ll n'y a rien qui puisse mieux legitimer, pour le developpement d'une societe, que l'engagement et l'investissement dans l'education de ses enfants ! Il n'y a rien qui puisse mieux justifier, pour une bonne comprehension entre les cultures, une plus grande fraternite sur la terre, que d'offrir aux enfants la possibilite de se rencontrer, afin qu'ils echangent sur leur mode de vie, leur facon de voir le monde et d'imaginer le futur ! “ECOLES DE LA TERRE”
Ecoles de la Terre un jour - Ecoles de la Terre toujours !
jeudi 10 mars 2011
L’ÉVÉNEMENT DU 8 MARS 2011 – JOURNÉE MONDIALE DE LA FEMME & LES 10 ANS D’ÉCOLES DE LA TERRE AU BIHAR
CHÈRES AMIES, CHERS AMIS,
Cela vaut bien un large titre. Depuis quelques années « Ecoles de la Terre » organise une manifestation de soutien en l’honneur de la journée de la Femme, avec tout ce que cela représente en Inde et ici à Bodhgaya, en campagne du Bihar.
J’ai cru comprendre, sur la toile internet, à travers le journal « Libération », que le président français Nicolas Sarkozy s’était attiré des foudres égyptiennes, à la suite de propos trop tièdes qu’il aurait tenus au sujet de l’importance de cette journée. En toile de fond une manifestation de femmes et d'hommes pacifiques s’était tenue sur la place Tahir, au Caire.
Si un sujet mérite bien qu’on s’y intéresse c’est bien celui de la position de la femme dans nos sociétés, au sens de l’importance qu’elle revêt et des luttes qu’il a fallu mener afin que cette « « Grande Moitié » de l’humanité ait la place, la tribune, le rang, les droits qu’elle mérite.
De ce point de vue, cette journée n’est pas sans importance, loin s’en faut, et pourrait peut-être rappeler à l'autre « Petite Moitié » de notre planète Terre que les mêmes droits appartiennent à tout le monde, sans aucune distinction de quoi que ce soit, à commencer par le sexe.
A Bodhgaya, sur la grande place « Birla », non loin du monastère tibétain où descend "Sa Sainteté Le Daili Lama" lors de ses visites au Bihar, nous organisions une immense rencontre avec nos élèves, nos apprenties, nos enseignants, nombre de parents ainsi que les mères de la région qui bénéficient de notre programme de « micro crédit ». Avec Rajesh Kumar, le responsable d'Ecoles de la Terre pour le Bihar, un important staff, composé essentiellement de nos profs et de David Zeender du comité de Genève, ont travaillé sans relâche pour mettre au point un programme de fête riche et coloré.
Avec des représentants des autorités politiques du district, la presse écrite et télévisée est venue en nombre. J’ai donc eu l’occasion de rappeler, à toutes et à tous, les principes fondateurs d’Ecoles de la Terre, la plupart d’entre eux destinés à soutenir les mères dans leur quotidien, leurs enfants par l’éducation et les adolescents par l’apprentissage. J’ai de même pu dire, lors des interviews dont les journalistes m’ont gratifiées, qui nous étions et qu’elles étaient les raisons pour lesquelles nous fêtions la « Femme » en ce 8 mars 2011.
À une question d’un journaliste me demandant « ce que représentait pour « Ecoles de la Terre » la femme en Inde », j’ai répondu « qu’elles n’étaient pas seulement les mères de nos élèves à qui elles avaient donné la vie, mais qu’au surplus elles représentaient, à notre sens, le « pilier de la société indienne », le socle de la communauté, le maintien de la stabilité des familles, et ceci, en premier lieu, par leur présence sans faille dans les foyers de tout le subcontinent.
Il y a de cela 10 ans, le 31 janvier de cette année 2011, notre première école du Bihar, celle de Camijuli, qui se situe en campagne du district de Gaya, à 25 kilomètres de la capitale du même nom, ouvrait ses portes au cours d'une journée d’inauguration mémorable. 400 élèves de cette campagne déshéritée, venant d’une grosse dizaine de villages alentours, pouvaient ainsi démarrer leur éducation de manière sûre et régulière.
À l’époque, nous n’avions pas vraiment une idée très arrêtée quant aux réels besoins existants en matière de scolarisation. Il y avait certes des propos tenus par certains, parfois exagérés, faisant état d’un taux d’analphabétisme énorme pour ce début de troisième millénaire, soit en 2001; ils n'étaient tout de même pas si loin de la réalité.
Avec Françoise Frossard, membre d’Ecoles de la Terre, nous essayons aujourd’hui d’apporter une réponse plus précise à cette question. Françoise travaille depuis des années sur la problématique de l’éducation en Inde et, plus précisément, sur les actions d’Ecoles de la Terre qui visent à apporter des réponses et des soutiens à une demande bien réelle.
Preuve en est, pour ce qui nous concerne, qu’aux 400 élèves de notre première école de Camijuli, dans le village d’Itra, sont venus s’en ajouter 2100 autres. L’école de Camijuli compte aujourd’hui plus de 850 élèves ; la deuxième, celle de Sujata, 250 élèves ; la troisième, celle de Jolibigha, 650 élèves ; la quatrième, celle de Saraswati, 500 élèves ; la petite dernière, celle de Baheradi, 250 élèves.
