ll n'y a rien qui puisse mieux legitimer, pour le developpement d'une societe, que l'engagement et l'investissement dans l'education de ses enfants ! Il n'y a rien qui puisse mieux justifier, pour une bonne comprehension entre les cultures, une plus grande fraternite sur la terre, que d'offrir aux enfants la possibilite de se rencontrer, afin qu'ils echangent sur leur mode de vie, leur facon de voir le monde et d'imaginer le futur ! “ECOLES DE LA TERRE”
Ecoles de la Terre un jour - Ecoles de la Terre toujours !
dimanche 13 mars 2011
COUP DE CŒUR DU WEEK-END ! L’EAU EST DONNÉE À LA VIE AU BIHAR – L’EAU EST DONNÉE À LA MORT AU JAPON ! QUELLE DRÔLE D’ÉQUATION !
CHÈRES AMIES ET CHERS AMIS, QUI LISEZ CES LIGNES, JE VOUS DIS BONJOUR OU BONSOIR, SELON OÙ NOUS NOUS TROUVONS, ICI, SUR CETTE PLANÈTE,
Alors que le Japon subit les affres d’un tsunami dont les conséquences, directes et indirectes, sont toujours plus alarmantes chaque jour, que l’Australie sort d’une vague d’inondations sans précédent, ici en Inde, et en particulier au Bihar où je me trouve actuellement, la sécheresse de la terre et de son sous-sol cause bien des ennuis à sa population. La nature est parfois bien cruelle.
Selon le quotidien « The Hindu », sur les 38 districts de l’Etat fédéré du Bihar, 28 se trouvaient, à la fin de l’été 2010, dans un état de sécheresse avancée. Les moussons irrégulières de ces dernières années, avec comme corollaire des pluies insuffisantes, sont les principales causes de cet état de fait inquiétant. 2010 fut une année particulièrement sèche puisque le niveau de pluie moyen, au début août, accusait un déficit de près de 25 % par rapport à l’année 2009, à la même période. C’est vous dire si la mousson 2011, attendue avec impatience, hante déjà les esprits anxieux de tous les habitants du Bihar.
Et les problèmes liés à l’eau ne se limitent pas à ces seules considérations, loin s’en faut ; je vous citerai la restriction de l’accès à l’eau, surtout dans les villes - parfois, une à deux heures par jour de droit au puits, l’insuffisance de points d’eau et l’insalubrité en zone rurale ; ce sont autant d’autres risques et de difficultés dont les enfants, en première ligne, sont le plus touchés.
Dans les campagnes, le manque de salubrité de l’eau saute aux yeux. Dans www.droits-enfants.org il est mentionné que, toujours en ce qui concerne l’Inde, « 20 % de la population rurale n’a toujours pas accès à une eau potable. » Et ce chiffre ne reflète pas exactement la réalité des choses, puisque pour les 80 autres pour cent de la population des campagnes, l’accès à l’eau se limite le plus souvent à « des robinets d’eau rudimentaires et communs à l’ensemble d’un village ». Je peux confirmer cette source qui dit que « ces points d’eau peuvent rapidement devenir des vecteurs de maladies en raison de l’eau stagnante. » Vous parler des maladies liées à l’eau fera vraisemblablement l’objet d’un autre « blog », à part, tant il est important !
Les conséquences, le plus souvent dramatiques, sur la santé des enfants, font que ceux-ci n’ont guère la possibilité de se développer dans un environnement sain, ni dans leurs foyers, ni dans les écoles qui ne leur offrent pas des conditions d’hygiène convenable. Et dans nos écoles « de la Terre », au Bihar, pour ne parler que de cet endroit puisque nous nous y trouvons ! Quelle est la situation ? Je vous dis tout de suite que nous ne sommes pas une tour d’ivoire, où nos défenses contre ce fléau nous rendraient à l’abri de tout.
Nous nous trouvons au Bihar sur cinq places différentes ; à Bodhgaya, une petite ville, où nous avons notre bureau central et un centre d’apprentissage ; à Pachhati, un village, où nous avons une école et un centre d’apprentissage ; à Itra, où nous avons un hôpital de campagne, une école et un centre d’apprentissage ; à Nain Bigha, où nous avons une école et un centre d’apprentissage ; à Baiju Bigha, un village, où nous avons une école ; et enfin à Kusha, un village, où nous avons une école et un centre d’apprentissage. Chacune de ces écoles desservent entre 5 à 15 villages.
Relevant des propos de Keynes, Antonio Tabucchi, cinéaste et écrivain italien, de passage récemment à Genève, a eu ces mots qui m’ont réellement frappé : «l'inévitable n'arrive jamais, l'inattendu toujours.» - cf le www.matin.ch de ce dimanche 13 mars 2011. Je me plais, tout seul ici dans ma campagne, à proposer cette extension de pensée : donc, l’inévitable est au fatalisme ce que l’inattendu est à la surprise ; si je suivais mon raisonnement, le fatalisme ne se produirait jamais, et la surprise, toujours. Où donc tout cela nous mènerait-il ici ? Je vous propose de laisser tomber mon essai « philo » peut-être un peu loufoque et de poursuivre plus raisonnablement notre sujet.
