CHÈRES AMIES, CHERS AMIS,
Depuis longtemps déjà nous
sommes persuadés qu’un soutien à vocation sociale et caritative doit toujours
prendre en compte les facteurs économiques qui l’entourent et dans lesquels il
se déploie.
Considérant l’exercice du
droit à l’éducation, dans l’intérêt et en faveur des enfants exclus du système
scolaire, peut-on imaginer que la seule caution visant à assurer ce droit
puisse aboutir à terme à l’amélioration des conditions de vie de la société ?
Il semble plutôt clair que la réponse est non ! Nous souhaitons vous dire
pourquoi !
Nous avons là en face de
nous une pierre angulaire délicate à placer dans l’édifice de l’action
humanitaire. Celle-ci n’est pas une construction de « lego » où viendraient
se superposer les briques d’un mur de la lutte contre la pauvreté.
Nous avons provoqué les occasions,
tout au long de notre mission d’Ecoles de la Terre, de visiter nos élèves dans
leur milieu de vie, leurs villages, leurs quartiers. À chaque fois la surprise
fut immense, le paradoxe à son comble. La différente est si grande entre ce que
réalisent les enfants à l’école et ce qu’ils vivent chez dans leur propre
famille, que nous ne pouvions supposer un tel fossé et imaginer un niveau de
vie domestique si primaire, si pauvre !
Faisant ainsi l’effort
d’aller au-delà de l’école, battant donc la campagne à la rencontre des
familles, l’idée d’intégrer le soutien économique à notre programme de
scolarisation ne pouvait que germer.
Nous ne présenterons pas
ici la méthode proprement dite de notre programme de « Micro Crédit
- soutien économique aux familles » mise en œuvre au cours des années 2008 et
2009. Vous la trouverez en consultant la vitrine de notre site internet – page
d’accueil en colonne de droite sous
l’intitulé « EDLT Finance ». Par contre, nous rappelons ici l’adresse
dudit site www.ecolesdelaterre.ch
Nous souhaitons seulement
dans les grandes lignes vous exposer la vision de notre action, la conception
de notre démarche au vu et au su de notre expérience sur le terrain, là où
l’auteur de ces lignes se trouve en ce moment. Avant même cela, nous faisons un
deuxième rappel que nous jugeons utile ; notre charte, figurant également
dans notre site internet, énoncée « La Charte » à notre page
d’accueil, préfigure et explique le sujet de ce blog. Nous vous remercions
d’aller fouiner et farfouiller dans notre site internet. Merci !
Venons-en au « cœur –
épilogue » de la vision de notre action, devenue depuis plus de 4 ans
« vision concrète » ! Pour bien placer le cadre, nous dirons
tout d’abord que nous considérons que le combat contre la pauvreté ne peut être
valablement mené que dans le cadre d’activités et d’interventions
conjuguées ! Pour la petite histoire, nous savons tous que la conjugaison
est l’essence même [la méthode] du verbe qui donne du sens à la phrase, qui lui
fait dire ce que nous souhaitons qu’elle dise !
Certains pourraient croire
que nous faisons, permettez-nous cette expression, que de l’éducation
« bon chic bon genre » ! Alors « Que Nenni » !
Scolariser les enfants vivant dans un espace de misère, c’est une belle et
bonne action certes, mais tout de même très insuffisante ! Comment justifier
une action pour certains, les enfants, et pas pour leurs plus proches, les
parents ? Comment penser que le germe de la jeunesse puisse lever hors du
champ des géniteurs ? Comment vivre avec les enfants, les aider, et ne pas
nous tourner vers leurs familles ? Comment offrir de l’eau propre à nos
élèves, tout en sachant qu’ils rentreront chez eux ? Comment construire le
premier étage en ignorant le bon agencement du rez-de-chaussée et le contrôle
des fondations ? Fin d’interrogation ponctuée d’exclamation !
Refuser de répondre à
toutes ces questions, c’est refuser des pans entiers de vie, tout en prétendant
« faire de l’humanitaire » ! Ce qui vient d’être dit est une façon de
conjuguer les choses, une manière de voir l’ensemble, sachant bien que les unes
et les autres [choses] sont intimement conjointes, associées, liées, comme
enchaînées par la nécessité de vivre ensemble ; les enfants de nos écoles
avec leurs familles ! Pardieu !
C’est bien pour ces
raisons qu’Ecoles de la Terre a développé ses programmes de soutien à la
« micro » économie des populations dans lesquelles elle
intervient ! Son objectif est d’aider les familles de ses élèves, de même
que l’ensemble des habitants l’environnant à améliorer ses conditions de vie
matérielle. Par ailleurs, et en rapport au titre du présent blog, nous voulions
seulement insister sur le fait qu’une action éducative dans une économie
florissante rencontre moins de problèmes qu’une même action menée dans une
économie pauvre et désastreuse !
Nos derniers mots viendront,
comme un dessert, justifier le ventre plein la distribution des plats servis et
déjà ingurgités ; soutenir les familles dans le développement de leurs
activités économico-domestiques est une façon de les inviter à participer à nos
programmes de scolarisation [de leurs enfants], une manière de les impliquer
davantage dans le leur rôle de parents « éducateurs », sachant que
même s’ils ne savent ni lire ni écrire, ils sauront entreprendre et compter,
pour le bien de leurs enfants ! Pardieu !
Avec mes pensées émues,
Martial Salamolard pour
ECOLES DE LA TERRE
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