La vie dans le désert est rude, une
évidence mille et une fois répétée dans le concert des reportages et autres
narrations de voyages ou de séjours dans ces immenses espaces. En plus de la
rudesse des conditions de vie du désert [du Thar], il y a bien sûr les longues
distances et les structures particulières des villages à prendre en compte pour
ne citer qu’elles.
Ecoles de la Terre exerce ses
activités de soutien et de suivi scolaires dans 5 écoles localisées dans le
district de Jaisalmer.
Une seule d’entre elles, l’école
Satyadev, et ses 200 élèves, se trouve en périphérie de la ville de Jaisalmer. C’est notre toute première école inaugurée au
Rajasthan il y a bientôt 15 ans de cela. Les enfants viennent de Majdoor, Shutar,
Darji, Sunar, Chappar, Gandhi Colony, Kallu Ki Hatton et Mochi ; ce sont plusieurs
quartiers et petits villages proche de la ville.
Les 4 autres écoles sont à
proprement parler des écoles du désert, avec tout ce que cela comporte, en
matière d’emplacement, d’accès, de
climat et de sécurité.
L’école de Sunbeam avec ses 200
élèves est certes à quelques 3 kilomètres de la ville, mais déjà aux portes du
désert. Les agglomérations de Garfoorbattha, Bheel Basti, Sansi Basti et Baat
Street, d’où viennent nos élèves, sont en réalité des quartiers pauvres aux
allures de bidonvilles arides et ensablés.
L’école de Nanufuji, avec sa
centaine d’élèves des villages de Rataria Ki Dhani et de Magre Ki Dhani, se
trouve à 55 kilomètres de Jaisalmer, non loin de la région de Kuri, fleuron des
camps touristiques qu’investissent les mille et un hôtels et bureaux de
Jaisalmer. Assez proches des dunes célèbres du Rajasthan, l’école demeure
néanmoins bien loin des préoccupations mercantiles des commerçants de cette
contrée contaminée par leur appât du gain.
L’école de Vidyasagar Vidyalay se
situe en plein désert à près de 15 kilomètres de Jaisalmer. Elle accueille une
petite centaine élèves qui vivent dans
les villages de Muslim Tola et Beldar Tola. Cet endroit appelé Gala Khi Dani
est une région très aride, dénuée de toute végétation et exposée aux vents les
plus changeants et capricieux.
L’école d’Uttam Aadarsh est la plus
reculée dans le désert du Thar, à près de 70 kilomètre de Jaisalmer. Elle
reçoit 150 élèves vivant dans les
villages de Meharajot, d’Achala, de Kadra et de New Achala. C’est la plus
récente. Organisée à souhait, elle représente pour nous la perle de la pampa,
loin des touristes amateurs de dunes, de nuits ensablées et de camps du désert.
La configuration géo-spatiale des
villages de ces territoires ne nous facilite pas la tâche, loin s’en faut. Ces
localités sont clairsemées et perdues sur un territoire aride, décharné et
infertile ; en résumé, sur cette pauvre terre, maigre et desséchée ; moins
de 200 habitants au kilomètre carré occupés pour une bonne partie à la quête de
l’eau. Ces conditions nous compliquent à l’extrême la mise en route et le bon
fonctionnement de notre réseau [système] scolaire.
Si vous ajoutez à cela l’aspect
sociologique et historique des choses, vous comprendrez les difficultés que
nous avons à densifier nos classes et à remplir l’une de nos missions premières,
celle d’encourager et de galvaniser la scolarisation des filles. Même si la
tendance semble s’inverser quelque peu ces derniers temps, le rapport du taux d’alphabétisation
entre Femmes et Hommes n’est pas loin d’être du simple au double. Nous
touchons là à la mentalité de cette population du Rajashtan et au niveau d’inégalité
« hommes-femmes ».
Nous considérons que notre mission
est de cibler en priorité les conditions de vie des mères de famille ; ce
sera le meilleur moyen d’aider ces populations démunies. En privilégiant nos
actions en faveur des mères, nous améliorerons de facto les conditions des
petites filles laissées pour compte, au premier chef en matière d’éducation.
Nous avons décidé de créer un comité
« Action et Qualité » destiné à fixer les objectifs prioritaires de
nos actions et à prendre les mesures nécessaires, à commencer par celles d’urgence.
Ce comité, récemment installé pour notre branche du Bihar, sera tout
prochainement mis en place au désert du Thar.
Les première actions concerneront
les rencontres avec les parents de nos élèves, cela dans le but d’instaurer un
vrai dialogue ; s’en suivront des meetings de sensibilisation sur les
thèmes de la santé, de l’eau et de la scolarisation des filles.
Pas mal de choses ont été faites au
cours de ces 10 dernières années. Mais vous aurez compris que le chantier est
grand, pour ne pas dire énorme. Avant de renverser le cours des choses, ce sont
les mentalités qu’il faut façonner, de sorte à mettre en valeur les actions qui
sont les nôtres, l’éducation pour les filles et les garçons, l’eau potable et la
santé pour tous, le droit à l’égalité entre les femmes et les hommes.
Vous voyez le chantier ! Et c’est
toujours mieux de voir un sentier au loin que de ne pas voir le bout du tunnel …. !
Amitiés à Toute et à Tous,
Martial pour ECOLE DE LA TERRE
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