré à Saraswati School comprend 13 niveaux de classes, à savoir :



- 3 niveaux d’école enfantine ; la nursery, le 1er niveau enfantine, le 2ème niveau enfantine ;
- 10 niveaux de classes primaires ; du niveau I au niveau X.



Mais nous nous plaisons d’ajouter ici que depuis 2 années, 2 groupes d’élèves poursuivent, comme dans notre école de Camijuli que vous découvrirez plus tard, leurs études au niveau du « Collège » ! Ainsi 12 élèves sont au collège en classe 11 ; 11 autres élèves se trouvent en classe 12. Au courant avril de cette année, 14 nouveaux élèves, actuellement en classe 10 à Saraswati, entreront à leur tour au collège, les 23 actuels passant respectivement en classe 12 et en classe 13.



À de nombreuses reprises, des amis et des curieux nous ont posé cette question : « y-a-t-il une chance à ce que vos élèves puissent aller au-delà de leur éducation primaire ? ». Nous avons là un premier élément de réponse et nous nous réjouissons à la seule idée que d’ici trois ans nos premiers élèves de Saraswati entreront à l’Université !



Il est temps de rappeler encore une fois l’article de Françoise Frossard publié sur notre site internet www.ecolesdelaterre.ch et intitulé « Etat des lieux de l’école indienne rurale ». Son titre, on ne peut plus explicite, met en lumière les spécificités du système scolaire indien, ses avancées et ses travers, et nous éclaire sur la situation d’aujourd’hui – avec de nombreuses données chiffrées et étiquetées "2011".



J’ai, entre autres, comme mission d’enregistrer le maximum d’informations concernant la structure d’Ecoles de la Terre, son organisation, ses effectifs et ses résultats ; informations que je transmettrai à Françoise dans l’optique de sa rédaction en cours, du premier ouvrage sur notre ONG.



Chères Amies, Chers Amis, je vous remercie pour le temps que vous aurez passé à découvrir ou alors suivre l’évolution de l’une de nos écoles du Bihar, la Saraswati School de Pachhati village !



Je vous souhaite, ainsi qu’à vos familles et à vos proches, le meilleur dans votre vie, beaucoup de soleil dans vos journées et surtout, une très bonne santé !
Avec mon plus cordial message.



Martial Salamolard pour ECOLES DE LA TERRE

mardi 28 février 2012

BIENVENUE AU BIHAR EN CETTE FIN DE FÉVRIER !



CHÈRES AMIES, CHERS AMIS,



Le Bihar est riche par son histoire mais pauvre dans bien des domaines en ce début de troisième millénaire, et notamment en matière d’éducation. Etat densément peuplé du nord-est de l’Inde, il a cédé une bonne partie de son territoire au cours de l’année 2000 – près de la moitié dans sa zone sud – suite à la scission avec ce qu’est devenu le Jharkhand, nouvel Etat de la fédération indienne.



Un proverbe indien dit « la jeunesse menace de fuir, les vieux menacent de mourir » ; je dirai qu’en ce qui concerne le Bihar, ce proverbe lui va comme un gant ! Les jeunes pensent à quitter cette terre, où richesse et corruption font bien trop souvent bon ménage. Ils rêvent d’un job qu’ils trouveraient à Delhi, à Mumbai ou ailleurs. Les personnes âgées sont parmi les plus fragiles du subcontinent et baissent bien vite les bras face au destin qui les accable. Ce tableau gris-noir ne concerne bien entendu pas que le Bihar, mais toutes les régions du monde où la misère est avant tout le résultat de la dure loi des corrompus qui polluent toute une population.



L’Inde ne manque pas de grands hommes qui se sont battus pour renverser les conditions de vie des « dalits » ou Intouchables, ou comme le disait le Mahatma Gandhi en réaction à cette situation honteuse pour l'hindouisme, les « harijans » ou enfants de Dieu. Je citerai aussi Bimrao Ramji Ambedkar, beaucoup moins connu en Europe, mais très célèbre en Inde ; né dans une communauté d’intouchables, il fit des études en parcourant le monde, en France, en Grande- Bretagne et aux Etats-Unis et devint le leader incontesté des dalits en œuvrant pour eux. Bien sûr, ils sont plus nombreux.



Ils ne sont pas les seuls à avoir lutté contre la corruption et les abus de pouvoirs d’hommes politiques et gens d’affaires sans scrupule. Plus proche de nous je citerai deux noms, Anna Hazare et Raj Gopal. Ils sont encore vivants et toujours très actifs. Le premier, Anna Hazare, est un activiste infatigable qui lutte, au péril de sa vie, dans le mouvement anti-corruption indien depuis de nombreuses années. Le deuxième, Raj Gopal, que je connais personnellement, est un militant gandhien qui a fondé le mouvement « Ektaparishad » dans le but de venir en aide aux paysans indiens, dits les « sans terre », humiliés et exploités de façon inhumaine par de grands propriétaires fonciers.



Et « Ecoles de la Terre » là-dedans ? Et bien nous tentons de suivre certains mouvements, aussi bien dans l’état d’esprit que dans le comportement.



Comme nombre d’entre vous le savent déjà, nous avons commencé, il y a de cela 15 ans, à nous préoccuper de la question de l’éducation des enfants indiens les plus négligés ; durant toutes ces années nous nous sommes tenus en priorité à ce soutien fondamental. En effet, Education et apprentissage sont nos deux principaux piliers en ce qui concerne nos engagements sur le terrain.



Cependant, des besoins très proches nous ont amené à développer d’autres programmes que nous qualifierons de périphériques au domaine de l’enfance. Ains, les questions relatives à la santé des enfants et de leurs parents ainsi que le soutien économique aux familles pauvres nous ont vite interpellés. Toutes nos écoles sont au bénéfice d’un programme de suivi médical ; depuis quelques années, nous avons organisé un programme de microcrédit en faveur des mères les plus pauvres afin qu’elles puissent élever le niveau de vie de leur famille.



Pour illustrer ce blog, sorte de petit parcours dans une manière de voir l’Inde de la misère et de l’espoir, j’ai choisi quelques photos que j’ai prises lors de notre meeting de microcrédit du 14 février dernier à Bodhgaya. À cette occasion, nous rencontrions 100 mères de familles afin de finaliser une opération de prêts qui a finalement eu lieu une semaine plus tard, le 21 février, à Bodhgaya, à Gaya et dans ses environs.



À Ecoles de la Terre, nous pensons fermement que la femme indienne est le socle de toute construction d’avenir possible. Si ce témoignage peut se vérifier partout dans le monde, il en est pas moins frappant pour ce qui concerne le subcontinent indien. Dès notre prochain blog nous entamerons la présentation de nos établissements scolaires du Bihar. Camijuli, Sujata, Jolibigha, Saraswati, Baheradi, Bandha et Manjibigha, ce sont les noms de nos sept écoles du Bihar.



Chères Amies, Chers Amis, je vous souhaite une agréable sortie d’hiver. Je vous remercie du fond du coeur pour l’intérêt que vous portez à notre action et vous présente mon plus cordial message.



Martial Salamolard pour ECOLES DE LA TERRE