BIEN CHÈRES
ET CHERS,
Certains,
sous plus ou moins haute et bonne influence climatique, éthique, philosophique,
biologique, sismique, catastrophique et autres
« ique », prétendent ou prédisent que les habitants des Sundarbans
[plus de 500 îles et presqu’îles situées entre le Bengladesh et l’Ouest Bengale
indien] connaîtront d’ici l’an 2050 une montée des eaux qui les obligeront à
fuir leurs terres ! 30 à 40 années à attendre une telle noyade dans
ces presqu’îles, que faire, que dire ?
Partir tout
de suite, ce laps de temps ne représentant qu’un quart de grain de sable dans
la vie de notre auguste et fragile planète ! Contacter un grand tribun politique
afin qu’il trouve la recette pour l’accueil de ces centaines de milliers de
gens en quête d’autres cieux ! Inviter un rapporteur
« onusien », érudit en matière de zones sinistrées, à passer du livre
ou de la théorie à l’action ! Inviter un grand président de « Nation
Terre » à descendre ses « falzars » pour une action
« mammouth » en faveur d’outre-mer la terre ! Supplier les amis
pour qu’ils veuillent bien réfléchir à trouver la solution !
Prier pour que l’argent veuille bien prendre l’odeur de l’eau de vie afin de se détourner de l’eau de mort ! Que nous nous taisions tout simplement ! Alors ça non ! Continuer à parler tout en agissant ! Alors ça oui ! Coup de gueule presque terminé ! Veuillez nous pardonner pour cette interface « inter-terre », teinté de bleu de mer, de bleu d’eau douce, de bleu de ciel, de bleu de vie ! De bleu de bleu ! Il n’y a pas plus beau bleu que le bleu de la Terre ! Coup de gueule terminé !
SUR LA
PROBLÉMATIQUE DE L’EAU DANS LE MONDE
C’est tout
un programme, toute une histoire, tout un plan, une action à entreprendre, tout
cela évoqué jusqu’ici par de nombreux chercheurs, spécialistes et sympathisants
de la terre. Nous n’inventons rien en disant que l’eau représente un problème
multi-face, pour notre planète, pour les Sundarbans en ce qui nous concerne
aujourd’hui.
Tout d’abord
nous citons ici quelques chiffres qui
nous donnent une idée sur l’état général de la terre en la matière. Les constats de départ sont presque
terrifiants ! Plus d’un milliard d’hommes n’a pas accès à l’eau potable ;
chaque jour 3 000 personnes meurent pour avoir consommé de l’eau polluée.
Et pourtant,
l’eau est naturellement une ressource abondante. Sur la totalité de
l’hydrosphère planétaire, l’eau de mer salée représente 97,5 % et l’eau douce
2,5 %, dont 0,7 % est aujourd’hui disponible ; le 1,8 autre % se trouve gelé au Groenland, en Antarctique
et dans les glaciers des grandes chaînes montagneuses de la planète. Cette eau
douce, ce 0,7 %, représente 40’000 km3 disponibles par an, largement de quoi
couvrir les besoins des sociétés planétaires, même en tenant compte de
l’augmentation prévue de la population mondiale. En 2011, le monde
consommait 5’500 km3 par an. Les sources
et données chiffrées citées ci-dessus, ainsi que les deux graphiques, sont de René-Eric Dagorn dans "sciences
humaines/géopolitique/de/l’eau.com".
Contrairement
à certaines idées reçues, ce n’est pas l’eau douce, ce liquide naturel, qui manque,
mais la capacité des sociétés à installer les espaces permettant d’accéder à
l’eau potable. Et puis, comment la capter, sachant qu’il y a des lieux dans lesquels il
est plus facile de le faire que dans d’autres. Les sociétés et les économies
contemporaines sont de plus en plus consommatrices d’eau ; si bien qu’il y
a toujours plus de zones à risques, à savoir où il est de plus en plus
difficile de capter l’eau potable.
Comment
accéder à l’eau, c’est bien la grande question, mille fois répétée. Aujourd’hui
en 2014, le cycle le plus important est celui de l’eau potable. Autrement dit,
quelles sont les conditions de captage, de distribution, d’entretien des
réseaux, de collecte des eaux usées, de dépollution et de traitement ? C’est un
sacré « challenge » qui est forcément donné à l’homme de la
terre ! Tout cela suppose des approches techniques très différemment
maîtrisées par les sociétés ; le développement de l’irrigation, la
réduction de la pollution dans les secteurs industriels et urbains, la
diminution des pertes, etc… Certains se
demandent même si « demain » nous verrons les Etats s’affronter pour
l’eau, si les ressources en eau viendront au centre de tensions géopolitiques. En
ce qui nous concerne, nous préférons espérer que les pays concernés se lancent
plutôt dans des processus de la discussion et de la coopération, un processus qui
est d’ailleurs déjà lancé, tout de même !
LE CAS DES
SUNDARBANS DU BENGLADESH À L’OUEST BENGALE INDIEN
La question
de l’eau dépasse les frontières ; en ce qui concerne ces deux régions « nations »
mentionnées, nous ne pouvons bien sûr séparer cette question entre le
Bengladesh et l’Ouest Bengale indien. Les Sundarbans sont l’une des plus
grandes réserves de la biodiversité planétaire. Nous avons eu l’occasion ces
dernières années, dans plusieurs de nos blogs, de l’évoquer. Des dizaines
d’îles ont disparu depuis l’année 2000, victimes de la très lente montée du
niveau des océans et de la fonte des grands glaciers himalayens qui alimentent
le Gange et le Brahmapoutre. Plusieurs milliers de personnes (6 à 8 selon les
sources) ont déjà été déplacées à ce jour, et les perspectives d’avenir proche
prévoit d’en déplacer environ 30 000 d’ici une dizaine d’année. C’est un autre
sacré problème, le plus souvent tu par la population, mais souvent évoqué en «milieux
spécialisés».
