Ecoles de la Terre un jour - Ecoles de la Terre toujours !

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JOUR DE DISTRIBUTION DES NOUVEAUX UNIFORMES À L'ÉCOLE DE NABAKISHALAY À SONATIKARI SUR L'ÎLE KULTALI - WEST BENGAL - INDIA - MARS 2024

jeudi 4 février 2010

LE FILM DES TROIS DERNIERES SEMAINES DE JANVIER 2010

Jaisalmer, Rajasthan, le 4.02.2010

L’ame du poete s’est endormie; la bise du desert s’est calmee; l’esprit se normalise; le travail est la qui attend et, favorablement, reprend le dessus. Les enfants de notre ecole de Satya Dev que j’ai rencontres lundi et mardi a Jaisalmer, sont bien la pour me le rappeler. Mais, au moment meme ou je prends a bras le corps nos programmes “Ecoles de la Terre” au Rajasthan, je revois le film de mon passage a Calcutta, du 10 au 14 janvier, aux iles Sunderbans, du 15 au 20 janvier, puis a Mumbai, du 21 au 28 janvier; et je me dis que je ne vous ai pas tout dit sur ce periple, sur cette traversee !

CALCUTTA ET LES MEETINGS SUR LE MICRO-CREDIT (du 10 au 14 janvier 2010)

Le “Micro-Credit” est devenu un programme essentiel pour “Ecoles de la Terre”. Nous avons fait nos premieres armes au Bihar, dans le district de Gaya, ces trois dernieres annees. Avec le soutien, tant logistique que financier, de la Fondation CUF, representee par William Mellgren, nous avons enseigne les principes et exerce les procedures du projet. Cette action de formation fut ardue; elle a commence a porter ses fruits. Le programme fonctionne et les meres l’ont rejoint par centaines.

Notre seminaire du mois de mars 2009, a Bodhgaya, nous a permis de renforcer notre competence en matiere de “micro credit rural” et d’engager une collaboration avec une societe indienne reconnue et specialisee dans ce genre de projet, a savoir la societe “CreditWatch” de Caclutta, representee par le Dr Pradip Har, l’un des fondateurs de cet Etablissement. Depuis lors, nous avons etendu ce programme dans deux autres Etats indiens, l’Ouest Bengal, precisement dans les Iles Sunderbans, et le Rajasthan, exactement a Jaisalmer et dans ses environs.



Nos derniers meetings a Calcutta, dans les locaux de la Societe “CreditWatch”, nous ont permis de faire le point, d’apprecier notre marche a suivre et de corriger quelques objectifs de travail. De cette semaine, du 10 au 14 janvier, il en est ressorti que notre experience au Bihar nous servait avantageusement pour la mise en place du projet aux Iles Sunderbans et a Jaisalmer; d’autre part, nous avons pu valider nos procedures d’octroi de credits, ainsi que la methode de comptabilisation des operations et son suivi de gestion.



A ce jour, au Bihar et aux Iles Sunderbans, nous pratiquons le “micro credit rural”; les femmes s’organisent en groupes communautaires “d’epargne et de credit”. Au Rajasthan, par contre, nous avons mis sur pied, depuis le mois de mai de l’annee 2009, un programme de “micro credit urbain” pour la ville de Jaisalmer et sa peripherie. La, egalement, nous travaillons avec les femmes, les meres, les plus pauvres des zones et des quartiers demunis. Ce programme est assez proche du credit agricole et artisanal traditionnel, et je dirais assez voisin, pour ne pas dire ressemblant au style “Raiffeisein” suisse de la premiere heure.



Lors d’un prochain “Blog”, je vous presenterai, de facon plus detaillee, ces deux programmes de “micro credit”, a savoir, (1) le “micro cedit rural que nous appelons, selon les termes de William Mellgren et de sa Fondation CUF, “l’Epargne Education” et (2) le “micro credit urbain” que je designerai ici sous l’appellation de “Micro Finance & Entreprises”.

Pour conclure ce sujet, je tiens a vous dire que ces deux programmes poursuivent avant tout deux objectifs; le premier, qui est celui d’ameliorer le niveau de vie (socio-economique) des familles les plus pauvres; le deuxieme, celui de creer des richesses et des profits capables de rendre autonomes les structures d’enseignement, d’apprentissage et de formation mises en places dans ces milieux pour le moins defavorises.