La surprise, toute simple, est un peu ce qui nous arrive, maintenant, dans le district de Gaya. Ecoles de la Terre n’est en effet pas à l’abri du rabaissement du niveau des nappes phréatiques au Bihar. Avec consternation, je viens de constater que nombre de nos puits d’écoles ne répondent plus « présents », mais alors, plus du tout !
La première école touchée est celle de Camijuli, la plus grande qui accueille quotidiennement plus de 1000 personnes; près de 900 élèves, pour l’école; plus une centaine d’apprenties, plus le staff de notre hôpital de campagne avec les patients des villages environnants qui s’y rendent chaque jour pour y recevoir des soins. Nous avons, ou plutôt nous avions, deux puits à Camijuli, le premier, pour l’école, sous la forme d’une pompe à mains, le deuxième, pour le dispensaire, sous la forme d’une pompe à eau à moteur. En mâchant mes mots, je vous assure que nous sommes dans une situation plus que délicate. Pour l’heure, nous devons amener de l’eau depuis le voisinage. Mais j'observe egalement que les enfants s'accommodent de vivre leur journee d'ecole sans eau. Des l'arrivee de la periode chaude - a la fin de ce mois de mars - ce sera bien plus difficile a vivre pour les eleves et les professeurs.
La deuxième école est celle de Sujata, bien plus petite, puisqu’elle accueille un peu plus de 250 élèves. De plus, elle se trouve très proche d’un village, ce qui fait que les élèves sont moins touchés par cette sécheresse, contrairement à ceux de Camijuli, complexe qui se situe en zone rurale, davantage éloigné du premier village voisin.
Je fais aujourd’hui un appel à l’aide auprès du comité d’Ecoles de la Terre à Genève. Marina Dupuis déposera lundi 14 mars une demande de soutien auprès d’une organisation de Romandie, en espérant que nous trouverons les quelques 4000 francs suisses, dont j’ai fait aujourd’hui même le projet et le budget, francs qui nous permettraient de forer de nouveaux puits, en prenant soin de creuser plus profond.
Car c’est bien là un grand problème concernant les puits du Bihar, pour ne citer que cet Etat fédéré de l’Inde. Beaucoup trop de puits, je n’ai malheureusement pas sous la main un pourcentage exact à vous donner, mais je sais qu’il est très élevé, sont creusés à une profondeur insuffisante – entre 20 et 25 mètres de profondeur. Il nous faudra creuser à double profondeur au moins, afin d’éviter les pénuries ; elles sont fréquentes à l’aube de la saison chaude, en mars et avril, et très fréquentes durant la période la plus torride, mai, juin et juillet. Les dernières mauvaises moussons dont je vous parlais plus haut, ne sont pas faites pour arranger les choses.
Raju Ravidas, un empoyé d’Ecoles de la Terre à Bodhgaya me résume un article de ce jour, dimanche 13 mars 2011, paru dans le journal hindi “Dainik Jagrahn” du Bihar : à Belagan, un village important du district de Gaya, il ne reste plus qu’un seul puits valide pour assurer l’approvisionnement de tout le village; une photo dudit journal me montre une foule de femmes, sur la place du village, attendant leur tour afin de pouvoir emplir leur urne d'eau (de vie), veuillez me passer l'expression (elle aussi entre parenthèse) !
Je peux m’imaginer fonder une nouvelle ONG, spécialisée sur la question, afin de tenter d’apporter quelques solutions à ce problème. Non, je plaisante, mais qu’à moitié; puisque nous Ecoles de la Terre, sommes aussi concernés par ce phénomène. Ce sont quatre nouveaux puits, tous forés à plus de 50 mètres de profondeur, dont deux à moteur, que nous allons devoir creuser le plus rapidement possible. J’ai aujourd’hui dressé un budget pour leur forage et leur mise en service. Le coût de l’opération se montera à 186'400 roupies indiennes, ce qui représente, au cours de la roupie actuelle, à un peu plus de 4'000 francs suisses.
Chères Amies, Chers Amis, la vie est loin d’être un long fleuve tranquille. Je voulais vous donner des informations à ce sujet, sachant bien que l’eau est devenue un vrai « centre » de préoccupation pour notre planète « Terre ». Je vous remercie du fond du cœur de bien vouloir faire passer ce message à qui vous voudrez. Avec mes pensées très peu arrosées, mais très chaleureuses.
Martial Salamolard
Pour ECOLES DE LA TERRE
Note : je vous prie de bien vouloir m'excuser pour les quelques fautes de frappes sur les photos legendees.
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