L’eau c’est la vie ! C’est un peu comme l’air, nous ne nous rendons bien souvent peu compte de leur extreme importance, tant ces elements nous semblent couler de sources que nous pensons, a grand tort, inepuisables, voire inalterables. Et nous savons bien que ce genre de reflexion ne souffre d’aucune exception a travers l’ensemble de notre petite planete verte et bleue ! Il est clair, comme l’eau de nos montagnes, que les problemes lies a l’approvisionnement, la distribution et l’assainissement de l’eau dependent fortement du niveau de developpement des nos societes dans lesquelles nous nous trouvons. C’est donc bien sur ce point que je veux insister dans le present « blog ».
DANS LES ILES SUNDERBANS, le probleme majeur est lie au degre de salinisation des eaux. Par ailleurs, il s’agit bien d’iles entourees d’eau de mer, l’ocean indien venant embrasser de toutes ses forces les bouches du Gange qui etreignent les iles Sunderbans ; celles-ci s’etendent tout au long d’une grande baie, de l’Ouest Bengale jusqu’au Bengladesh. Au surplus, d’autres phenomenes naturels font que nombre de nappes d’eau contiennent des substances nocives ; en effet, depuis quelques années, une difficulté supplémentaire est apparue: les nappes phréatiques sont contaminées par une pollution à l’arsenic. Le problème est gigantesque et similaire à celui, plus médiatisé, du Bangladesh voisin. Ses conséquences sanitaires peuvent devenir catastrophiques. Je peux bien affirmer ici que les habitants des Sunderbans n’ont pas de chance: l’eau du Gange qui les entoure de toutes parts est trop salée pour être bue et l’eau de pluie collectée par les bassins est adaptée à l’agriculture mais n’est pas non plus potable.Sur un territoire tel que celui-la, les difficultes rencontrees sont liees autant a l’approvisionnement qu’au degre de qualite de l’eau. Et c’est cependant vers la solution de la collecte des eaux de pluie que certains organismes semblent a l’heure actuelle se tourner ; et a mon humble avis, a juste titre.. D’ailleurs, dans les Sunderbans, les habitants ont l’habitude depuis longtemps de creuser des petits trous dans la terre, mais jamais de manière systématique et seulement pour subvenir à leurs besoins domestiques.
DANS LA MEGAPOLE DE CALCUTTA, la situation est bien entendu fort differente. Le reseau de distribution du service gouvernemental des eaux existe bel et bien, cela meme s’il ne quadrille pas l’ensemble des quartiers et n’est pas toujours fiable du point de vue des canalisations. Et vous pensez bien, que dans les quartiers miserables, les bidonvilles pour ne pas les nommer, ou nous travaillons, les problemes lies a l’eau sont encore plus cruciaux. L’approvisionnement, provenant des grandes bouches (de stockage) gouvernementales, n’est d’une part pas assure convenablement et d’autre part, ne represente pas un gage de fiabilite quant a la qualite de son eau.
LA SITUATION AU BIHAR va nous paraitre paradoxale. Dans cet Etat de l’Inde, nous ne pouvons introduire un quelconque chapitre sans parler de la situation politique et sociale de cette region, consideree par d’aucuns comme la plus arrieree, la plus pauvre et la plus corrompue du subcontinent indien. On nous dit souvent que le Bihar n’a rien d’autre a offrir que son histoire. Corrompu et criminalise, le developpement a beaucoup de peine a prendre le pas sur la guerre des castes et des politiques qui n’ont d’autres interets que le pouvoir et l’argent. Cette region tres peuplee, a vocation essentiellement agricole (plus des deux tiers de la population active), est pourtant mieux desservie en eau que ne le sont les 3 autres regions ou nous avons des ecoles (Les Sunderbans, Calcutta et le Rajasthan).
L’ETAT DU RAJASTHAN est bien connu pour son desert du Thar et les questions relatives a l’eau revetent un caractere des plus particuliers. Le barrage de Pong (situe dans l’Etat de l’Himachal Pradesh) joue un rôle essentiel dans l'irrigation du Rajasthan. Un canal, appele aujourd’hui « Indira Gandhi », assure le passage de l’eau du Penjab au Rajasthan sur une distance de pres de 700 kilometres dont environ 500 se trouvent etre au Rajasthan. La mise en valeur du Rajasthan, Etat semi-désertique, nécessitait la construction d’un tel canal afin d’approvisionner en eau nombre de districts desseches. Commencé en 1958, il n'a été achevé, pour l'essentiel, qu'en 1987, avec beaucoup de retard. Même si la qualité technique des réalisations laisse parfois à désirer, en partie à cause de la corruption, le canal n'en constitue pas moins une œuvre remarquable qui amène l'eau de l'Himalaya jusqu'au désert. Déjà des champs florissants apparaissent à l'emplacement d’anciennes dunes. En fait, les canaux de dérivation secondaires, sans lesquels l'irrigation ne peut pas être vraiment profitable pour l'ensemble de la zone, n'ont pas tous été terminés. Il faudra sans doute attendre encore quelques annees avant l'achèvement total des travaux. Les modifications apportées au projet, par exemple la décision de faire un revêtement de brique et non pas de terre, ce qui diminue les pertes par infiltration, ont engendré un surcoût. D’autre part, le gouvernement a construit des pipe-lines destines a approvisionner certaines regions difficiles d’acces. Au surplus des raccordements de pipe-lines prives se sont ajoutes aux gouvernementaux.
EN CONCLUSION, je vous dirai que la tache est aussi grande qu’ardue et compliquee. Nous n’en sommes qu’a nos debuts. Durant ce sejour nous auront procede a une premiere collecte d’echantillonnages d’eau dans tous les points ou Ecoles de la Terre travaille en ce moment.
Je vous remercie infiniment de suivre les projets d’Ecoles de la Terre.
Martial Salamolard - pour ECOLES DE LA TERRE