LES ILES SUNDERBANS (du 15 au 20 janvier 2010)



Les Iles Sunderbans representent cette vaste etendue d’ilots, d’iles et de presqu’iles de l’Ouest Bengale (plus d’une centaine) qui embrassent, qui etreignent de leurs terres, le Golfe du Gange, pour, comment pourrais-je vous dire, scruter l’horizon du grand Ocean Indien.



Cette region fait l’objet de toutes les preoccupations, en ces moments de “bouleversements climatiques”; la montee du niveau des eaux va probablement, dans des delais assez proches, condamner nombres d’iles qui se verront noyees, rayees de la carte et de la terre ferme. Et qui plus est, cet imminent danger concerne,davantage encore, le Bengladesh voisin, un Etat encore tres desherite et encore bien plus soumis aux vicissitudes du temps, au derangement de l’atmosphere, aux perturbations climatiques. “Bref de trefle” et “ treve de plaisanteries, nous risquons, ici, de payer au prix fort le comportement irrascible et colereux de la nature et les agissements equivoques, suspects et douteux de nous, chers etres humains !



Pour en venir aux ecoles, j’ai tout d’abord visite celle de Raidighi, du nom de “Srifaltala School”. C’est l’une de nos trois ecoles actuelles des villages de cette region des Sunderbans. J’ai pu apprecie la qualite de construction de sa nouvelle annexe, fraichement batie; nous disposons ainsi de deux nouvelles grandes salles de classe, ainsi que d’un grand hall - pour les meetings de micro credit, les journees culturelles, les travaux de groupes, les training d’apprentissage, etc...

Je me suis ensuite rendu sur l’ile de Purba Jatta, a l’ecole du meme nom; son batiment actuel est des plus sommaires et quelque peu delabre. La meilleure des nouvelles est que nous avons enfin pu trouver un terrain ou nous construirons, cette annee encore, le nouvel edifice pour cette ecole de Purba Jatta.

Le fonctionnement de ces deux ecoles se deroule toujours aussi bien; la motivation des enfants a s’investir dans leur education est enorme; les eleves sont enchantes de se rendre en classe; radieux, joyeux, ils nous le font savoir a chaque fois que nous les rencontrons. Au surplus, l’organisation des programmes scolaires est remarquablement geree.

Et a l’ecole de Ganga Sagar, me direz-vous ? Et bien, comme je vous l’ai chuchote dans un precedent Blog, je n’ai pas pu m’y rendre, les ferry-boats etant occupes, a 200%, par les pelerins hindous de la grande “Mela” (fete religieuse hindoue) de mi-janvier. Mais qu’a cela ne tienne, je me rendrai a Ganga Sagar, notre plus grande ecole de la region, au debut de mars prochain, lors de mon nouveau sejour aux Iles Sunderbans.



Avant d’en terminer avec les Iles du Golfe du Gange, je ne saurais omettre de vous parler de la visite d’une nouvelle ile, du nom de “Kultali”. Je l’ai atteinte par la voie des eaux, sur un rafiot a moteur, que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaitre ! Une fois sur l’ile, et après avoir traverse nombre de villages, nous nous sommes tous arretes, un gros moment, dans le bourg de “Sonatikari”.
Dans cette petite agglomeration de campagne, depuis quatre annees, les villageois tentent, tant bien que mal, de s’organiser pour entreprendre la mise en place d’une structure scolaire pour les enfants de cette region; a ce degre d’initiatives et d’efforts, leur dispositif demeure tout de meme des plus sommaires. Suite a notre premiere rencontre, ainsi qu’aux visites consecutives que Nando, notre responsable sur place, a déjà faites en ces lieux, les villageois de “Sonatikari” et des bourgs environnnants souhaitent donner a “Ecoles de la Terre” un immense terrain propre a la creation d’un complexe pouvant arbiter tous nos programmes de soutien.

La motivation et l’engouement des parents et des villageois sont formidables, l’enthousiasme des enfants est etonnante; ce fut déjà suffisant pour provoquer chez nous “un grand coup de Coeur”; bien assez pour vous dire que nous entrons en matiere pour eriger a cet endroit necessiteux un quatrieme centre d’aide et d’assistance d’Ecoles de la Terre dans les Iles Sunderbans.



