Garfoorbattha est une zone habitée
très pauvre qui se situe en périphérie de Jaisalmer, une ville touristique aux
portes du désert du Thar. C’est là que se trouve notre école de Sunbeam
inaugurée il y a une dizaine d’année de cela pour accueillir les enfants les
plus nécessiteux de ces quartiers.
Dans un prochain flash je vous rappellerai la position de nos 5 écoles du désert se trouvant dans le district de Jaisalmer. J’évoquerai également à cette occasion quelles sont nos principales préoccupations relatives à l’organisation et à la marche de nos différents programmes, éducatifs, sociaux, économiques.
Pour l’heure c’est de la santé dont
je veux parler. Pour tous les habitants de ces lieux, inutile de parler
d’assurance maladie ou quelque autre prestation de ce genre. La notion de
santé, aurais-je tendance à dire, est quelque chose de tabou dans la façon même
d’en parler. Comme si la notion était intouchable, interdite, prohibée parce
qu’inatteignable, presque inimaginable ; comme une vieille tradition de misère
véhiculée en silence de génération en génération.
Je me suis trouvé une partie de ce mois d’avril à chercher des solutions en matière de mise à disposition d’eau potable en faveur des zones les plus pauvres. Avec la participation de Carmine Graziano, venu spécialement à Jaisalmer depuis Genève pour analyser les possibilités de mise en service de stations de traitement d’eau, nous espérions installer une première unité de purification. Pour le coup ce ne fut pas possible, trop de conditions tant matérielles que professionnelles et relatives aux aptitudes et aux capacités des personnes, n’étant pas remplies. Aujourd’hui, nous nous demandons comment faire pour remettre l’ouvrage sur le métier. Je ne doute pas que nous le ferons.
Pour revenir plus directement sur la question de la santé, je dirai que c’est la loi du silence qui s’est incrustée dans la misère des populations les plus pauvres ; je veux parler du silence d’un destin qui semble s’acharner sur les conditions de vie misérables de familles qui me semblent parfois ne plus attendre grand-chose de la vie, hormis quelques petits plaisirs çà et là récoltés au gré d’une éventualité ou d’une bonne fortune tombée du ciel.
Le niveau de santé des familles de nos élèves et de leur communauté est à mon sens déplorable. J’ai pu m’en rendre compte lors de 2 camps de santé organisés et financés gracieusement par Saviana Francioso de Genève, une volontaire d’Ecoles de la Terre de longue date ; ces camps se déroulaient justement à Garfoorbattha, dans les locaux de notre école Sunbeam. Merci infiniment Saviana.
Au total 151 patients, parents et
enfants, ont été auscultés par le Dr Gordon de Jaisalmer. L’action est
formidable et a permis de réduire, éliminer parfois peut-être, la douleur de
bien des personnes. Ces camps sont appelés à être renouvelés ; mais pour
l’heure ils me font l’effet d’actions d’urgences en faveur de personnes venues
de partout et nulle part, à pas lents et en silence. Ils doivent déboucher sur
des interventions plus conséquentes et systématiques auxquelles il faudrait
intéresser les autorités de la région et d'autres groupes de soutien. Nous
essaierons de le faire.
À l’issue de telles interventions
nous nous rendons mieux compte des mauvaises et affligeantes conditions de vie
qui habitent et touchent ces zones de pauvreté. Et c’est bien sur le thème de
l’eau qu’il nous faudra, comme évoqué plus haut, remettre l’ouvrage sur le
métier. Car dans ces régions désertiques, où toutes les poussières du monde
sont maîtresses et omniprésentes, c’est la gestion de l’eau qui doit être
reprise en compte. Parlant de la gestion de l’eau, je veux parler tout autant
de son approvisionnement que de son traitement ; ici plus qu’ailleurs, l’un
n’allant pas sans l’autre.
Amitié et bonne santé à Toutes et à Tous
Martial pour ECOLE DE LA TERRE
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