Au-delà des
perspectives catastrophiques et de ses conséquences, dont je prie et laisse les
spécialistes et le tenants du pouvoir faire tout le nécessaire pour prévenir
sérieusement et au mieux, il faut bien vivre aujourd’hui en ces lieux
« critiques » ! Nous sommes persuadés que les sociétés ne sont
pas désarmées face à des conséquences parfois présentées comme « naturelles ».
Au contraire, si le changement climatique est inéluctable, la catastrophe est
évitable par la construction sociale d’espaces environnementaux. De la même
façon que les sociétés sont capables de créer les espaces sanitaires de l’accès
au soin, elles sont également capables de trouver des espaces environnementaux
pour l’accès à l’eau.
IL N’Y A PAS
DE HASARD : LA PRESSE SUISSE ROMANDE COMMUNIQUE LES 17/18.02.14 SUR LE CAS DE
L’AFRIQUE !
La Tribune
de Genève et le Matin rapportent sur leurs "Sites Web" les propos du
Premier ministre ivoirien Daniel Kablan Duncan. « Quelque 400 millions de personnes sont privées
d'accès à l'eau potable en Afrique et c’est un frein au développement et à la
croissance du continent. Nous devons tous être conscients que fournir l'eau
potable et l'assainissement à nos populations (...) c'est impulser le
développement de notre continent», a rapporté Daniel Kablan Duncan à
l'ouverture d'une rencontre panafricaine sur l'eau et l'assainissement. Selon
lui, la conséquence d'une telle situation est que «plus de 70% des lits
d'hôpitaux en Afrique sont occupés par des personnes souffrant de maladies
évitables, liées à la qualité de l'eau et de l'assainissement».
Ce sont à
peu de choses près ces mêmes propos que nous évoquons en ce qui concerne les
observations d’Ecoles de la Terre dans le cadre de nos actions de soutien en
Inde, principalement dans les Sundarbans, mais aussi dans l’Etat du Bihar et du
Rajasthan. Nous sommes conscients que la grande majorité des traitements
assurés par notre programme « santé » en faveur de nos élèves
proviennent de la mauvaise qualité de l’eau. Il est donc temps que cela change.
LES PRÉOCCUPATIONS ACTUELLES D’ECOLES DE LA TERRE AUX
SUNDARBANS
Deux
questions nous sont à ce jour crûment posées ; le mélange de l’eau de mer
et de l’eau douce et la pollution des nappes d’eau [arsenic, métaux, bactéries,
etc…].
Un problème
récurrent majeur est la salinité de l’eau. Une large part de la population se
voit obligée de consommer de l'eau saumâtre car il est impossible de creuser
suffisamment en profondeur pour avoir de l'eau douce. De plus, à chaque passage
de cyclones, de tempêtes et autres ouragans la situation empire bien
évidemment.
L’autre
problème tient à la pollution des nappes phréatiques liées aux activités
industrielles de l’homme en amont et autour des sources, de même qu’aux rejets
agricoles et domestiques entraînant également une pollution.
Le manque
d’information et de connaissances sur ce genre de danger, très grave, n’est pas
fait pour améliorer les choses. Nous sommes donc de plus en plus engagés à
discuter de cette question avec nos équipes en place, dans le but d’organiser
une véritable campagne d’information et de sensibilisation à l’intention des
familles des villages. Cette campagne est capitale si nous voulons mettre à
meilleur profit possible le nouveau programme de purification d’eau que nous
nous préparons à installer et à mettre en œuvre prochainement.
LE NOUVEAU
PROGRAMME DE « PURIFICATION DE L’EAU »
Nous
entamons ce programme, précisément dans les Sundarbans. L’objectif est
d’installer, au cours de ces prochaines années, une station de purification
d’eau auprès de chacune de nos diverses sources d’approvisionnement, qui en
fait sont des puits, la plupart creusés par nos soins lors des constructions et
des aménagements d’écoles et de centres. Grâce à la Fondation « Cédric
Martin » de Genève, que nous saluons et remercions de tout coeur en cette belle occasion, nous sommes à même de démarrer ce programme en ce
début d’année 2014.
Pour
l’heure, nous sommes en phase d’étude de propositions de station d’épuration
[purification] de diverses sociétés indiennes spécialisées, dont nous en avons
visité certaines. La question du choix est bien évidemment importante pour ce
qui concerne la fiabilité de l’installation ainsi que sa maintenance. Nous
n’entrons pas ici dans les détails techniques d’un tel système. Nous dirons
seulement qu’en ce qui concerne les Sunderbans, le traitement de l’eau porte
principalement sur les dangers liés à la teneur en arsenic, en divers métaux et
en bactéries. Une telle station nous permettra de pourvoir en eau potable la
population des villages où vivent nos élèves, voire davantage, compte tenu du
débit assuré par une telle installation [2000 litres d’eau potable à l’heure, à
concurrence de 15000 litres par jour – soit une ouverture de la station durant
7 à 8 heures par jour].
Chères
Amies, Chers amis, nous sommes conscients d’avoir été très « long ».
Vous nous pardonnerez ; comment traiter en coup de vent un tel sujet, si
vaste, si complexe, si important !
Avec nos
pensées les plus chaleureuses et notre reconnaissance profonde, à l’image d’un
puits d’eau douce et naturelle, à toutes celles et ceux qui seront allés au
bout de ces lignes.
Martial
Salamolard pour ECOLES DE LA TERRE
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