Compte tenu de nos capacités, financières, pédagogiques et logistiques actuelles, nous nous trouvons sans doute aujourd’hui près du plafond de nos possibilités. Si l’envie d’ouvrir nos bras à d’autres enfants vivant dans d’autres villages est bien réelle, nous devons toutefois atténuer nos ardeurs, au risque de ne pas pouvoir maintenir tous les acquis dans les mêmes conditions.
Le virage que nous avons pris en 2007, lors de la constitution de notre nouvelle ONG nationale indienne, « Ecoles de la Terre Welfare Society », va dans le proche avenir nous apporter beaucoup en stabilité et en efficacité. Je profite, en ce moment-ci, de vous rappeler mon « Blog » du 28 décembre 2010, dans ces même colonnes. Celui-ci vous présente l’histoire d’Ecoles de la Terre de ces 14 dernières années, ainsi que ses programmes et ses perspectives.
Ce que je souhaite encore vous dire maintenant même, c’est que le soutien à l’éducation, à l’apprentissage et à la santé, tel que nous le concevons, n’a de sens que s’il perdure dans le temps. Ces 10 ans sont une signe d’encouragement et représentent à nos yeux le prélude à un renversement du cours des choses dans ces campagnes qui sont à ce jour si déshéritées qu’elles ont sans aucun doute dû être auparavant trop négligées.
Lorsque je rencontre nos élèves qui ont commencé leurs écoles en 2001 et que je bavarde avec eux qui étudient aujourd'hui au collège du district, je me dis que ce « renversement » a bel et bien commencé.
Pour terminer ce blog, je vous rapporte ci-dessous quelques extraits de mon discours à l’occasion de cette grande journée du 8 mars 2011.
« « « . . . je n’ai pas de grandes connaissances de l’histoire et de la philosophie hindoue. Je sais seulement que le dieu Brama est le créateur, le souffle de la vie ; que le dieu Shiva est le destructeur, la réalité de la vie ; que le dieu Vishnou est le sauveur, le reconstructeur de la vie. Je suis né chrétien et aux dires de certains, je ne pourrai mourir hindou. Qu’à cela ne tienne, j’ai un bon sentiment pour la culture hindoue. Et j’ai ce bon sentiment grâce aux enfants, en l’occurrence les plus pauvres, que j’ai eu la chance de rencontrer et de connaître durant toutes ces années, à Calcutta, à Raidighi, à Delhi, au Rajasthan, ici à Bodhgaya et dans bien d’autres lieux en Inde. Il y a aussi les enfants musulmans, ils sont nombreux dans nos écoles, pour lesquels j’ai également un bon et profond sentiment. Parce que les enfants de tous ces villages, de ces horizons si différents, m’offrent chaque jour une bonne leçon de la vie. Eux tous sont nés pour être en vie. Eux tous vivent pour grandir sur la terre. Eux tous sont demandeurs d’éducation car ils souhaitent tout simplement avancer dans leur vie. Pour Eux tous, je suis heureux de donner tout mon temps, depuis bientôt 15 ans, afin de développer en leur faveur, une meilleure vie, un réel bien-être. Eux tous ont le droit d’entrer en position confortable dans la société, avec de bonnes opportunités. Grâce aux enfants les plus pauvres, et avec ces enfants là, je dépasse les différences et je ne fais plus de distinctions entre richesse et pauvreté lorsque je croise un enfant. Jusqu’à l’adolescence, tous les enfants du monde jouent et rient avec espoir et promesse d’un même futur. Ils ont tous les capacités de « recevoir l’éducation » et ce sont les adultes qui alors leur disent qu’ils deviendront de bons citoyens. Nous tous qui sommes adultes, nous avons la responsabilité de nous souvenir que nous étions aussi « enfants ». Je vous donne ici des bonnes raisons qui ont fait qu’Ecoles de la Terre est née, il y a de cela 10 ans, à Bodhgaya. Ecoles de la Terre est également comme un enfant qui observe curieusement et se réjouit de découvrir la vie, dans de bonnes conditions. Et aujourd’hui, 8 mars 2011, il n’est bien sûr pas possible d’oublier Celles qui ont donné la vie à tous ces enfants. Je prie la déesse des Arts et de l’Education, Saraswati Goddess, tant aimée des mères et de leurs petits, afin qu’elle intercède, pour nous donner la force et l’énergie de déployer tous nos efforts possibles, afin de soutenir les enfants les plus pauvres du monde entier. Faisons en sorte, au-delà des promesses, que la compassion, le soutien et la bonne conscience deviennent le pilier de la jeunesse, pour le meilleur Futur des Mères et de leurs Enfants. Avec mon respect et mon Amour. Martial Salamolard . . . » » »
Voilà, mes Chères Amies, mes Chers Amis, le compte rendu de cette belle et longue journée. Je n’ai pas eu le temps de légender toutes les photos de ce Blog ; mais je vous assure qu’elles sont toutes de ce même grand moment. Je vous fais part de toute mon amitié et vous envoie mes pensées les plus cordiales.
Martial Salamolard
Pour ECOLES DE LA TERRE
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