AUPARAVANT QUELQUES ANECDOTES DE VOYAGE
Des que je le peux, je vous adresse des nouvelles fraiches du jour. Ce sera rate pour cette 51 eme semaine de 2009. Depuis lundi 14 decembre, nos lignes telephoniques sont sourdes et internet s’est endormi au creux des vagues muettes indiennes.
Il faut bien accepter les surprises que nous reservent, depuis tant d’annees deja, les divers supports de communication a travers le subcontinent indien. Pour l’anecdote, et certains d’entre vous le savent, mon deplacement de New Delhi a Gaya – une ville de l’Etat du Bihar – dans la nuit du 6 au 7 decembre dernier ne s’est pas deroule comme prevu.
Plutot que d’arriver au petit matin a la gare de Gaya, c’est celle de Patna – la capitale du Bihar – qui nous recueillit en debut de matinee, et cela suite a un accident survenu dans les environs de la ville de Varanasi, plus connue sous le nom de Benares par nombre d’europeens. Ce qui fit ecrire a Marina, mon precieux bras droit d’Ecoles de la Terre, qu’elle etait rassuree sur le fonctionnement des communications indiennes; c’etait aussi une facon de me dire que mes 7 heures de retard n’etaient en somme qu’une broutille; Marina ayant deja donne beaucoup de temps dans les trains indiens, et particulierement dans celui reliant New Delhi a Gaya. N’a-t-elle pas passe plus de 25 heures, en compagnie de mon epouse Marie, au lieu des 12 heures prevues, un certain mois de mars 2008 !
Le voyageur “a l’esprit CFF”, devra s’armer de patience et se faire une raison, sans doute pour longtemps encore, sur le reseau ferroviaire indien. Ceci etant, n’est-ce pas ce qui fait son charme ! Les horloges parlantes des gares indiennes, au tintamarre raillant et strident, sont les depositrices du temps, dans toute sa relativite ! C'est un sujet de meditation a proposer aux voyageurs "metronomes" de l'auguste et vieille Europe.
BAHERADIH OU LE VILLAGE DES INTOUCHABLES
Et si je venais a Baheradih, ce village du district de Gaya que nous avons visite le mardi 15 decembre. Il se situe dans la region meme de Mukkari, la ou "Ecoles de la Terre" a ouvert l’ecole de Nilamati en 2006; le gouvernement ayant recemment demarre l'exploitation d'une ecole publique, non loin de la, nous nous sommes donc deplaces dans des villages voisins, dont celui de Baheradi pour cette annee scolaire 2009-2010. Les enfants plus aises de l'ecole de Nilamati se retrouvent aujourd'hui en ecole gouvernementale; et nous donc "Ecoles de la Terre" poursuivons notre marche dans les villages, a la rencontre de populations plus necessiteuses.
Et bien oui, nous avons fait mouvement vers ces autres villages, plus pauvres, davantage laisses pour compte, d'un point de vue social, historique, humain; bref, tout cela en grande partie a cause des castes qui sont encore, malheureusement, bien presentes dans le paysage de la campagne indienne. Nous avons la, tout un sujet dont nous devrions debattre et developper, afin de mieux comprendre ce qui se passe reellement. Le soussigne le fera avec Francoise Frossard, membre d'Ecoles de la Terre, dans le cadre de l'ouvrage que nous souhaitons editer en fin d'annee 2010 afin de mieux presenter "ce que nous avons fait jusqu'a present, ce que nous realisons maitenant, et ce que nous projetons de faire dans le futur.
A ce jour, et en ce qui concerne principalement les locaux disponibles pour l'ecole de Baheradhi et des villages voisins, nos moyens sont plutot limites pour cette nouvelle aventure; vous voyez, sur les photos, des groupes d'enfants etudiant au pied d'un arbre ou pres d'une masure, trop petite pour les recevoir tous.
Mais, qu'a cela ne tienne, nous sommes bien chanceux; nous avons recu en don, de la part d'un merveilleux bonhomme de la region, un magnifique terrain, dans le village de Kusha, egalement peuple de "dalits" (le nom de la caste des intouchables) et tout proche du village de Baheradhi. Nous y construirons, tres rapidement, le batiment d'ecole necessaire a accueillir tous ces enfants qui ont donc deja commence avec nous leur "cursus" scolaire.
Nous ferons le necessaire afin de construire l'ecole durant cette annee scolaire en cours; l'annee scolaire commence en avril pour se terminer en mars. Si bien que pour la prochaine periode, il est certain que tous les eleves se retrouveront dans un batiment d'ecole digne de ce nom.
Cette belle histoire vecue a Baheradhi s'inscrit dans le coeur de l'objectif que nous poursuivons a tout prix; offrir aux enfants et aux familles qui sont le plus dans le besoin, la possibilite de rejoindre le systeme educatif de leur pays le plus rapidement possible.
Ceci me permet (pardonnez-moi de revenir a la premiere personne) de citer ici le dernier mail de Francoise (Frossard) qui me dit exactement ceci :
*** Coucou Martial,
J'ai vu sur le blog que tu étais bien arrivé à Dehli. Les images de la nouvelle école sont belles. A propos de cette nouvelle école, sur quelles bases prend-on la décision et quelles sont les étapes d'une telle création ?
Je me doute bien qu'il s'agit d'évaluer les besoins, le nombre d'enfants, de trouver des locaux et des enseignants. Y-a- t-il des démarches administratives. Est-ce qu'il y a des indices, des critères particuliers qui te font prendre la décision? Ce serait intéressant de creuser un peu pour l'ouvrage. Il y a peu d'éléments dans ta littérature car c'est un sujet que tu n'as pas encore "blogué".......***
Vous voyez la "QUESTION" ! Vraiment tres claire. Et les criteres de cette question sont aussi tres precis, essentiels ! J'ai donc promis a Francoise d'y repondre, meme si elle l'a deja fait un tout petit peu, histoire de m'aider dans la trame. Je lui ai sussi dit que ce SUJET devait faire l'objet d'un blog, a lui tout seul !
Alors la oui, je le ferai, avec un reel plaisir et une motivation a renverser les montagnes et a courir les campagnes. Mais je dois vous dire, que depuis ici, dans les villages, le recul est difficile a prendre; chaque jour m'apporte son lot de nouveautes, de nouvelles demandes, de cas particuliers, etc... etc... ! J'ai parfois l'impression d'etre dans un corridor et de traquer l'elephant. J'ai donc du pain sur la planche afin de "synthetiser" cette question, cette importante question, tout en parlant d'une ecole de bidonville a Delhi, d'une ecole de village du Bihar pour une population d'intouchables, d'une ecole du desert dans le Thar du Rajasthan, d'une ecole de petite ile des Sunderbans du Bengale, etc... etc... !
Alors la oui, je le ferai; je me mets a l'ouvrage ..... des maitenant ! Juste avant, il me reste a vous embrasser tous tres fort, du coeur !
A tout bientot, si internet le veut bien ! En tous les cas, et vous le savez tous aussi bien que moi, les ENFANTS le valent bien ! Affectueusement.
Martial Salamolard
pour ECOLES DE LA TERRE
ll n'y a rien qui puisse mieux legitimer, pour le developpement d'une societe, que l'engagement et l'investissement dans l'education de ses enfants ! Il n'y a rien qui puisse mieux justifier, pour une bonne comprehension entre les cultures, une plus grande fraternite sur la terre, que d'offrir aux enfants la possibilite de se rencontrer, afin qu'ils echangent sur leur mode de vie, leur facon de voir le monde et d'imaginer le futur ! “ECOLES DE LA TERRE”
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