BONJOUR À VOUS TOUTES ET TOUS, CHÈRES ET CHERS,
« Baheradi School » dont le bâtiment actuel fut inauguré au cours de l’année scolaire 2010-2011 est un bon exemple pour expliquer un engagement soumis à plein de pressions d'un milieu et d'une politique locale encore et toujours contaminés par cette indécrottable corruption, cette saleté qui gâche la vie des êtres humains.
Pour illustrer cela, il me faut vous parler de notre précédente école de « Nilamati » que nous ouvriions en avril 2005 pour quelques villages de la région de Mokari, situé à une quinzaine de kilomètres de Bodhgaya, en pleine campagne.
Le responsable du panchayat de Mokari – assemblée organisant la vie de plusieurs villages – nous mettait à disposition, à cette époque, un petit bâtiment à bien plaire, dans le but d’y organiser la nouvelle école qui allait accueillir les enfants des villages. Les débuts de nos activités à « Nilamati » furent plutôt limpides et l’organisation de l’école ne tardait pas à soutenir un rythme des plus satisfaisants.
Cependant, l’idylle et le bel accord pastoral n’allaient pas durer bien longtemps et nous nous rendions compte peu à peu qu’il s’agissait davantage d’un cadeau empoisonné qu'une belle et généreuse action sociale de la part du milieu. Le responsable et ses collègues vautours ne tardèrent pas nous crier famine et nous réclamer cadeaux et récompenses de tous ordres.
Sourds d’oreille durant les deux premières années scolaires, nous décidions toutefois de plier bagages au courant de la troisième, sachant bien que les intérêts des maîtres des lieux n’étaient qu’égoïstes et estampillés « corruption systématique ». Nous quittions ainsi ce malheureux endroit afin de nous établir ailleurs tout en voulant rester dans les environs, puisque les enfants de ces villages devaient bien poursuivre leur éducation.
Ce sont ces circonstances qui nous amenèrent à nous installer à quelques deux kilomètres de notre précédente école de « Nilamati » et d’y préparer l’implantation de la nouvelle école dont nous voulons vous parler aujourd’hui. Il s’agit de l’école de Baheradi, nom d’un des villages d’où viennent nos élèves de la région.
La première année à Baheradi - année scolaire 2008/2009 -fut parmi les plus austères et les plus laborieuses que nous avions connues depuis les débuts d’Ecoles de la Terre. Deux petites pièces servant de salle de classe dans une cabane en terre ne suffisaient bien évidemment pas à recevoir tous les enfants. Nous décidions ainsi de tenir classe sous l’immense arbre centenaire de la place jouxtant la cabane.
L’année suivante – 2009/2010 – allait être la dernière à vivre dans ces conditions. Grâce à mon ami William et à sa fondation, nous allions pouvoir acquérir un terrain à quelques centaines de mètres de Baheradi et surtout construire la nouvelle école que nous avons pu occuper au cours de l’année scolaire suivante.
Baheradi School compte aujourd’hui 210 élèves avec 4 salles de classe et 4 enseignants. Elle est toute jeune et demande forcément un peu temps afin d’être complètement organisée. Elle représente un peu le dénouement et l’aboutissement d’une histoire à la fois belle et douloureuse.
C’est malheureusement comme cela que ça se passe, lorsque les à peine lettrés du coin, « politicards » de surcroît, s’impliquent davantage dans l’arithmétique de leur porte-monnaie que dans les belles lettres de leur histoire ! Corruption, quand tu nous tiens, il faut bien se battre et sortir becs et ongles afin de faire valoir les droits les plus élémentaires, les droits humains, les droits des enfants !
Baheradi est aujourd’hui bien sur ses rails. Avec les responsables du Bihar, avec mes collègues de Genève, avec Vous je l’espère, je me dis bien que la patience et la persévérance sont à l’école ce que le sel est à la terre !
Au Bihar les 40 degrés sont de retour, juste salaire pour un classique baromètre d’avril. À Genève, le joyeux printemps semble avoir posé ses valises; je suis vraiment content pour Vous ! Les miennes viennent d’être déposées à Jaisalmer, aux portes du désert du Thar au Rajasthan. Le décompte du baromètre est à peu de chose près le même qu’au Bihar, 38 à 40 degrés !
Un peu décalé dans mes Blogs, comme vous le savez déjà, il me reste demain, lundi 2 avril, à vous présenter les dernières écoles du Bihar ; précisément, celle de Camijuli et de ses deux dépendances ! Vous verrez, c’est sympa et c’est une nouvelle trouvaille d’Ecoles de la Terre.
Chères Amies, Chers Amis, merci sincèrement de nous suivre. Puissiez-vous prendre un peu de bon temps, ou plutôt un autre temps, à lire ces aventures et épisodes d’un autre monde ! C’est toujours une plaisance et une aubaine que d’être le porte-parole de toutes celles et ceux qui travaillent pour les enfants d’Ecoles de la Terre.
Je vous adresse mon plus chaleureux message et je vous souhaite le meilleur dans votre vie. Que celle-ci vie vous bénisse de votre présence, douce et apaisée, mais à la fois gaie et enjouée !
Martial Salamolard - pour ECOLES DE LA TERRE
NB : à l'exception des deux dernières photos de ce Blog, toutes les autres sont celles de mon séjour 2012 à Baheradi, petit village de la campagne biharie ! Martial
ll n'y a rien qui puisse mieux legitimer, pour le developpement d'une societe, que l'engagement et l'investissement dans l'education de ses enfants ! Il n'y a rien qui puisse mieux justifier, pour une bonne comprehension entre les cultures, une plus grande fraternite sur la terre, que d'offrir aux enfants la possibilite de se rencontrer, afin qu'ils echangent sur leur mode de vie, leur facon de voir le monde et d'imaginer le futur ! “ECOLES DE LA TERRE”
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