MUMBAI (du 21 au 28 janvier)

Je vous ai déjà parle de Mumbai, la cite colossale, dans le Blog du 23 janvier dernier; de cette megapole ou l’agitation citadine, la passion des affaires, la fievre du succes, l’elan promoteur, l’appetit financier, flirtent, baratinent et roucoulent avec le denuement, l’indigence, la penurie et la pauvrete.



Dans les quartiers les plus pauvres, appelons cela les bidonvilles, c’est, et je ne vous apprendrai rien de nouveau, l’adversite, la detresse, l’ennui, l’infortune, la desolation et le chagrin qui ont droit de cite ! Dans les baraquements, les campements, les cabanons, les masures de demunis, de gueux, de mendiants, de malheureux et de misereux, ce sont la disgrace, la douleur, la gene, l’impecuniosite, le petrin et le pauperisme qui excellent, qui regnent en maitre ! Tout cela, nous le savons tous; mais je dois vous dire que lorsque je me retrouve a nouveau dans ces lieux, une bouffee de chaleur me surprend, comme une montee d’attendrissement et de compassion; alors, plus fort que tout, je m’emballe a le repeter une nouvelle fois !



Dans les quartiers “dits” de classe moyenne, c’est le contentement d’etre sorti de la pauvrete, l’autosatisfaction, l’exaltation du mieux-vivre, le bien-etre honorable, la jubilation d’un futur encore meilleur qui predominent ! C’est l’attention au travail, au monde economique qui prevalent. Meme si les chiens errants n’ont pas encore totalement quitte ce genre d’arrondissement, ils se font tout de meme de plus en plus rares.



Dans les quartiers riches, c’est le silence des humains qui pese, c’est l’absence des habitants de rues qui preoccupe, ce sont les immeubles “catafalques”, blindes, qui surprennent; ce sont les mausolees protégés qui impressionnent; c’est comme une sorte de “mur”, grace auquel l’homme, dans le besoin de se defendre, de conserver sa providence, pense pouvoir s’armurer, se blinder, se cuirasser, se “rampardiser”, afin de mieux se proteger !



De cette visite dans Mumbai, cette grande “metropole fourmilliere” moderne de l’Inde contemporaine, et neanmoins naissante, je retiens tout ce que je viens de vous ecrire, avec tout l’amour que je porte aux riches qui voudraient bien donner, aux fortunes qui voudraient bien partager, aux possedants qui voudraient bien lacher, aux opulent qui voudraient bien ceder ! Je retiens aussi tout ce que je viens de vous ecrire, avec tout l’amour que je porte aux misereux qui voudraient bien cooperer, aux indigents qui voudraient bien apprendre a recevoir, aux desherites qui voudraient bien participer avec nous au relevement de leurs conditions de vie ! Et permettez-moi cette petite boutade de boulevard : “en rejoignant ma chambre, après une visite au bidonville, je dis a mon miroir ! Oh mon gars, t’en es pas sorti indemne de ta visite au campement; il ne te reste que la confiance pour continuer, la compassion pour perseverer, l’optimisme pour avancer ! Vas-y mon gars, reste debout, poursuis ta route !”



De cette visite a Mumbai, je retiens encore l’abime, le cratere, le gouffre et le trou qui separent certains etres d’autres etres, a commencer bien sur par les enfants, la creme des etres humains. Je retiens de cette visite, meme si je sais que je ne sais a peu pres rien sur ce qui separe l’abondance et l’aisance, de la privation et de l’indigence, que le seul moyen de vivre pour l’humain du troisieme millenaire sera le partage !



A Vous Toutes et Tous qui avez lu ces lignes, je vous embrasse tres fort; je vous remercie pour votre patience, votre perseverance, votre courage et votre determination a suivre “Ecoles de la Terre”, dans ses deplacements, ses periples et ses traversees ! Votre accompagnement est precieux, votre aide est inestimable, votre appui et votre assistance sont incalculables. Je vous suis reconnaissant pour tout cela. Avec toute mon affection !



INFORMATION “FLASH SPECIAL” : VOUS TOUTES ET VOUS TOUS QUI HABITEZ GENEVE ET SES ENVIRONS, RETENEZ BIEN CETTE DATE – LE 13 MARS 2010 – FESTIVAL POUR “HAITI” ORGANISE PAR “LUMIERE POUR HAITI” – A LA SALLE COMMUNALE D’ONEX – www.lumierepourhaiti.org



Martial pour ECOLES DE LA TERRE

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